Chapitre 16

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" P'tit frère " ? Nahël a un frère mais ne me l'a jamais dit ? Pourquoi ?

" Aedan, sauve toi avant qu'il te voit ! " m'ordonne sa voix dans ma tête.

Je recule doucement, me retourne.

- Personne ne va s'enfuir, s'exclame son frère au prénom encore inconnu.

Il est à quelques pas de moi, s'est déplacé à la vitesse de la lumière pour me barrer la route.

- Ne la touche p...

Mon petit ami s'est immobilisé en pleins milieu de sa phrase, lorsque je me retourne pour le regarder, il ne bouge plus.

- Que lui avez - vous fait !? je m'écris effrayée.

- Ne t'en fais pas, il n'est pas mort, j'ai simplement arrêté le temps, histoire qu'il ne m'agace pas avec ses paroles inutiles !

Je vous ai dis qu'il ressemblait comme deux gouttes d'eau à Nahël ? Je me suis trompée, de loin oui, mais certainement pas de près. Il est arrogant, me semble manipulateur. Ses lèvres sont plus fines, ses yeux d'un noir de jaie. Ses cheveux sont de la même nuance de ses iris, mais lisses, assez courts, en bataille, tandis que ceux de Nahël sont frisés et que sont crâne est rasé sur les côtés ainsi qu'à l'arrière.

- Nous n'avons pas été présenté, Damon pour vous servir, me dit - t - il en me baisant la main.

Par pure politesse, je me présente à mon tour.

- Aedan.

- Enchantée, laisse moi te dire que tu es ravissante.

Puis, le temps reprend son cours, de la même façon dont il s'était arrêté.

- ... pas ! reprend Nahël, inconscient de l'arrêt temporel.

- Tu ne m'avais pas dis, frangin, que tu avais une copine aussi séduisante.

- Ne t'avise pas de la toucher.

- Ne te mets pas dans cet état ! Nous laisserons la demoiselle choisir... Bon, je ne suis pas là pour ça, les parents ont besoin de nous, et c'est très urgent. Il faut partir sur le champs.

Mon amoureux se tourne vers moi.

- Désolé, il va falloir qu'on parte, tu ne peux pas venir.

- Mais ! Tu avais dis que je pourrais venir ! En plus j'avance vite !

- Oui, mais tu n'es pas totalement prête.

- S'il te plait !

- Non, pas avec lui, hors de question !

- Hé ! se défends Damon. Je n'ai rien fais moi !

- Pas encore, mais ça ne serais tardé.

- Nahël ! Je ne serais pas en sécurité sans toi ! Je pourrais me faire attaquer !

- Elle n'a pas tord, s'exclame Damon. Si vous aussi vous vous êtes fait attaqué, ce n'est pas un endroit sûre pour elle.

Il semble hésiter, puis se tourne vers son frère.

- As - tu une preuve qu'ils soient en danger ?

- J'ai reçut une lettre de notre mère, mais elle s'est enflammée aussitôt que je l'avais lu.

- Sais - tu où ils sont ?

- Chez les Inorath.

- C'est bien ce que nous pensions. Nous partirons, mais nous ne sommes vraiment pas prêts pour l'instant, il nous faut attendre les prochaines vacances. Tiendront - ils jusque là ?

- Oui, en réalité, c'est n'est pas nous qu'ils veulent.

- Pardon ? lui demande le cadet.

- Oui. Tu as bien compris.

J'ai l'impression que quelque chose m'échappe...

- Si elle n'a pas comprit, ne vaut mieux ne rien lui dire...

- Pas me dire quoi ? j'intervient dans leur conversation.

Ils se regardent, ne sachant quoi dire. C'est Damon qui se lance le premier, toujours aussi arrogant, bien qu'une pointe de charme dans sa voix.

- En faite, c'est toi qu'ils veulent capturer, ma belle.

- Pourquoi ? je lui demande, faisant abstraction au surnom qu'il m'a donné.

- On ne sait pas trop, répond Nahël, avant de se retourner vers son frère : il nous faut encore un mois pour nous entrainer, en attendant, nous n'avons pas besoin de toi, je vais m'occuper de son apprentissage.

- C'est entendu, je vous laisse deux semaines, ensuite, ce sera à mon tour de vous instruire. Ne discute pas, je suis plus vieux, j'ai donc plus d'expérience. Je vous enseignerais l'esprit.

Sur ces mots, il s'en va, sans donner plus d'explication. Je suis curieuse d'en savoir plus sur lui, il m'intrigue. Je pense que derrière sa carapace obscure, se cache quelqu'un de bien.

Une heure après le départ de Damon, Nahël me paraissait toujours aussi crispé. Je sens une haine profonde habitée son coeur, à l'égard de son frère.

- Pourquoi le déteste - tu à ce point ? je lui demande, sous la pluie battante de son jardin, encore une fois dehors.

- Je ne le déteste pas, je n'aime pas sa façon de te parler, il cherche à te tourner autour.

Je sais bien qu'il n'y a pas que ça, je ne cherche cependant pas à insister, ne voulant pas refaire jaillir de vieilles querelles de famille.

- L'eau maintenant. Nous avons de la chance, à Olympia, il pleut beaucoup. Il te suffit juste de te concentrer en imaginant l'eau sortir du sol. Regarde.

Contrairement à son habitude, cette fois, il me regarde droit dans les yeux.

- Ka wai.

D'un coup, il pleut très fort. Quoique, non. Je dis une bêtise, l'eau sort du sol en minuscule gouttelettes. Soudain, l'eau s'arrête, retombe sur le sol et ne bouge plus.

Je m'exécute à mon tour, réalisant l'exercice avec succès.

- Je peux essayer quelque chose ? je lui demande, incertaine de sa réponse.

- Bien - sûr.

Je ferme les yeux, ne me concentrant pas sur le sol, mais bel et bien sur la paume de ma main, essayant de créer de l'eau comme je créer le feu.

- Ka wai.

- C... comment tu fais ?

- J'ai simplement voulu créer de l'eau.

- Tu... tu es incroyable !

- Essaie, toi aussi.

Etonnement, il y arrive les doigts dans le nez.

- Tu peux tout créer ? 

- Oui, si j'y arrive, toi aussi.

Nous passons donc plus de deux heures à méditer pour être au top de notre concentration. Nous passons à la glace, sans vraiment nous y attarder.

- Ka wai.

Ensemble, main dans la main, yeux dans les yeux, nous avons créé la glace, et je ne vous parle pas d'une baisse de température. Je vous parle de CRÉER, de faire jaillir de nul part, à partir de rien, une glace indestructible par le feu.

- Ke ahi.

Rien à faire, elle reste intacte, sous la jolie forme d'un bol, dans nos mains. Voyant que je suis à bout de force, Nahël fait quelque chose d'encore très étrange pour moi : il sort ses canines, se mord le poignet et me le tend.

- Tiens, bois, tu en as besoin, tu es toute pâle.

J'écoute alors son conseil, porte son bras à mes lèvres et aspire doucement. Après en avoir bu un peu, je me sens mieux. L'entraînement peut donc continuer...

Réel ou Surnaturel ?  (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant