Chapitre XXV

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Quand je me réveille ce matin, je sais que tout est fini. L'attente est terminé. Le compteur s'est arrêté. Et je n'ai aucune idée de comment je dois réagir.

Maman a quitté ma chambre pour aller travailler. J'ai le choix entre faire comme elle ou me morfondre dans mon chagrin. Pour l'instant mon corps me semble tellement lourd, que je préfère rester sans bouger et continuer de croire malgré mon intuition, que Raoul ne nous a pas définitivement quitté.

J'attrape mon téléphone et commence à faire défiler mes dernières conversations avec mon meilleur ami. On parlait souvent de tous et de rien. Ils nous arrivaient même de nous plaindre du temps qu'il ferait le lendemain à deux heures du matin. Il était surement le seul garçon avec qui je pouvais parler ouvertement, sans chercher quels mots employer. Et de son côté il se livrait de la même manière. Il ne m'a jamais caché ses sentiments pour Ricki. Et dès qu'une idée lui passait par la tête pour la conquérir, il m'en faisait part.

Ensuite, je me prends à regarder toutes mes photos sur mon portable. Certaines remontent à il y a tellement longtemps. Il y a par exemple celles de notre voyage de fin d'année en troisième. Nous avions fait le choix de partir tous les trois sous le soleil d'Italie. Ce fut des petites vacances de rêves. Personnellement parce que l'Italie était le pays préféré de mon père. Il aurait rêvé d'y aller un jour. Je me rappellerais toute ma vie la joie qu'il avait éprouvé quand je lui avais raconté dans les moindres détails mon voyage, les monuments, juqu'au goût des glaces italiennes.

C'était donc accompagné de mes deux acolytes Ricki et Raoul, que nous étions montés dans le car qui nous mènerait à Rome. Le trajet avait été long mais ponctués de fous rires, de siestes et de chants à tue-tête souvent rejoins par le car entier.

Une fois à Rome, nous avions profité à fond. On savait tous qu'une occasion pareille ne se reproduirait pas de sitôt. Et surtout nous ignorions encore ce que la vie nous apporterait comme joie et comme malheur.

Nous étions passionné moi par les monuments et l'histoire de la ville, Ricki par tous ce qui pouvait l'amuser et Raoul par la cuisine italienne. Je n'avais jamais autant ressenti ce sentiment d'insouciance. J'étais là où je voulais être, entouré des gens que j'aimais.

Le soir, dans l'auberge de jeunesse, les garçons étaient séparés des filles. Mais Raoul, trouvait toujours le moyen de nous retrouver dans notre petite chambre. Nous regardions des films en italien auquel nous ne comprenions jamais rien. Mais l'intention de nous immerger totalement dans ce voyage était là.

A la fin du voyage, nous étions devenue, à notre grand étonnement presque bilingue. Mais nos phrases n'avait souvent aucun sens. Nous avions profité de notre voyage jusqu'au dernier coup de frein du car qui annoncait notre retour à la maison.

Aujourd'hui encore, ce voyage fut le plus beau, le plus émotionnel et le plus formidable voyage que je n'ai jamais fait dans ma vie. Peut-être aussi parce que c'est sûrement le seul à mon actif. Depuis ce voyage, nous nous sommes promis que si nous devions retourné en vacances en Italie, nous irions tous les trois. Un voyage ne se passe jamais deux fois de la même façon. Mais je suis presque sûre qu'il serait encore mieux que le premier parce que nous avons grandi.

Planquée sous ma couette, éclairé par la photo de nous trois à Rome qui est resté affiché sur mon portable, je ne peux pas supporter l'idée que ce jour n'arrivera jamais.

Pour ne plus avoir à affronter son regard, son sourire, son visage, je préfère éteindre mon téléphone. Je le repose sur ma table de chevet et essuie mes larmes. Je me lève et m'habille d'un polo blanc qui appartenait à mon père ainsi que d'un jean noir. J'enfile mes converses et attrape ma veste et mon sac à main avant de sortir travailler. Il vaut mieux que je m'active plutôt que de ressasser tous ses souvenirs.

Dis-le.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant