Chapitre 10: Ravitaillement

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Son corps est caché. Nous avons perdu beaucoup trop de temps, on ne peut plus se permettre de faire de détour. À l'heure qu'il est, les soldats ont dû comprendre que le coupable n'était pas dans leur secteur. Courant jusqu'à la place du village, nous commençons à ralentir. Je vois l'écurie, Khaled aussi. Nous nous dirigeons vers celle-ci, toujours en essayant de tenir notre rôle de garde.

Nous y sommes. En pénétrant dans cette enceinte, nous fûmes accueillis par une odeur de paille et de cheval. L'odeur pestilentielle de la bouse nous monta également aux narines, mais peu importe. Nous sommes proches de notre nouvelle vie. Avant d'y entrer, nous avions tendu l'oreille pour guetter un signe de présence humaine, mais rien. Au milieu de la nuit, nous avions peu de chances de trouver quelqu'un ici. Avant de m'engager vers la rangée de box qui s'offrait à moi, je donnai des consignes à Khaled.

- Vois si tu peux trouver de la nourriture et de l'eau. On devrait pouvoir trouver des pommes ou quelque chose du genre. Pour l'eau, il doit y avoir un réservoir proche.

- Je sais, j'ai assisté aux mêmes cours que toi tu sais, me répondit-il avec une pointe d'agacement dans la voix.

Je souris malgré moi, me rendant compte que je prenais encore une fois Khaled pour un enfant. Nous avons grandi ensemble, et malgré nos cinq ans d'écart, il est déjà débrouillard pour son âge. Peu de jeunes seraient capables de faire ce qu'il a fait jusqu'ici. Il a survécu à plusieurs attaques ennemies, a eu l'audace de s'enfuir,de supporter durant plusieurs années les horreurs qui se déroulaient sous ses yeux, des douleurs physiques et mentales. Repenser à tout ça me fait réaliser qu'il est devenu un homme. Un homme bien, qui saura faire la différence entre le bien et le mal et changera la donne.


Cela fait une dizaine de minutes que nous sommes ici. Khaled a trouvé la réserve de nourriture destinée aux chevaux et a pris deux sacs entoile pour y mettre des vivres ainsi que plusieurs gourdes d'eau. De mon côté, après avoir fais le tour des boxes, mon choix s'est reporté sur deux purs sangs pour leurs muscles bien dessinés, signe de bonne condition physique, parfaits pour une fuite. À mon grand soulagement, ils ne se firent pas prier pour sortir de leurs box.Après avoir posé une selle et des rênes à chacun des chevaux,j'appelle mon frère.

- Tu es prêt ?

- Bien sur, prends ton sac, je compte pas rester une minute de plus ici, dit Khaled en montant sur un des deux chevaux.

Faille psychologiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant