Fire Crush - Edité et en vente-

Réalité

Marjorie. Même Jour. Chambre d'hôtel de Neptune.

Je me réveille doucement et avec l'impression de ne jamais avoir été aussi détendue de toute ma vie. Je plane.

Comme une impression d'être shootée.

Et je n'ai aucune envie de quitter le trip dans lequel je suis.

Je suis nue et à plat ventre dans un lit dont les draps sentent le sel de mer, le citron et le sexe. Je tourne la tête de l'autre côté et constate que je suis seule. Je pousse sur mes bras et me redresse. Je cherche Neptune du regard mais je ne le vois pas. Je n'entends aucun bruit non plus.

Il m'a laissée ?

Je me mords les lèvres et fronce les sourcils en retombant lourdement sur le lit. Ma main heurte un objet dur sur l'oreiller. Je me redresse à nouveau et je trouve placés à mon attention, un coquillage nacré, une rose couleur abricot et un nœud complexe de marin fabriqué avec une cordelette rouge...

Me revient alors en mémoire l'après-midi torride que nous avons passée ensemble. Je ferme les yeux et gémis doucement, tout en tentant de contenir le désir qui coure sous ma peau. Lorsque épuisée et repue je me suis endormie dans ses bras, j'ai vaguement entendu qu'il m'expliquait qu'il devait partir pour quelques jours. Il ne sera de retour que dans une semaine.

Putain, jamais je ne vais pouvoir survivre sans lui, pendant toute une foutue semaine.

IM.PO.SSI.BLE.

Je me lève mécaniquement et parcours la chambre du regard. Naturellement, il a pris ses affaires. Plus rien ne traîne. Je n'ai même pas de quoi assouvir ma curiosité pour essayer de découvrir qui il est. Dans un geste de galanterie extrême, il a ramassé ma robe et mes sous-vêtements et les a posés, bien pliés, sur la chaise en face du lit. Mon sac à main est accroché lui aussi à la chaise. Je farfouille dedans à la recherche de mon téléphone. Je regarde l'heure.

Bordel ! 18 h 30 ?

Oh merde...

Joe, Leila, Adrien, Olivier, et Gaspard ont essayé de me joindre. J'ai plusieurs messages vocaux et quelques SMS tous très explicites...

Bon.

Comme dans l'idée que tout un tribunal m'attend.

Comme dans l'idée que je vais subir un interrogatoire.

Je pouffe silencieusement. Malgré tout je suis d'humeur joyeuse en ce moment. Probablement à cause des endorphines qui courent encore dans mes veines...

J'envoie un message à Neptune.

[Je viens de subir le vieux supplice pirate de l'abandon... QFVAMP ? D.]

Sa réponse ne se fait pas attendre.

[La prochaine fois, ce sera le chat à neuf queues... J. Après-midi merveilleuse. Je reviens vite vous chercher. N.]

Le chat à neuf queues ? Seigneur, je dégouline tellement j'ai hâte.

Besoin immédiat d'une douche froide.

Alors que je m'apprête à filer dans la salle de bains. Mon téléphone sonne. Gaspard.

- Oui, Gasp ? je soupire.

- Qui c'est ? Je le connais ?

Pas de préambule. Pas de préliminaire. Net et sans bavure.

- T'as personne d'autre à interroger dans tes prisons militaires ? je demande ironique.