Chapitre 12: Acteurs

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Surpris,Khaled n'osa pas faire un geste et me regarda avec de gros yeux. Il était face à plusieurs hommes armée, tous le visant. Il m'interrogea du regard, ne comprenant pas pourquoi je le visais aussi. Par chance, j'étais face à lui et aucun autre homme n'était assez près pour voir distinctement mon visage.

- Improvise ! Lui chuchotais-je en essayant d'être le plus discret possible.

Il ne réagissait pas. Il ouvrit la bouche pour essayer de parler mais aucun son n'en sortit. Après une grande inspiration, il réagit enfin. Il leva les mains en l'air et baissa la tête, signe de soumission.

- Soldats, prenez son arme ! Hurla ce qui devait être le sergent-chef.

C'est parfait. Ils ont cru à notre jeu de rôles. Ils pensent que je suis un des leurs. Intérieurement, je remerciai je ne sais qui de l'obscurité qui cachait mon visage et mon uniforme sale de terre,signe de notre récente poursuite dans la forêt. M'approchant de Khaled, je lui glisse quelques mots prenant son arme.

- Quand je te donne le signal, attrape l'arme et commences à les fusillés en allant te cacher.

Il hocha la tête en signe de compréhension. Après lui avoir pris son arme, je lui ordonne de descendre de son cheval après être descendu  du mien. Le plaquant face contre terre, je fis un signe aux soldats et tous se détendirent en abaissant leurs armes. Un homme vint à moi.

- Soldat, comment avez-vous fait pour le piéger ? Les meurtriers sont plus malins que ça d'habitude, me dis un sergent qui portait, non sans fierté, des médailles sur son uniforme.

- Eh bien, j'ai joué au soumis. Quand il est entré dans l'écurie, il m'a menacé avec son arme de me tuer si je disais quoi que ce soit. Alors j'ai dit que je pouvais l'aider à s'échapper, et il m'a cru. Vous savez chef, celui-là n'était pas très malin, dis-je en montrant Khaled pendant que celui-ci se faisait relever par un homme baraqué.

- Il l'est suffisamment pour passer à travers nos filets, je ne sais pas comment tu as fais, mais tu vas le payer. Un meurtre est condamné par la mort, tu dois le savoir, n'est-ce pas ? Demanda-t-il en relevant la tête de Khaled.

Ne sachant pas quoi répondre, il lança un regard assassin à l'homme.Satisfait par ce manque de réponse, l'homme lui asséna un coup de poing en pleine mâchoire, le faisant saigner à la bouche. Fou de rage, mon frère essaya de se débattre en vain, le colosse qui le retenait étant beaucoup trop fort pour le laisser bouger. En tant que soldat, j'étais habitué au fait que les supérieurs battaient parfois les soldats, mon frère et moi nous en avons déjà fait les frais. Malgré tout, je ressentais toujours du dégoût quand cela arrivait. Mais je ne dois pas réagir. Je dois continuer de jouer la comédie. Nous devons attendre que les soldats se dispersent pour passer à l'attaque. En regardant autour de moi, je vis qu'aucun soldat n'avait bougé de sa place. Ils attendaient l'ordre de pouvoir partir.

- Que le groupe 1 se rende chez la victime pour évacuer son corps, le groupe 2, je vous charge du tour de ronde pour le reste de la nuit et le dernier groupe vient avec moi pour remplir la paperasse, hurla-t-il à l'intention de ses hommes.

Il se tourna ensuite vers moi d'un air dépité.

- Encore des papiers, toujours des papiers. À quoi ça sert d'en faire dans les temps de guerre ? Il y a des morts chaque jour, enfin bon ... Bon boulot soldat, me dit-il en commençant à s'éloigner. 

Faille psychologiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant