Vous avez dit piquant ?

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Marjorie. Même Jour. Quelque part au milieu de nulle part.

Attachée.

Je suis attachée. Les mains liées à la poignée intérieure de la portière d'une BMW. J'ai fait des choses dingues dans ma vie, mais jamais une voiture de luxe ne s'était transformée en Donjon pour séance BDSM de torture sexuelle... Je lève les yeux vers mes poignets et admire en connaisseuse le nœud artistique qui me retient prisonnière.

Neptune s'est agenouillé et m'a écarté les jambes. Il s'amuse à me caresser l'intérieur des cuisses sans jamais vraiment approcher du point névralgique qui en cet instant me fait abominablement souffrir.

- Alors comme ça, on a cherché à me dominer ? me demande-t-il très sérieux. On a voulu prendre les commandes ?

Je me mords les lèvres et redresse la tête pour mieux voir ce qu'il fait.

- Tu ne sais donc pas, chère Diane, que la mer ne s'apprivoise pas ? Tu ne connais donc pas la chanson ? C'n'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme...

Il fredonne doucement et son accent fait chanter encore plus chaque mot qu'il prononce.

- Tu as été excessivement présomptueuse. N'est-ce pas, Diane ?

Je plante mon regard dans le sien, gémis mais ne cède pas. Je ne réponds pas.

- Tu résistes ? Sais-tu ce que les corsaires de ces contrées s'amusaient à faire aux ribaudes récalcitrantes ?

Je hausse un sourcil interrogateur mais ne dis toujours rien.

Il pouffe.

- Tu l'auras voulu, me dit-il.

Il se lève et s'en va, me laissant dans une tenue appelant les crimes les plus obscènes. Son absence me semble durer une éternité. Et puis j'entends le bruit de son pas. Il revient et s'agenouille à nouveau devant moi. Il tient dans la main une branche de...

Oh.

Putain de bordel de merde.

Je me tortille désespérément. Mais il pose sa main sur mon ventre plat pour m'immobiliser.

- Ici, me dit-il doucement, on punissait les crimes de luxure avec la morsure de l'ortie. Je cherche à serrer les jambes anticipant déjà ce qu'il va m'arriver mais il attend avec la patience redoutable du pêcheur (le marin et le mauvais catholique), que je cesse de me débattre.

- Tu n'y échapperas pas Diane. Soit tu acceptes et tu avoues tes vices de vanité et d'orgueil de dominante, ici et maintenant ; soit je fais durer ton supplice jusqu'à ce que tu en oublies jusqu'à ton nom, le vrai comme le faux...

Sa voix si basse me fait frémir.

Je n'ai pas le choix.

Je déglutis une nouvelle fois et j'ai l'impression d'avoir avalé une toile émeri. Mon corps se détend malgré tout, épuisé de trop résister.

Neptune passe lentement les feuilles d'orties sur la peau fine de l'intérieur de ma jambe gauche. Et c'est comme une traînée de feu qui prend possession de moi. Je ne peux m'empêcher de me cambrer sous la force de la sensualité cruelle de ce moment qu'il me fait vivre. Il répète la même opération du côté droit.

La piqûre des feuilles se fait morsure, puis brûlure et enfin se transforme une lente, très lente descente aux enfers. Neptune passe et repasse au moins trois fois sur mes jambes désormais en feu. Il s'amuse à dessiner un quadrillage de ma peau rougie par la caresse des feuilles.

Fire Crush - Edité et en vente-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant