Pression, Bouline et Sextant...

1.2K 94 0
                                    

Neptune. Même jour. Aéroport de Brest Bretagne.

Je viens d'arriver à l'aéroport, le téléphone greffé à l'oreille afin de réorganiser l'ensemble du reste de ma journée. Je sais que c'est une putain de mauvaise idée d'avoir fait venir Diane, ici. Mais bon, je viens de remarquer que lorsqu'il s'agit d'elle, je n'ai plus aucune fierté. Je suis en train de me faire copieusement engueuler par mon autre pote. Et lui, c'est grave parce que c'est aussi mon partenaire. Je l'ai lâché en pleine réunion avec les investisseurs pour ce projet auquel nous avons juste consacré deux ans de notre temps... Depuis, ma vie se résume à des heures entières de boulot.

Beaucoup de gens attendent des résultats. La pression n'a jamais été aussi forte. Et je ne parle pas de celle des profondeurs. Celle-là, j'y suis plutôt habitué.

Mais même si mon coéquipier s'y met maintenant...

Pas étonnant qu'il ait envie de me démonter la tronche, parce que je me suis éclipsé en prétextant une urgence familiale. Moi aussi, à sa place je serais vénère.

- Tu m'expliques ou je viens te coller la honte de ta vie ?

- J'avais quelqu'un à récupérer à l'aéroport.

- Est-ce que ç'a un rapport avec la mystérieuse femme dont tu ne veux pas me parler ?

Je grogne en entrant par les doubles portes coulissantes et me dirige droit sur ma gauche vers le hall des arrivées.

- Hum. Ça se pourrait bien...

- Putain de bonne femme ! Ne me dis pas qu'elle te tient déjà par les couilles ? ! Toi ? ! Celui que toutes les nanas s'arrachent à la moindre escale !

- Ta gueule.

- Est-ce que j'ai besoin de te rappeler l'importance de ce contrat ? La deadline est dans moins de trois semaines. Trois semaines bordel !

Je lève les yeux vers le panneau d'affichage des horaires. Parfait. Son avion et en phase d'approche. Il sera à l'heure.

- Tu m'écoutes merde ? !

- Garde ta petite culotte, chéri et respire. Je n'ai pas besoin que tu me la rappelles cette foutue date ! je commence à m'agacer. Elle clignote en rouge dans mon cerveau comme une alarme nucléaire. J'ai le nez constamment rivé sur cet enfoiré de calendrier technique ! Laisse-moi respirer bordel !

Cette fois j'ai crié, et j'ai dérivé, sans le vouloir, dans ma langue natale.

Silence.

Puis la conversation continue, mais pas en français. Ce qui me fait penser que nous allons aborder des choses qu'il ne veut pas que les autres à côté de lui entendent...

- Ma loute, si tu avais besoin de baiser, il fallait le dire !

- Pourquoi ? Tu te serais porté volontaire ? je demande sarcastique.

Rire tonitruant.

- Non, mais je me disais que toi et ton inconnue, vous accepteriez peut-être un participant supplémentaire... ?

- Sans façon merci. Celle-là, je ne la partage pas.

- Eh ! Personne ne s'est jamais plaint je te signale. Satisfait ou remboursé. C'est ma devise.

Je ricane à mon tour. Des gens me jettent des regards curieux.

- J'ai dit non.

À nouveau le silence. J'en profite pour regarder encore le panneau d'affichage. Son avion vient d'atterrir.

Fire Crush - Edité et en vente-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant