Chapitre 17

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Six heures cinquante : premier jour des vacances et notre réveil sonne.

- Tu es prête ? me demande Nahël, encore dans le sommeil.

J'acquiesce, il faut dire que nous n'avons pas vraiment le choix. Cela fait deux semaines que nous n'avons pas eu de nouvelles de Damon. Il ne voudra jamais l'avouer, mais je sens qu'il s'inquiète pour son frère.

Aujourd'hui, c'est le grand jour : notre formation va réellement débuter. Je suis anxieuse et excitée à l'idée d'apprendre les trois magies que je ne connais pas encore.

Damon nous a donné rendez - vous à sept heures trente dans la clairière où je tire, il a d'ailleurs exiger que je prenne mon arc.

Sept heure trente : nous sommes dans la forêt, à l'emplacement prévu mais il n'y a aucune trace de Damon.

Soudain, un énorme bruit se fait entendre, je n'ai pas peur : je suis avec mon partenaire, il ne peut rien m'arriver.

Tout à coup, une énorme plante sort de terre : une liane du diable.

Elle nous entoure tous les deux, nous serre très fort.

- Attrape ma main !

Je parviens à sortir mon bras des tentacules collantes de la plante et à me saisir de la main de mon partenaire.

- Tu es prête ?

J'acquiesce.

- " Lune, donne nous ta force, ta clarté et ta lumière. Soleil, accorde nous ta force, ton courage et ta chaleur. Merci de votre protection et de vos réponses à nos appelles. "

- Ke ahi.

Les flammes naissent dans nos mains pour se propager le long de nos corps.

- Ea.

Le vent nous pose délicatement au sol.

- Vous êtes pathétiques.

- DAMON !

Tel un éclair aveuglant, Nahël fonce sur son frère, apparue à l'autre bout de la clairière.

Seulement, ce dernière immobilise mon partenaire en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, grâce à un cercle de vent. Le plus jeune des deux essaie malgré tout de s'en sortir, mais la muraille est trop forte pour lui.

Je me concentre sur un pant de la veste du grand frère ténébreux :

- Ke ahi.

- Arh !

Mon idée était très brillante ; lorsqu'il se déconcentre, le vent, qui retenait Nahël prisonnier disparaît, il en profite pour se jeter sur son frère, le plaquer au sol et s'adresser à lui.

- À quoi tu joue bordel ! Tu étais censé nous aider !

- Tu crois que je faisais quoi ? Hein ? J'aidais le peuple ?

- Abruti. Que fais - tu ici exactement ?

- Je te l'ai déjà dit, sombre crétin !

J'en ai plus qu'assez de leurs disputes ! Ils ne sont ensemble que depuis quelques instants et c'est déjà la bagarre.

- Ka wai.

Pour les calmer, un mur d'eau s'abat sur nous, espérons que ça change quelque chose.

Aussitôt, en parfait gentleman, Damon se précipite jusqu'à moi afin de me protéger d'un parapluie noir qu'il cachait je ne sais où.

- Damon, pour vous servir mademoiselle !

- Je sais qui tu es, je te rappelle. Ne me fais pas perdre mon temps avec tes formalités.

C'est seulement la deuxième fois que je vois Damon, mais depuis notre dernière rencontre, j'ai pris beaucoup d'assurance, surtout grâce aux sorts que Nahël m'a apprit.

Malgré moi, je détaillais le nouvel arrivé de la tête aux pieds : je ne pouvais le nier, même s'il était un homme détestable, il avait un charme évident : un slim noir, une chemise noire, veste en cuire noire, accompagnés de ses cheveux noirs de jais. Cette nuance lui va parfaitement bien, la seule couleur sur lui émanait de ses yeux d'un bleu clair rappelant la mer des Caraïbes. 

Attendez une minutes ! Ses yeux ne pouvaient pas être bleus ! La dernière fois ils étaient noirs ! J'en suis sûr !  

- Tu vas bien ? me demande Nahël, tu as l'air troublé ! 

- Euh... oui, ne t'inquiètes pas.

- Bon vous êtes prêt ? nous demanda Damon.

Nous acquiesçons d'un même mouvement, nos sacs de voyages, derrière nous, pouvaient en témoigner.

J'avais dit à ma mère que je partais en vacances avec Nahël et ses parents mais que je ne savais pas exactement quand je rentrerais, je l'avais également supplié de ne pas s'inquiéter si j'oubliais de lui donner des nouvelles. Je n'avais rien dit sur le fait qu'elle ne me reverrait peut - être pas. Ce détail me faisait peur, pas pour ma vie, je m'inquiétais pour mes proches, je savais qu'ils seraient anéantis, surtout qu'ils ne connaîtraient probablement pas les vraies causes de ma mort, ceci était injuste.


Cela fait maintenant quatre heures que nous attendions dans ce grand hall remplis de monde. Damon nous avait traîné à l'aéroport d'Olympia. Je détestais prendre l'avion, le bruit m'insupportait, me rappelant les grondements des monstres de mes cauchemars d'autrefois. 

Je lis le magasine Closer lorsque Damon nous dit : 

- Laissez tomber l'avion, on s'arrache.

Son ton est dur, froid, paralysant. 

- Aller ! Debout ! dit - il à mon attention. On a pas de temps à perdre, princesse ! 

Il avait dit ce dernier mot avec méprit, je le déteste, il le sais. Je me mets debout et les suis au pas de course. 

- Pourquoi partons - nous ?! Notre avion n'est que dans une heure ! 

- Marche, ne te retourne pas, me répond mon copain, deux mecs nous surveillent depuis pas mal de temps. Damon et moi allons prendre à gauche, toi tout droit, ils ne te connaissent pas encore puisque les trois qu'ils avaient envoyé ne sont pas rentré. Ne nous suis pas, on les tue et on te rejoint, n'ai pas peur, on te retrouvera. 

Non sans peur, je suis ses instructions...


Au bout de quinze minutes, mon téléphone sonne : Nahël. 

- Aedan ! Tu vas bien ? 

Il semble paniqué, étrange...

- Oui, que se passe - t - il ? 

- Ne bouge pas reste où t...

Je ne peux pas entendre la suite. Quelqu'un me saisit à la taille, me bloquant la bouche d'une main. Une cagoule s'abat sur ma tête...

Réel ou Surnaturel ?  (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant