Retour chez soi

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Mardi 1er juillet 2014,

-Caroline, le petit-déjeuner est prêt ! Dit Martha, la bonne.

Celle-ci se réveille, en sentant la chaleur des rayons du soleil inondant sa chambre au grenier. Elle a fait un cauchemar, la nuit dernière, se trouvant, toujours emprisonnée dans ce labyrinthe. Elle courait et à chaque fois qu'elle décidait de tourner vers un couloir, un invité du mariage ou sa mère l'empêchait d'y accéder. Ce rêve semblait si réel, mais en se réveillant la voix de Martha et le climat sec lui rappellent qu'elle est revenue à la maison.

-J'arrive ! Dit-elle à cœur joie.

Sortant vite de son lit, elle part s'habiller pour cette nouvelle journée. Arrivée dans son placard, elle prend un short en jeans et l'agence avec un haut blanc. Avant de sortir, elle n'oublie pas de mettre ses bottes brunes, pour marcher dans les champs.

En descendant, elle aperçoit, par malheur, sa mère dans la salle à manger. Voilà deux semaines, qu'elles sont revenues du mariage et Katia ne veut toujours pas retourner à Séville. Caroline, s'est un peu trop habituée à vivre seule avec Martha, depuis que sa famille a déménagée en Espagne. Cela fait presque deux ans, maintenant, que son grand frère, a hérité de la villa, appartenant à sa famille paternelle.

Oh non ! J'ai complétement oubliée, de vous dire qu'elle a un frère.

Il n'est pas très connu, mais il existe. Katia n'en parle jamais, car si Clara est sa préférée et Caroline son plan B (Même-si elle ne l'est plus depuis deux semaines). Son fils, Enrique, est son mouton noir.

Ce séduisant jeune homme au regard ébène, a brisé bien des cœurs sur son passage. Avant, Katia avait tout misé sur lui. Particulièrement, au moment où il était le seul héritier légitime de sa belle-famille. Cet héritage leur a permis, d'entrer dans le monde de la bourgeoisie de Séville. Les choses se sont détériorées, quand elle l'oblige de se marier avec la fille d'une amie et qu'il met fin à ses fiançailles, deux jours avant le mariage.

Le problème ne vient pas seulement du fait qu'il les a annulés, mais comment il les a annulés.

Par une belle journée de printemps, où tout le monde était réuni pour la fête de fiançailles avant le jour J. Son frère arrive non seulement en retard, mais à son bras une étudiante, de vingt-deux ans, rencontré à Ibiza. Fou de rage le père de la fiancée, se jette sur Enrique pour lui donner un coup de poing. La fête s'est terminée en bagarre et cela a pris du temps pour que sa mère retrouve une bonne réputation dans son entourage.

La suite s'est plutôt bien terminée, par contre, car Enrique a décidé de se ranger en épousant son grand amour d'Ibiza qui porte le doux nom de Chloé. Ensuite, il reprend ses études en droit à Montréal qui est la ville natale de la jeune fille. Seulement, sa mère ne lui pardonnera jamais cette journée de mars 2013.

Maintenant, c'est autour de Caroline de suivre les pas de son frère. Après ce qu'elle a fait à Carlos, il est difficile pour Katia d'affronter Barbara. Elle connait ses foudres et son influence à Séville. Elle qui lui a assurée que sa fille épouserait son fils avant la fin de l'été. Il est préférable, alors, de rester en Algarve et d'attendre que la tempête passe de l'autre côté du territoire.

Entrant dans la salle à manger, elle s'assoit pour manger sans prêter attention à sa mère.

-Carolina, s'il te plait ! Mange correctement, nous ne sommes pas dans une maison de fermiers.

Martha la regarde offusquée, des préjugés qu'elle peut avoir sur les gens de fermes.  Étant une fille de fermiers en Algarve, elle était obligée de quitter l'école à quinze ans pour aider sa mère. Elle ne comprend pas le méprit que Katia peut avoir envers eux. Surtout, qu'elle aussi venait, d'un milieu très pauvre. Elle travaillait comme serveuse au village pour aider sa famille. Sa situation a changé, quand elle a rencontré, Emilio, le père de ses enfants. Heureusement que Caroline la traite avec respect et même bien plus. Martha était une amie et une mère pour Caroline. C'était la personne qui la comprenait le plus et avec qui elle a passé les plus beaux moments de sa vie en Algarve et les pires, comme quand son père et mort. Martha était la seule personne avec qui elle pouvait se confier et gardait un peu ce qui reste de cette vie qui n'existe plus après la mort de son père. Quand sa famille est partie à Séville Martha veillait sur la maison comme elle a toujours fait pour ne pas changer la routine de la jeune fille. Elle servait les repas chaque jour à la même heure et lors des jours de fêtes, comme Noël, elle prenait le soin de décorer la maison pour garder une certaine atmosphère familiale. Martha et la maison étaient ce qui donnaient un sens à la vie de Caroline.

Agacée par ses commentaires blessants, envers Martha. Caroline, décide de partir.

-Où vas-tu ?

-Dans les champs, j'ai besoin de tranquillité. Depuis que tu es là, je n'ai plus mon espace à moi.

-Ah quelle égoïste, tu peux être ma fille. Je me demande de qui tu l'as hérité.

-Je me le demande aussi.

- Pardon ?

-Non rien !

Elle se précipite vers la sortie, avant que la discussion ne va trop loin.

Une heure plus tard, elle se trouvait dans les champs de blé. S'allongeant par terre elle profite de cet instant, où personne ne peut la voir grâce aux hautes tiges. Caroline aime l'invisibilité. Elle aime être cachée, pour que personne ne puisse la retrouver, dans ce monde maudit. À ce moment, elle se rappelle de ce Comte dans le labyrinthe. Elle était curieuse, de savoir s'il la vue par hasard ou il la suivie. Enfin, contente qu'il la vue, sinon elle ne sait pas comment cela aurait fini.

- Carolina ! Carolina !

Une voix d'homme, l'appelle de loin.

C'est Raoul le gardien de maison, qui la dérange dans ses rêveries.

- Je suis là, Raoul ! Dit-elle, en se levant pour qu'il la voit dans cette mer de blé.

-C'est votre mère ! Elle veut vous voir, c'est urgent ! Dit-il, essoufflé.

Au-delà des apparences (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant