Chapitre 11: Point critique

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Montant sur l'animal après avoir pris le sac en toile, je me positionne à côté de son cheval, prêt à partir. C'est le moment, ça y est. La dernière étape. Quand nous aurons quitté le village, nous galoperons vers l'Est, et nous laisserons un cheval partir pour être plus discret.

- Je passe en tête, et si quelque chose tourne mal, tu sais quoi faire, lui dis-je en le doublant.

- Oui.

Il me paraît plus anxieux que tout à l'heure. C'est compréhensible,on touche du doigt notre nouvelle vie. En donnant un coup de pied au flanc du cheval, je le sens retissant. Qu'est-ce qu'il ne va pas ? Il n'était pas comme ça quand je l'ai sorti du box. Il ressent notre tension, c'est sûrement ça. L'incitant à avancer au pas, nous dépassons l'entrée de l'écurie. La lune éclaire le village, nous permettant de voir les alentours. Quelque chose est bizarre. Les chevaux sont de plus en plus agités, ils veulent déjà faire demi-tour. En reculant, mon cheval percute celui de Khaled qui pousse un hennissement.

- Mais qu'est-ce que tu fous ? Chuchota-t-il, à mon adresse ou celui du cheval.

- Khaled, sois plus discret ! Ce n'est pas nos chevaux c'est normal qu'ils soient difficiles à monter !

Mais il n'y avait pas seulement ça. Beaucoup disent que les animaux ressentent les émotions présentes autour d'eux, et les nôtres n'échappaient pas à ça. Sans qu'on s'y attende, des hommes vinrent se placer à chaque coin de rue, bloquant ainsi chaque passage accessible. En rangée de trois, ils étaient en harmonie, armes levées vers nous.

Nous étions pris au piège. Ils étaient une vingtaine, attendant l'ordre de tirer. Pris de panique, je réfléchis à une solution, examinant chaque élément de la situation avec une rapidité que je ne me connaissais pas. Nous sommes sur la place d'un village, entouré par une vingtaine d'hommes armés. Il y avait six passages possibles, quatre ruelles donnant probablement sur un labyrinthe de commerces et maisons, l'allée par laquelle nous sommes arrivés et enfin un chemin de terre qui permet de quitter le village, le dernier étant celui que nous voulions emprunter.Soudain, une idée me vint à l'esprit. Une idée totalement folle,qui pouvait me conduire à la mort mais qui pouvait donner quelques secondes à Khaled pour s'enfuir.

Au point critique où on en est, je crois que c'est la seule chose à faire.

Faille psychologiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant