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Marianne -  dimanche 16 octobre

Depuis l'incident du vendredi soir, on ne s'était pas reparlé. J'en avais surtout pas envie, et j'étais frustrée contre lui. Quel con! Oh, comment avait-il osé! Mais d'un autre point, il devait être soûl. Était-il amoureux de moi? Lui qui voulait tant m'embrasser...

Je refermais mon journal. Je me sentais un peu ridicule, d'en avoir un. Depuis que j'avais 13 ans je l'avais. Parfois, je relisais les premières pages et repensait à comment j'étais amoureuse d'Eliott Prati, à quel point je le trouvais beau. Désormais, il fumait de la drogue et passait son temps à sécher les cours.

Je rangeais mon journal dans mon tiroir, ne voulant pas que personne le touche. Ce n'était pas si important ce qu'il y était écrit.. mais assez pour ne pas que les autres le lise.

-Marie! interpellait mon père au rez-de-chaussée.

Je me dirigeais vers ma porte, et l'ouvrait.

-Oui, papa? je croisais son regard gris au bas de l'escalier.

Il se grattait la tête, avec sa chevelure grisonnante.

-Tu pourrais aller me chercher du pain... à l'épicerie? S'il te plaît, disait-il, un air gêné au visage. Je n'ai pas le temps et je n'ose pas déranger-

Je le coupais, ne voulant pas qu'il s'étende encore plus.

-Papa, c'est d'accord. Je peux y aller, ça me dérange pas. Tu sais que je suis toujours là pour toi.

Un sourire naissait sur son visage. Rare était les fois où il souriait, et je ne pouvais pas m'empêcher de sourire aussi.

Je descendais les escaliers, et prenais l'argent qu'il me tendait.

L'épicerie était à quelques rues d'ici. Ce n'était pas bien loin. Peut-être, 15 minutes de marche?

J'enfilais un petit manteau; il faisait déjà assez froid à l'extérieur. J'étais aussi extrêmement frileuse, donc cela n'aidait pas la cause.

Je saluais mon père, et sortait à l'extérieur.

Les feuilles orangées tombaient autour de moi, et j'aimais cette vue. L'hiver approchait, et j'étais vraiment excitée à l'idée. L'hiver avait toujours été ma saison préférée. J'aimais la fraîcheur, le paysage blanc de l'hiver.

Je marchais tranquillement, mes Converse usés craquant les feuilles sur le sol.

J'avais froid et je prenais quelques frissons. Plus que 5 minutes, et j'allais être à l'épicerie.

Mes doigts étaient un peu rougies, mon nez froid. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi frais à l'extérieur.

J'étais finalement rendue à l'épicerie. Les portes automatiques s'ouvraient à moi, et au même moment, j'avais eu une bouffée de chaleur de l'intérieur du bâtiment.

Je me prenais un petit panier. Mon père m'avait donné suffisamment d'argents pour m'acheter autre chose que du pain.

Je me promenais dans les allées qui étaient assez tranquille pour un dimanche matin. C'était à peu près normal, dans ce petit village.

Obsessed | matureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant