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Brandon

Je râlais sans cesse. Sarah ne répondait pas! Cela me frustrait énormément. Elle a clairement dit de l'appeler à 19h. Et maintenant, il est 19h30. Au début, je me disais qu'elle devait prendre son bain, puisqu'elle adorait relaxer. Et après, je l'ai rappelé, 10 minutes plus tard. Ça ne répondait toujours pas sur son téléphone portable. Je l'ai rappellé, encore et encore. Elle était toujours sur son putain de téléphone. Pourquoi pas maintenant? Elle était si ponctuelle, ce n'était pas dans ses habitudes de m'oublier.

J'entendais les pas de Marianne résonner dans les escaliers.

-Brandon? sa voix tremblait légèrement. Elle avait tendance à faire d'énormes crises d'angoisses, et mon père devait être arrivé depuis un bout. Je l'aimais, malgré qu'elle était chiante, mais j'avais tellement juste pas envie de la rassurer et de faire des grandes respirations avec elle.

-Marie, j'peux pas là, j'ai mieux à m'inquiéter, Sarah ne réponds pas et-

Un sanglot s'échappait de sa gorge. Sa voix craquait, et ça me fendait le cœur.

Je devais arrêter de penser à moi une minute.

-Brandon, Sarah.. Papa vient d'appeler, disait-elle.

Ses mains tremblaient sans cesse. Ses yeux bleus contrastaient avec le rouge qui entourait ses iris.

Elle respirait par le nez, et fermait les yeux.

Elle ouvrait ses yeux perçants, et plongeait son regard dans le mien.

-Sarah.. Sarah vient d'être assassinée.

La seconde où qu'elle avait dit cela, je n'avais pas eu l'impression de ressentir quelque chose. Je voyais flou, je voulais tout détruire. Et puis, je commençais à ressentir de la douleur dans ma poitrine, j'avais mal, tellement mal. Comme si on venait de lancer mon cœur sur le sol et qu'on l'avait écrasé, sans cesse.

Je ne sentais pas de larmes couler. Rien ne semblait réel autour de moi. Je pouvais imaginer Sarah, dans mon esprit. Ses cheveux blonds, ses yeux verts, qui me regardait fixement.

Je l'aimais tellement. J'avais 14 ans, c'était jeune, pour s'imaginer avec une fille dans 10 ans.

Ça faisait un an que nous étions ensemble. Nous avions passé aux travers de tellement de choses ensemble.

C'était la seule qui avait toujours été là pour moi. Mais alors que j'avais besoin d'elle, elle n'était plus là.

J'entendais la voix de Marie parler au loin. Sa voix craquante, qui montrait qu'elle pleurait.

Tous le monde aimait Sarah. Elle était belle, gentille, drôle, charismatique. Elle avait tout pour plaire.

Je revenais à mes esprits, et mes yeux foncés rencontraient les yeux clairs de ma sœur.

-Marianne, sors d'ici, je lui disais.

Je savais que j'allais devenir agressif. Je sentais mes mains se contracter et se décontracter. Marianne m'observait un moment avant de sortir de la pièce.

Et puis, je commençais à lancer des choses. C'était ma façon de me laisser aller, d'oublier. C'était mal, je le savais. Sarah m'aidait à me contrôler.

J'étais tellement trop mal pour elle, je ne la méritais pas.

Je criais à travers la pièce. Je lançais des livres, de la vaisselle qui traînait. Je lançais tout ce que je pouvais trouver dans ma petite chambre.

J'étais fâché, en colère contre cette personne qui l'avait tué. Comment quelqu'un pourrait tuer un humain, merde! C'est infaisable, impensable. Ça ne se fait tout simplement pas.

Ma belle Sarah, qui venait d'être tuée. Ça ne pouvait pas être réel.

Comment on pourrait la tuer! Elle était parfaite. Qui serait assez méchant pour cela!

Les larmes coulaient sur mes joues. Je commençais à devenir moins agressif, mais le trou dans mon cœur n'arrêtait pas de s'approfondir.

Marianne

Je regardais les nouvelles. Bien évidemment, dans un quartier petit comme le notre, tous le monde a apprit la nouvelle. Papa n'était pas encore rentré, il devait probablement enquêté.

J'entendais Brandon crier à l'étage. J'avais mal en l'entendant. Je ne pouvais pas imaginer ce qu'il ressentait. Il devait souffrir.

«Sarah Lewis, 14 ans, vient d'être déclarée morte assassinée. La scène de crime ce serait passé au coin de la rue Armstrong et Phillips. Nous n'en savons pas plus pour l'instant.»

J'avais mal au cœur en voyant les annonceurs à la télévision.

Un tueur était dans notre petit quartier. J'avais froid dans le dos, à imaginer cela.

Le téléphone sonnait et je sursautais.

Je répondais, je reconnaissais mon père.

-Marianne? disait-il. J'arrive bientôt. Ton frère... a apprit la nouvelle? mon père demandait. Sa voix tremblait légèrement. Lui aussi, il aimait beaucoup Sarah.

-Oui, je disais dans un souffle. Tu le connais.. il l'a assez mal pris.

Mon père expirait à l'autre bout du fil.

-Oui, je comprends. J'arrive bientôt chérie, il me disait, avant de me dire qu'il m'aime.

Je me sentais affreusement mal pour Brandon. Il devait souffrir présentement.

La pensée d'imaginer Sarah morte me donnait des frissons.

Elle avait presque mon âge, et elle était morte à seulement quelques rues de chez moi. Demain, il y aurait probablement foule au coin de la rue Armstrong et Phillips.

Qui pouvait faire ça, putain? Ça pourrait être n'importe qui dans notre petit quartier.

J'entendais la porte s'ouvrir. Je sursautais au début, mais j'avais vu que c'était mon père.

Il fronçait des sourcils, et ses yeux bleus - les mêmes que les miens - semblaient perdus, distraits.

Il déposait un baiser sur le dessus de ma tête.

-Marie.. ne sors plus le soir. C'est bien compris? mon père avait l'air très sérieux.

J'acquiesçais.

-Est-ce que.. vous en savez plus? je lui demandais.

Il frottait son menton, et parlait à voix basse. Il ne voulait sûrement pas que mon frère entende ça.

-D'après les marques.. ça semble être un couteau. Directement dans le cou... il marmonnait doucement. Le meurtrier a sûrement fait un coup dans le cou de.. Sarah (il raclait sa gorge;) et l'a mutilé partout sur le corps à l'aide de la même arme. Mais nous ne sommes pas encore sûr. L'autopsie se fera très bientôt.

Il regardait partout, sauf vers moi.

-Sarah.. son corps était marqué par des traces de couteau?

Mon père acquiesçait en frissonnant, toujours en regardant au loin.

-Le tueur au couteau, il marmonnait doucement.

Je frissonnais en repensant à mon rêve. Des yeux verts qui me fixaient, et un couteau qui reflétait à l'ampoule du sous-sol.

-Vas te coucher ma belle, disait mon père.

Je fermais la télé et je montais en haut, toujours aussi choquée de la nouvelle. Je n'allais sûrement pas dormir de la nuit.

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Obsessed | matureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant