Chapitre 26

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Là, j'étais étonné. Après autant de temps passé à être prisonnier dans de telles conditions, je pensais que beaucoup d'entre eux souhaiteraient s'éloigner de tout ça...

- Ce n'est pas possible, lui répondis-je.

- Et pourquoi donc ? me demanda-t-il abruptement.

- Beaucoup d'entre vous sont trop jeunes ou trop vieux, sans parler de ceux qui ne sont tout simplement pas en état de se battre. Je refuse qu'ils nous rejoignent.

Son expression s'adoucit.

- C'est aussi ce que nous pensons, me dit-il. Tout du moins pour les enfants. Nous n'avons pas réussi à faire entendre raison aux autres, mais peut-être qu'ils l'accepteront si c'est vous qui leur dites.

- Pas de soucis, lui répondis-je.

Je me tournai vers le groupe des ex-prisonniers. J'attendis un peu qu'ils se soient tous tournés vers moi.

- Nous acceptons votre décision, leur déclarai-je. Cependant, ceux que Lucie et moi ne jugerons pas aptes à se battre resteront avec les enfants.

Des protestations commencèrent à s'élever parmi eux.

- Inutile de protester, nous ne pouvons pas nous permettre d'accepter des gens qui pourraient ne pas être au niveau au moment le plus important. Il faut aussi que certains restent en arrière pour veiller sur les enfants.

Mon explication sembla un peu calmer leurs ardeurs mais je sentais que le sujet n'étais pas encore clos.

- Où allons-nous vivre à partir de maintenant ? m'interpella l'un d'entre eux.

- Pour le moment nous ne savons pas, lui répondis-je. Nous cherchons une solution mais je ne sais pas quand est-ce qu'elle sera mise en œuvre.

J'avais l'impression de parler comme un avocat. Plutôt bizarre... Je me retournai vers Lucie.

- Tu penses qu'ils pourront tous loger à l'endroit que t'as prévu pour ceux qu'on va entraîner ?

- Honnêtement je ne pense pas. Cependant nous n'avons pas d'autres solutions pour le moment donc on s'en accommodera.

Décidément, rien ne se passait comme prévu. C'était toujours le cas mais là c'était encore pire que d'habitude. On était « juste » censé se retrouver à transporter un stock d'armes soulbreaker et on se retrouvait avec une cohorte de prisonniers sur les bras.

- Est-ce qu'ils savent voler d'ailleurs ? demandai-je à Lucie.

Elle haussa les épaules. Je me tournai alors vers le représentant des ex-prisonniers et lui posai la même question.

- Comment ça si on sait voler ? s'étonna-t-il. Qu'entendez-vous par là ?

Plutôt que de perdre du temps à tenter de lui expliquer, je m'élevai quelques centimètres au-dessus du sol. Rien qu'à son expression ébahi, j'en conclus que non. Encore un autre problème donc.

- T'as une idée de comment on va faire pour les ramener ? me demanda Lucie.

- Je pense être capable de pouvoir tous les porter.

- Sérieusement ?! Ils doivent bien être une centaine !

- Et bien comme ça je vais enfin pouvoir tester les limites de mon nouveau pouvoir.

- Ça je veux bien, mais là on parle de porter une centaine de personnes ! Même avec la force mentale d'un ancien, je doute que cela soit possible !

Histoire d'un élémentariste 2 - AvènementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant