Chapitre 37

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Première chose à savoir sur notre fournisseur : il n'était pas très regardant sur les moyens de paiements. Il me suffisait d'arriver avec de l'or dans les mains et nous pouvions faire affaire. Il vendait d'ailleurs un peu tout et n'importe quoi, pas seulement de la nourriture. Il suffisait de lui passer commande et il vous trouvait ce que vous cherchiez. Il m'a raconté que j'étais un de ses clients préférés pour la simple et bonne raison qu'avec moi il n'y avait pas de lois violées, ou pas trop tout du moins. C'était un deal qui nous arrangeait bien tous les deux donc.

J'arrivai finalement à la fameuse plage. Il ne me restait plus qu'à rester à l'affût du moindre morceau de métal à moins d'un kilomètre de moi et espérer que ce soit du métal... Je détestais faire ça pour la simple et bonne raison que c'était épuisant.

Plus d'une heure s'écoula avant que je ne trouve enfin ce que je cherchais. J'étais mentalement épuisé. Je pris juste ce qu'il fallait en or et mémorisai l'endroit où il se trouvait pour m'éviter d'autres futures laborieuses recherches. Le filon était encore largement assez riche pour quelques réapprovisionnements. Il ne me restait plus qu'à me diriger vers le Mexique maintenant.

Quand j'arrivai, l'endroit était désert. Rien d'inhabituel jusque-là. Je rentrai dans la « boutique » et me dirigeai vers la caisse. Un vieil homme dormait derrière. Je le réveillai en lui soufflant de l'air froid dessus. Il releva lentement la tête vers moi.

- Combien de fois je t'ai déjà dit de ne pas faire ça ? me demanda-t-il avec un fort accent.

- Qui s'en soucie ?

- Moi !

- T'es bien le seul...

- Forcément puisque c'est moi la victime dans l'histoire ! Bref. Qu'est-ce qui t'amène ?

- La même chose que d'habitude. Il te faudra combien de temps pour tout réunir ?

- J'attendais ta venue ou celle de l'un des deux autres donc j'ai déjà tout préparé. J'imagine que tu n'as pas plus besoin d'aide que les fois précédentes pour tout transporter.

Je pris un air dramatique avant de lui dire :

- Non, ne t'en fais pas pour moi ! Mon corps vieillissant sera tout à fait capable de le supporter même si ça doit me coûter la vie !

Il éclata de rire.

- C'est bien pour ça que je préfère quand c'est toi qui viens ! Le grand blond est trop sérieux et l'autre est marrant aussi mais moins que toi.

- Merci du compliment !

- Je t'en prie. Tu veux prendre ta commande tout de suite ?

- Oui.

- Très bien, ce sera le prix habituel.

Je tendis l'or qu'il s'empressa d'empocher avant de me sourire.

- Encore un point que j'apprécie dans notre relation de travail : vous n'essayez jamais de me rouler.

- Je me souviens encore de la première fois, quand je t'avais tendu l'or. Je me suis retrouvé avec une dizaine de mecs autour de moi qui me pointaient des flingues dessus.

- Tu comprendras que ce genre de chose est déjà arrivée et que je préfère être trop prudent que pas assez !

- Tu te répètes à chaque visite.

- C'est l'âge, que veux-tu...

Ses yeux se perdirent dans le vague.

- T'es toujours là ? m'enquis-je.

Histoire d'un élémentariste 2 - AvènementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant