Matthew
-Votre bébé va bien et aucune séquelle n'a été détectée.
La maman du nourrisson me saute presque dans les bras tandis que le père essuie une larme au coin de ses yeux.
-Merci docteur, merci infiniment.
Je ne relève pas le « docteur » et sors de la pièce en leur adressant un sourire. J'adore ce boulot, vraiment. Travailler en pédiatrie est une chose dont j'ai toujours rêvé et de savoir que si je réussis, en septembre je serais pédiatre à New-York est une sublime récompense. Ce travail est dur, nous n'avons pas toujours de bonnes nouvelles à annoncer aux parents et nous devons nous armer d'une solide armure dans certains cas. Mais soigner ces enfants, soulager leur douleur, entendre leurs rires dans les couloirs sont les côtés magnifiques de ce métier, notre réconfort, ce pourquoi nous passons des heures éveillés, ce pourquoi nous sacrifions bons nombres de choses dans nos vies personnelles.
J'annote deux trois choses sur le dossier du petit patient avant de le déposer dans le casier de la néphrologue qui le suit depuis maintenant bien longtemps. Il est seize heures trente et j'ai finis ma journée. J'ai hâte de rentrer chez moi. Jamais encore je n'avais ressenti un tel empressement mais rien qu'à savoir que Laure y est, j'en ai envie.
Je vais dans les vestiaires, enlève ma blouse et prends mon sac.
-Salut Matt.
Je me retourne sur Nathalie qui vient d'entrer dans la pièce. Elle aussi est étudiante mais en chirurgie.
-Salut, tu vas bien ?
Elle me rend mon sourire en enlevant sa blouse. Je me retourne directement vers la porte métallique de mon casier. Putain mais pourquoi les filles de nos jours ne sont pas pudiques ?
-Ca va moyen, soupire-t'-elle. Je suis en dispute avec Evan.
Tu m'étonnes... Je n'aimerais pas que ma femme se désape devant d'autres mecs déjà.
-Ah... Ben bon courage alors.
Je sors, les yeux rivés sur la pointe de mes pompes et ne respire qu'une fois dans le couloir.
Nathalie me tourne clairement autour, je le sens mais elle ne m'intéresse pas. Il n'y en a qu'une et... Je n'ai pas le droit. Coucher avec Laure était la chose la plus fantastique, la plus merveilleuse que j'ai faite mais... C'est la chose la plus stupide aussi. Alors que j'arrive à l'arrêt du bus devant l'hôpital, je mets mes écouteurs et me décide enfin à écouter ce que Laure m'a mis dessus hier soir. Son groupe fétiche, les Twenty machin... Je ne suis pas vraiment étonné quand j'entends le genre de musique que c'est. Du punk rock. Pfff... J'éteins la musique parce que ce n'est pas du tout mon style. Moi je suis plus piano, chanteur classique. De belles mélodies qui ne t'agressent pas les tympans.
Je n'aurais pas dû m'approcher d'elle. Dès que je l'ai vue, je savais qu'elle avait un truc qui la différenciait des autres nanas. Elle est belle, marrante, gentille et je sais qu'elle a besoin de moi. Mais je n'ai pas su garder mes distances avec elle, cette fille attire l'empathie. J'ai eu envie de savoir pourquoi même dans le coma, elle avait les sourcils froncés. Maintenant que je sais pourquoi, je suis encore plus déstabilisé par elle. Je voudrais la protéger chaque jour mais c'est perdu d'avance.
Depuis que nous avons couché ensemble, je ne pense qu'à elle. Elle m'obsède carrément. Me réveiller avec elle deux matins de suite est une chose que j'aime, à laquelle je pourrais bien vite m'habituer et j'aimerais que cela se produise chaque jour. Mais cela ne se produira pas même si je sais pertinemment que je suis en train de tomber amoureux d'elle. Parce que ouai, même ma propre règle, je ne la respecte pas. Cette fille me rend dingue.
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Interdiction d'aimer
RomanceLaure, dix-sept ans vit chez son père depuis le décès de sa mère. Elle qui déteste sa nouvelle famille va avoir un accident qui lui donnera envie de profiter le plus possible de la vie. Qui de mieux pour l'accompagner dans sa folie qu'un jeune ét...