- Entre, fais comme chez toi.
Sa maison est sublime : couleurs simples mais bien mises en valeurs. Il me conduit au salon, nous nous asseyons sur le canapé, nous tournant face à face.
- J'ai beaucoup de chose à te dire, mais il faut d'abord que tu me promette de me croire et de me faire confiance.
- C'est d'accord.
- Il faut que... As - tu peur du sang ?
- Non.
- Parfait : il faut que nous échangions nos sangs...
- Pardon ?
Je n'en crois pas mes oreilles, il n'y a que dans les films que ce genre de choses arrivent !
- Oui, tu as très bien compris. À quoi crois - tu que te servent tes canines ? Puisque tu es ma Hoapili, il faut que nous échangions nos sangs au moins une fois par semaine.
- Sinon quoi ?
- Eh bien... à vrai dire... euh... nous mourrons tout les deux.
Je ne peux dire un mot, une syllabes de plus.
- Je sais que cela peut te paraître étrange mais crois - moi, ce n'est pas si terrible, ça devient même plaisant au final !
- Comment le sais - tu ? je lui demande avec hargne, soudain prise d'un sentiment de jalousie.
- Détends - toi, je n'ai jamais expérimenté ! rit - il.
- Hum. Quoi d'autre ?
- J'ai quelques choses à te montrer.
Il sort une bougie d'un tiroir, éteint la lumière, et se rassit à mes côtés, dans la pénombre.
- Ke ahi, je l'entends murmurer.
J'ai l'impression d'être en plein rêve, tout ceci ne peut être réel, et pourtant si, puisque c'est surnaturel.
J'ai compris ce qu'il disait alors que je ne connais pas ce dialecte. Je sais aussi qu'il n'avait pas d'allumette, pourtant, la bougie luit dans le noir, elle s'est allumée comme une lueur d'espoir : par magie.
- Feu. Tu as dis feu et la bougie s'est allumée.
Ma voix est étonnement douce comparée au chaos qui règne en moi. Ne vous méprenez pas, je n'ai pas peur, pas le moins du monde, je suis fascinée, curieuse, davantage attirée par cette magie et par cet être qui l'a fait surgir devant moi.
- Oui.
Je souffle, éteins la bougie pour qu'il recommence. Plus ou moins malgré moi, ma voix se mêle à la sienne, envieuse de créer la flamme qui éclairera la pièce.
- Ke ahi.
Elle se rallume une nouvelle fois tandis que Nahël me regarde avec amour.
- Viens.
Il me prend par la main et m'emmène dans la cuisine, remplit un verre d'eau, me demande de le prendre dans mes mains quand soudain :
- Hau.
Je pousse un petit cri de surprise par le froid qui court la paume de ma main au moment où il prononce le mot "glace".
- Attends, ce n'est pas fini. Ka wai.
Aussitôt, l'eau retrouve son état d'origine quand il l'appelle : "eau".
- C... comment fais - tu ça ?
- Viens, je vais t'initier, me dit - il taquin.
Il me prend par la main et ne me lâche qu'une fois que nous sommes dans le grand jardin, derrière sa maison. Nous nous asseyons par terre, face à face.
La nuit noire m'oppresse, je ne suis pas à mon aise dans cette obscurité qui me parait menaçante.
- N'ai crainte, il ne peut rien t'arriver ici, pas tant que je suis avec toi. Je te protègerais quoi qu'il arrive, fais moi confiance. Tu ne dois plus avoir peur du noir, la nuit est ton alliée et non ton ennemie.
Je ralentie ma respiration, écoute attentivement les bruits : un lapin qui se déplace dans les buissons, un oiseau, et ses petits, dans son nid. En outre, rien de bien inquiétant, Nahël a raison, il faut que je dédramatise. Mon pouls se calme enfin.
- Regarde la lune, comme elle est ronde et lumineuse, comme elle est belle.
- Je ne vois pas très bien où est - ce que tu veux en venir...
- Tu dois tirer ta force d'elle. Ferme les yeux, imagine le soleil et la lune, ensemble, réunit, ils ne forment plus qu'un. Imagine d'abord la douce chaleur des rayons du soleil sur ta peau.
Je m'exécute, ne sachant comment réussir. Je tente de vider mon esprit, mais rien à faire : trop de questions se bousculent en moi. Je me concentre sur ma respiration quand je commence à sentir une immense énergie parcourir mes veines, mon corps se réchauffe dans la fraîcheur qui m'entoure.
- Bien. Maintenant, en plus de cette énergie, il faut que tu sente la lumière pure des rayons lunaire guider ton chemin.
Je renverse ma tête en arrière, entrouvre les yeux. J'ai l'impression d'absorber une clarté saine et réparatrice. Un déclic se fait dans ma tête, comme si la vérité s'offrait à moi, mais je ne saurais dire quoi.
- Je vois que tu apprends vite, tes yeux sont déjà bleus, s'émerveille - t - il.
Mon cerveau me cri que ce n'est pas normal, mais pourtant, je me sens détendu. La chaleur du soleil, ainsi que la pureté de la lune, parcours mon corps de part en part.
Lorsque j'ouvre les yeux en grand, tout est clair, comme s'il faisait jour. Nahël, devant moi, a l'air calme est détendu lui aussi, le regard cyan illuminant son magnifique visage.
Soudain, un mur de feu nous encercle : nous sommes prisonnier ! Je me lève aussi vite que possible, prise au dépourvue. Je me retourne pour voir si mon partenaire va bien, mais je suis horrifiée : Nahël n'est plus là !
- Sers toi de ta magie pour sortir du cercle.
Je suis paniquée, je ne sais absolument pas comment faire pour m'en sortir, alors je me rassois par terre, attendant mon heure.
Tout - à - coup, une idée me vient ! Je me concentre davantage sur la chaleur du soleil qui parcourt mon corps tout entier.
- Ke ahi.
Je me transforme en torche humaine, mais je n'ai pas peur, étrangement, je suis confiante. Alors je me lève, traverse les flammes sans qu'elles ne me brulent, puisque je suis ke ahi : le feu.
Nahël me regarde de haut en bas, bouche bée.
- Hooki, prononce - t - il tout de même.
Je m'éteins à l'instant où il congédie les flammes du soleil par ce simple mot : "stop"
- Je... je n'en crois pas mes y...
Sa voix disparaît derrière l'obscurité qui recouvre mes yeux, tandis que mes forces m'abandonnent : je m'écroule à terre...
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Encore désolée du retard 😘
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Réel ou Surnaturel ? (En pause)
FantasyAvant de le rencontrer, ma vie était tout ce qu'il y a de plus banal, mais maintenant, c'est le chaos, j'ai l'impression de rêver. Dois - je croire au surnaturel ? Évidement, puisqu'il a toujours fait partie de ma vie, mais aujourd'hui tout à change...