Je retrouvai Matteo en sommet du château.
- Comment ça s'est passé à Berlin ? me demanda Matteo.
- Plutôt bien.
- Plutôt bien ? Qu'est-ce qui fait que le mot « plutôt » fait partie de ta réponse ?
- Roland m'a posé quelques problèmes. Rien de gênant mais un peu énervant sur le moment, sans parler du fait qu'il nous a quitté...
- Une raison particulière ?
- Il ne supportait pas nos méthodes.
- D'accord.
J'attendis quelques instants qu'il continue avant de me rendre compte qu'il avait visiblement terminé.
- Rien de plus à ajouter ? m'étonnai-je.
- En fait si ! C'est qui Roland ?
J'éclatai de rire.
- C'est la seule question qui te vient à l'esprit ?!
- Oui...
- C'est celui qui...
- Ah ba en fait je m'en fiche, me coupa-t-il. Laisse tomber.
- Pourquoi tu me demandes alors ?
- Parce qu'il paraît qu'il faut que je m'intéresse plus aux autres.
- Depuis quand tu consultes un psy ? m'étonnai-je.
- Tu penses que je devrais ? me demanda-t-il, l'air surpris.
- Non mais...
- N'en parlons plus alors, me coupa-t-il de nouveau.
Je poussai un soupir.
- Pourquoi tu poses des questions si tu ne veux pas de réponses ?
- C'était pour alimenter la conversation. Tu me mettais mal à l'aise avec ton air coupable. Qu'est-ce que t'as bien pu faire cette fois ?
- Tu vas encore m'interrompre dans ma réponse ?
- Je ne pense pas.
- En fait...
- Désolé mais il faut que je t'arrête ! me lança-t-il. J'ai beau essayer, je crois que ça ne marchera pas entre nous... Adieu !
Et il partit.
Euh... Okay ? Ce mec n'avait absolument aucun sens ! Ce qu'il pouvait être énervant des fois ! Je le vis revenir vers moi. Qu'est-ce qu'il voulait cette fois ?
- Je viens de me souvenir de quoi je voulais te parler ! s'exclama-t-il.
- ...
- Je m'attendais à une super remarque de ta part mais je crois bien que plus rien ne m'étonne venant de toi.
Et c'était lui qui disait ça...
- On va aller rendre une petite visite aux anciens. J'ai des comptes à régler avec eux.
Les anciens ? Je crois qu'il m'en avait déjà parlé auparavant. Mais je n'arrivais plus à savoir qui c'était.
- À voir ton expression, je serais tenté de dire que tu ne vois pas du tout de qui je parle, ce qui me déprime au plus haut point car j'avais placé de grands espoirs en toi... Si tu savais comme je suis déçu ! Moi qui avais...
- Mais oui, le coupai-je à mon tour. Si tu le dis ! Donc c'est qui au juste ?
Il sourit.
