Chapitre 15: Drapeau blanc

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Jetant un regard à Khaled, je le vis tomber en arrière, projeté dans les airs par son cheval. Le flanc gauche de l'animal était touché. Une balle avait perforé son pelage, atteignant une zone proche de son cœur. Mort de peur et de douleur, les supplications du cheval furent interrompus par l'arrivée d'une seconde balle dans l'animal en plein cœur. Immobilisé moins d'une seconde, l'animal tomba sur le sol dans une mare de sang, provoquant une volée de poussière autour de lui.

Reportant mon attention sur Khaled, je vis son corps immobile.Sa chute a dû l'assommer, je dois aller le chercher. Dans un mouvement irréfléchi, je m'élance vers lui, ignorant le danger qui m'entoure. S'ils le voit étalé sur le sol, sans moyen de défense,ils vont l'abattre. Arrivé vers lui, je m'attendais à être abattu,mais rien. J'avais lâché mon arme, je n'avais aucun moyen de les attaquer. Aucun moyen de me protéger, de le protéger.

Je pris le poud de mon frère et commençai à vérifier qu'il n'avait pris aucune balle. Soulagé de sentir des battements et de ne voir aucune tache rouge sur son uniforme, j'allais lever les mains en l'air pour me rendre, conscient que nous n'arriverions à rien avec mon frère inconscient et sans cheval. En levant la tête, je vis qu'une petite troupe arrivait vers nous, nos têtes dans notre viseur.

Rapidement,une dizaine de soldats nous encerclèrent en prenant soin de laisser un mètre d'écart entre nous, même si la perspective de tenter quoique ce soit serait suicidaire. Résigné à mon sort, je baisse la tête, regardant la seule chose que j'avais fait, blesser mon frère.Notre fuite s'arrêtait là, avec pour seul résultat la mort d'une fillette, d'un cheval et mon frère blessé. Nous avions fait tant de choses, fait tant d'atrocités pour revenir à notre point de départ, la guerre. Nous allions retourner au combat, là où la société voulait qu'on soit, en train de repousser l'ennemi. Mais,après ce que nous venons de vivre, je me dis que notre principal ennemi vient de notre propre camp. Nous vivons avec notre ennemi. Les hommes sont nos ennemis, nous ne sommes pas fait pour cohabiter. Certains êtres vivent mieux seuls, isolés du reste du monde.

L'atmosphère est tendue, quelque chose est bizarre. En temps normal, lorsque des criminels sont capturés, un homme vient les attraper pour les jetés dans un cachot et l'opération prend fin. Cependant, à cet instant présent, aucun homme ne semble résigné à bouger. Ils sont toujours autour de nous en cercle, armes à la main, attendant un mouvement de ma part pour tirer une balle. Ils attendent peut-être un ordre, ou que je dise de mon plein gré que nous nous rendons ? Vu notre position, je ne peux faire que ça.


Faille psychologiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant