Je monte dans la chambre de Matthew, les larmes aux yeux. Quel con ! Bien sûr que si tout était aussi simple, je partirais ! Mais rien ne l'est. Je n'ai pas envie d'être en foyer, dans une famille où on est considérée comme un porte-monnaie, où je ne pourrais même pas respirer sans demander la permission. Puis je certaine que Nicole a dû parler à mon père. Okay je ne l'aime pas mais je ne la crois pas capable de cautionner cette violence. Je ne veux pas croire cela d'une mère qui vit pratiquement que pour le bonheur de son gosse. Je tire ma valise et la referme. Mes sentiments pour lui m'embrouillent le cerveau, je le sais et c'est mal. J'aime sa présence, sa compagnie mais je n'ai rien à foutre avec lui alors que dans le fond, il est comme les autres : il me juge.
Alors que j'enfile mes sandales, Matthew entre dans la chambre.
-Qu'est-ce que tu fous ?
-Je pars.
Il prend ma valise, l'ouvre et vide son contenu au sol. Je pousse un cri avant de me lever et lui balance mon autre sandale. Elle atterrit sur son torse et il me regarde, un sourcil haussé.
-Tu ne pars pas et ne commences pas à me balancer tes trucs à la gueule !
Il m'énerve tellement que j'en pleure.
-Tu t'en fous je te rappelle, dis-je la gorge nouée. Putain je le déteste. Je l'aime aussi et ça me fait mal.
-J'ai menti.
Il se rapproche de moi, marchant sur mon linge.
-Ouai ben tant pis. De toute façon...
Je m'arrête de parler sinon je vais aller trop loin dans mes paroles. Je voudrais tant lui dire que je suis amoureuse de lui mais que je sais que cela ne sert à rien comme il va partir pour New-York.
Il s'assied dans son lit et prend son visage entre ses mains.
-Laure depuis le début je te mens.
J'arrête de respirer et le fixe, bouche bée. Lui ? Mentir ?
J'ai les mains qui deviennent moites et mon sang qui pulse à tout rompre dans mes tempes.
Il relève son visage vers moi et je pense voir que ses mains tremblent.
-Viens t'asseoir près de moi, s'il te plait.
-Non. Sur quoi me mens-tu ?
Il rougit et si je n'étais pas aussi énervée contre lui, je le prendrais dans mes bras tellement il est mignon. Il laisse un silence de plomb s'éterniser entre nous et je m'impatiente.
-Bon, je me casse comme tu n'es pas décidé à parler.
Je me penche et remets mes habits en boule dans ma valise en pestant.
-Je... je suis amoureux de toi.
Je me fige, lâchant le tas de vêtements que je tenais. Quoi ? Il se fout de ma gueule ?
-Arrête... S'il te plait.
Je laisse échapper mes larmes parce qu'il est cruel. Il dit ça juste pour que je reste, que je ne retourne pas chez moi.
-Je suis désolé, murmure-t'-il. Je sais qu'on avait dit pas d'amour mais...
-Tu avais dit, le coupé-je.
-J'avais dit, oui. Mais c'est trop tard. Je t'aime et je n'arrive pas à revenir là-dessus. On ne commande pas son cœur à ce qu'il parait.
Je ne le regarde toujours pas parce qu'en cet instant, j'ai aussi mal que s'il me poignardait. Pourquoi m'aurait-il dit que les sentiments devaient absolument être exclus si lui-même en avait ?
VOUS LISEZ
Interdiction d'aimer
RomanceLaure, dix-sept ans vit chez son père depuis le décès de sa mère. Elle qui déteste sa nouvelle famille va avoir un accident qui lui donnera envie de profiter le plus possible de la vie. Qui de mieux pour l'accompagner dans sa folie qu'un jeune ét...