Chapitre 21: Vide insupportable

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Elle s'approcha doucement de mon lit et s'assit en face de moi. Elle prit mes mains et les entoura des siennes. En la voyant de plus près, je vis qu'elle avait des yeux magnifiques, de ceux qu'on oublie pas.Elle devait avoir une trentaine d'années. Ses longs cheveux noirs faisaient ressortirent ses yeux noisette.

- Monsieur Maali, je ... L'hôpital n'a jamais reçu de patient du nom de Khaled Maali. Votre frère n'a jamais était hospitalisé dans notre enceinte, vous êtes le premier de votre famille, déclara-t-elle d'une voix douce.

- Mais, il n'y a pas d'autre hôpital ici. Je veux dire, pourquoi l'armée l'aurait envoyé dans un autre hôpital, c'est insensé...

Elle resserra ma main un peu plus fort. Plus le silence s'installait, plus je commençais à comprendre. Mon frère était mort. Khaled était  mort, et je n'avais même pas été là dans ses derniers instants.Je n'avais pas su le protéger.

Sentant que ma vision se brouillait, je lâche la main de l'infirmière et me laisse retomber dans mon lit, incapable de dire quoi que ce soit. Qu'est-ce que j'allais faire, désormais ? Je ne peux pas continuer ma vie sans lui, je ne l'ai jamais fait. On a toujours été là pour se soutenir l'un l'autre, peu importe ce qui arrivait. La culpabilité commence à me ronger. J'ai été là durant son premier souffle, mais pas durant ses derniers, alors que je m'étais juré de le protéger jusqu'à la fin. L'infirmière, voulant me laisser seul le temps que je digère la nouvelle, glissa ses jambes vers le bord du lit, laissant apparaître une partie de ses cuisses. Elle avait une cicatrice à l'une d'elles.

Faille psychologiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant