Près de dix longues années s'étaient écoulées depuis ce jour. La population actuelle ne représentait même pas un quart de celle avant que je ne devienne un élémentariste. J'avais réussi à soumettre tous les états – ou tout du moins ce qu'il en restait – les uns après les autres. Plus j'avançais dans mes conquêtes, plus ça devenait facile. Chaque jour, de plus en plus de gens venaient grossir les rangs de mon armée. Leurs raisons étaient pour la plupart leur survie, ou parce qu'ils souhaitaient un peu de paix dans ce monde en guerre depuis si longtemps, d'autres par peur, tandis que certains, c'était juste pour le plaisir de commettre des atrocités en mon nom. Ces derniers étaient la lie de l'humanité et je m'aperçus rapidement qu'ils en représentaient une partie non négligeable.
Voilà que je me perdais de nouveau dans mes pensées... Le silence qui régnait dans cette pièce était agréable. Dommage que ce ne soit que temporaire... Je sentis quelqu'un approcher de la porte. Je soupirai. J'espérais pouvoir être tranquille encore un peu... La personne frappa à la porte.
- Entrez ! lui lançai-je.
Un jeune homme en costume fit son entrée.
- Excusez-moi mon Seigneur, on vous attend.
- Très bien, j'arrive.
Je me levai. Il se dépêcha d'ouvrir la porte puis me fit signe de passer. Je m'avançai dans le couloir. La salle du trône n'était plus qu'à quelques mètres. Fanny vint se placer à ma droite. Elle avait bien changé ces dernières années : la jeune femme c'était transformée en guerrière aguerrie.
- Il est toujours temps de faire marche arrière, me dit-elle.
- Si je ne le fais pas, qui le fera ?
Elle me lança un regard triste mais n'ajouta rien. Je lui avais dévoilé mes plans pour le futur avant la guerre, mais ce n'était que maintenant que j'allais les mettre à exécution.
Les deux gardes postés devant l'entrée l'ouvrirent dès qu'ils me virent. Tous les gens de la salle posèrent leur genou gauche à terre et leur main droite sur leur cœur en inclinant la tête. Il était temps de se mettre au travail.
Le majordome passa devant moi pour m'annoncer :
- Empereur-Créateur Akio, seigneur et maître de notre monde ! clama-t-il.
