Quand j'ouvre les yeux, la lumière du jour, qui traverse la fenêtre, m'éblouit. Je reconnais tout de suite la chambre de Julien. Je me rappelle ce que l'on a fait la veille au soir et comment cette nuit aurait pu être ma première fois si nous avions passé le cap. Je me souviens aussi comment je me suis endormie dans ses bras. Je me sentais en parfaite sécurité avant de tomber de sommeil.
Son réveil se trouve de son côté. Pour ne pas le réveiller, je préfère ne pas bouger. Son bras entoure ma hanche et je sens son souffle dans le creux de mon cou. Cela me fait sourire. Je n'aurais jamais cru que le simple fait de dormir avec quelqu'un qu'on aime procurait autant de bonheur et surtout ce sentiment de plénitude qui m'a emporté dès que j'ai ouvert les yeux.
Le réveil de Julien finit par sonner et celui-ci laisse échapper un grognement de mécontentement. Je me tourne vers lui. Ses cheveux sont dressés au dessus de sa tête et son regard perçant est encore plus beau au petit matin.
Du pouce, Julien commence à caresser ma joue. Tandis que j'entremêle mes doigts dans ses cheveux derrière sa tête. Lentement le visage de Julien se rapproche du mien. Ses lèvres embrassent doucement l'arête de mon nez, avant de descendre vers ma mâchoire puis mon cou.
Avant que Julien ne puisse aller plus loin, je plaque mes mains sur son torse et lui répète que l'on va finir par être en retard. Il retombe sur le lit en soupirant. J'en profite pour sortir de sous les couvertures. Je me rhabille et attend qu'il en fasse de même.
Une fois prêt Julien jette un coup d'œil à sa montre.
"Merde. On va rater le bus."
Brusquement il attrape ma main et m'entraine derrière lui. On descend au rez-de-chaussée et courrons dans la rue pour parvenir à attraper ce maudit bus.
Nous arrivons dans la classe juste avant que le prof ne referme la porte. Tous les yeux sont alors braqués sur nous. Je croise le regard de Thomas. Son œil au beur noir n'est pas beau à voir. Surtout quand il est accompagné de son regard assassin qui rendent ses yeux d'un gris sombre. Je lâche précipitamment la main de Julien. Je sens son regard à lui se poser sur moi mais je n'y prête pas attention. J'ai trop peur de Thomas après la bagarre d'hier pour oser me montrer avec Julien devant lui.
Je gagne ma place. Je tourne la tête à gauche. Deux rangs devant moi je devrais trouver le sourire joviale de Ricki. Mais c'est une place vide que je découvre. Je me penche vers mon sac pour récupérer mon téléphone et lui envoyer un message. Je fouille dedans mais aucune trace de mon téléphone. J'ai dû l'oublier chez Julien dans la précipitation après avoir envoyé un message à maman pour la prévenir que je dormais chez Julien.
Je n'ai donc aucune idée d'où peut être Ricki. J'essaye de me convaincre qu'elle est seulement en retard. Mais j'ai beau scruter la porte, guettant son arrivée, elle ne vient pas.
A la fin de la journée, je n'ai toujours aucunes nouvelles de Ricki. Morgane et Louise ont bien essayé de m'aider en lui envoyant des messages pour elle n'a jamais répondu.
Alors que tous les élèves se dirigent vers la sortie, je fais chemin inverse pour passer à mon casier. Julien est parti chercher mon téléphone chez lui. Je devrais me rendre au café mais je me sens trop inquiète pour Ricki.
Je marche dans le vide. Mes pas résonnent et ceux de quelqu'un d'autres aussi. Un prof doit se rendre à la salle des profs surement. Peu à peu les pas se rapprochent. Il va me dépasser et je serais à nouveau seule.
Tout à coup une main m'attrape fermement le bras et m'entraine dans une petite pièce plongée dans le noir. La personne referme la porte derrière nous. Je retiens mon souffle. Il allume la lumière. La luminosité soudaine m'aveugle pendant quelques secondes.
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Dis-le.
RomanceDans une de ses chansons Jacques Brel a dit : Il y en a qui ont le coeur si large qu'on y rentre sans frapper. Il y en a qui ont le coeur si frêle qu'on le brise d'un doigt. Il est le grand coeur. Je ne suis que le coeur frêle.