Titre

partir

J'en ai tellement envie.
L'année dernière ça allait, je supportais. Mais là, ça devient insupportable !
Je veux partir de chez moi, je veux être seule, sans personne sur mon dos.

Je crois que c'est parce que j'ai grandi, et que je ne suis plus du tout comme mes parents. Je ne les comprends pas, je ne suis pas d'accord avec eux. On a pas les mêmes visions des choses, les mêmes idées, les mêmes centres d'intérêts.
Je me fais chier, clairement.
Mon grand frère n'est pas à la maison en semaine et ne revient pas tous les weekend. Je me retrouve donc seule, avec ma soeur (qui est en Sixième alors que je suis en Terminale, je ne peux donc pas m'empêcher de la trouver d'une immaturité sans limites).
Je me sens seule, clairement, et en constante opposition. La seul moment où je me sens moins seule, c'est justement quand je suis seule, dans ma chambre.

C'est fatiguant.

J'en ai marre, je veux me barrer vite fait. Prendre mon indépendance.
Au revoir papa maman, ce fut un plaisir.

Je sais que c'est pas la vérité, que l'indépendance, on se met peu à peu à trouver ça moins cool.

"Ouais, tu fais ta crise d'adolescence, gnagnaga"
Peut-être, je m'en tape de comment tu peux appeler ça.
Mais ça m'énerve, ça m'énerve tellement d'être là chez moi, et de me sentir totalement seule et incomprise. C'est fatiguant.
Je suis plus chez moi au lycée, avec mes amis, dans un cadre qui me comprend, que je comprends et où j'ai le droit de m'exprimer sans qu'on me dise "C'est nous qui faisons les règles ! Alors même si t'es pas contente, ferme ta gueule !".

J'ai appris ça en philo (j'aime trop d'ailleurs), l'éducation nous apprend à être autonomes, à nous fixer nos propres règles. Sauf qu'avec le décalage entre ma soeur et moi, mes parents doivent encore fixer des règles, alors que j'ai presque fini d'établir les miennes.
J'ai trouvé mes règles bordel, laissez-moi vivre !
Ma chambre, c'est mes propres règles. Ça fait tellement du bien de vivre là où on ne se sent pas oppressé.
C'est ridicule peut-être, car je ne suis pas oppressée, à vrai dire, j'ai des parents vraiment cool ! Je ne suis juste pas d'accord avec eux sur beaucoup de choses.
Et plus ça avance, plus ça devient insupportable de hocher bêtement la tête alors que j'ai envie de leur crier ce que je pense. Je me sens oppressée par eux, par ce qu'ils pensent, par nos désaccords.

Ce que je déteste, ce sont les repas, le dîner en particulier.
C'est censé être cool, genre le moment où tu racontes ta journée, où on se dit des choses.
Mais chez moi, c'est pas ça. Je veux manger le plus vite possible pour retourner dans ma chambre.
La place face à moi est vide, alors ce qui plane, ce sont les conversations de mes parents. Quand j'ose parler, on ne m'écoute pas. On demande à ma soeur ce qu'elle veut, comment, avec quelle fourchette ; la rose argentée, celle en diamant, ou peut-être la plus simple, en or blanc ? Mais peut-être qu'elle veut manger avec une cuillère la petite, laquelle dans ce cas ?

Alors je ferme ma gueule, puis on me dit que je ne dis rien, j'ai envie de dire "vous ne m'écoutez juste pas" mais je me tais. Je souris, et je réponds "Mais je n'ai rien à dire :) :) :) :) :) :) :) :) :) :) :) :) :) :)"

Le comble, c'est que lorsque mon frère est là, le dîner est ce que je préfère ; parce que je ne me sens pas seule. On a beau ne pas être d'accord sur tout, je me sens comprise.
Et quand c'est comme ça, on me dit "Tu en as de la goule ! Tu n'arrêtes pas de parler !"
Et je réponds "C'est parce que j'ai des choses à dire :) :)"
Et ils sont contents.

Je suis vraiment, vraiment, vraiment, VRAIMENT pressée de partir ...

(Autrement, petite info, j'ai posté aujourd'hui le dernier chapitre de "L'aventurière" que j'avais en réserve ... Et je n'ai pas réussis à écrire depuis quasiment la rentrée ... Je suis désolée, mais je vais avoir besoin de temps, il faut que l'habitude s'installe et que je sois moins angoissée par tout, et je pense que ça ira, que je réussirai à écrire de nouveau, mais là pfiou' ... Donc pas de chapitres jusqu'à nouvel ordre, désolée ...)