Chapitre 12

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Il est cinq heure du matin quand le réveil sonne, Nahël est déjà levé : il prépare le petit déjeuner, je l'entends depuis la chambre où je suis.

- Bonjour ma princesse, prête pour les cours ?

J'acquiesce et l'embrasse sur la joue. Il fait encore nuit à cette heure matinale. Pendant le petit déjeuner, mes réflexions de la veille me reviennent en mémoire, je dois à tout prix parler avec lui de ma dernière vision.

- Hier, quand je t'ai montré ma vision, j'avais l'impression que tu me cachais certaines choses...

- Je ne voulais pas en arriver là... mais oui tu as raison.

- Pourquoi ?

Son visage s'est transformé, il a brusquement l'air triste, inconsolable, il soupire.

- Cette forêt je la connais.

- Comment ça ?

- Avant d'arriver ici à Olympia, je vivait dans une petite ville prêt d'une forêt, de cette forêt. J'allais souvent dans ces bois, ma grand - mère me racontait toutes les légendes qu'elle connaissait à propos des animaux qui y vivaient et de mystérieuses disparitions humaines, me raconte - t - il avec nostalgie.

à ses mots je devine qu'il est arrivé un malheur à sa grand - mère, je comprends aussi qu'il la respectait beaucoup.

- Qu'est - il arrivé à ta grand - mère ?

Voyant qu'il ne répond pas, je m'empresse de rajouter :

- Si tu ne veux pas en parler, je compre...

- Regarde dans ma tête, s'exclame - t - il d'une petite voix.

Je m'empresse alors de mettre mes mains sur ses tempes.

La scène qui se déroule sous mes yeux est attendrissante : mon amoureux ainsi qu'une belle femme marquée par le temps, au visage doux et aimant, marchent dans le nuit. Ils sont dans la forêt de mon rêve sauf qu'ici, elle me parait chaleureuse, familière. La femme _ que je suppose être la grand - mère de Nahël, rie aux éclats suite à une blague de son petit fils.

Quand soudain, une flèche la transperce, se logeant droit dans son coeur. Devant cela, une énorme vague de tristesse accompagnée d'un profond désespoir me submerge, et je manque de tomber. C'est horrible, je suis témoin de cette scène, je ne peux pas aider cette femme ! J'aimerais tant pouvoir la soigner !

- NON ! RANIËL !

Nahël se précipite aux côtés de sa grand - mère, tandis qu'une marre énorme de sang se forme sur le sol autours de la vieille femme. Son visage n'exprime rien si ce n'est l'amour qu'elle porte à son petit fils, elle nous quitte la tête haute.

- Non, non ! Raniël ! Ouvre les yeux ! Reste avec moi, je vais aller chercher des secours !

- Arrête... c'est... trop tard. La flèche... était em...poisonnée, articule - t - elle

- Non ! Ce n'est pas possible ! Ma Makuahine va te soigner ! ça va bien se passer !

- Ta maman... ne peux rien... pour moi. Ne... t'inquiète pas... je pars en paix...

- Ne m'abandonne pas Raniël !

- Je veillerais... toujours... sur toi... promis.

Son corps se relâche dans un dans un dernier souffle. Nahël ne pleure pas mais son facies révèle toute la douleur du monde, son dos, courbé, porte son immense chagrin.

Il reste là un long moment, avant de relever les yeux sur la flèches. Un symbole sur cet objet attire son attention ainsi que la mienne : un ange noir avec un couteau sous la gorge. Le visage de Nahël se fige, comme s'il connaissait ce symbole, et la vision s'arrête là.

Je retire mes mains de ses tempes, me lève et me précipite dans ses bras.

- Je suis désolée ! je lui sanglote sur l'épaule.

Il me serre contre lui, silencieusement quand un détail me revient :

" Quel était ce symbole. "

" L'ange noir avec un couteau sous la gorge est un signe de vengeance. "

Avant que je ne puisse lui demander quoi que se soit, il reprend, à voix haute cette fois :

- Je ne sais pas pourquoi Raniël a été tué, la seule chose que je sais c'est que s'est un clan rival qui a commit se crime. Le pire affront pour un Hookahi est de mourir par une flèche.

Je sens qu'une grande colère s'est emparée de lui, je le sens à travers sa peau.

- Que s'est - il passé ensuite ?

- Mes parents sont partis voir nos clans alliés ainsi que nos ennemis pour avoir des informations sur les criminels. Mais depuis quelques temps, je n'ai plus de nouvelles.

- Tu es donc venu ici par toi même.

- Oui, pour te trouver, afin d'être plus fort. Sauf que je ne pensais pas tomber amoureux de toi.

- Tu as l'air dessus, je m'exclame en m'écartant.

- Ne t'en va pas, je suis tellement heureux d'être avec toi, tu es la plus belle chose qu'il me soit arrivé, seulement il faut que je t'entraine, car je ne suis pas sûr de pouvoir te protéger tout le temps.

- Comment ça ?

J'ai peur de comprendre... J'espère me tromper.

Il soupire, hésitant.

- Je sais que ce sera difficile pour toi, mais si je n'ai toujours pas de nouvelles de mes parents, je devrais partir à leur recherche. Tu m'attendras bien sagement.

Il sourit mais je sens que cela ne lui plait pas tant que ça.

- Non, je viendrais avec toi.

- C'est hors de question, je ne serais rassuré, je devrais tout le temps surveiller que l'on ne s'en prenne pas à toi.

- Tu sais bien que c'est faux ! Si je suis avec toi tu auras tout tes pouvoirs ! Laisse moi une chance, si je vois que je te gène je rentrerais.

J'ai réussi à lui mettre le doute.

- Aller ! Je serais plus en sécurité avec toi ! Qui me protégera ici ? Personne. Et puis, moi aussi je pourrais te protéger, je le supplie encore.

Puisqu'il ne me répond pas, j'insiste encore.

- Si à la fin de mon entrainement j'arrive à te battre, tu m'emmèneras avec toi ?

- Alors là, tu as intérêt à te surpasser !

- Promis !

- Bon, eh bien, c'est d'accord, mais ne te fais pas trop d'illusion, tu n'y arriveras jamais, me taquine - t -il. Aller, on y va, avec tout cela, on va louper le bus.

Nous arrivons juste à temps pour avoir notre bus, manquant de tomber plusieurs fois sous la pluie battante.

La journée au lycée se déroule normalement, bien que légèrement ennuyeuse. J'ai tellement hâte d'être au soir que je suis dans la lune presque toute la journée.

- On se retrouve dans la forêt où je viens dormir chez toi ?

- La forêt, ta mère risque de ce poser des questions après.

- Oui, tu as raison. Et puis ce week - end, je te présenterais à mes parents...

Réel ou Surnaturel ?  (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant