J'allai chez lui le lendemain en fin d'après-midi pour être sûr qu'il soit rentré des cours. Comme l'avait dit Fanny, je trouvai sa maison facilement.
Je frappai à sa porte et attendis. J'entendis des bruits de pas et une femme m'ouvrit. Sans doute sa mère.
- Bonjour, je peux vous aider ? me demanda-t-elle.
- Bonjour, lui répondis-je. Je suis à la recherche de Damien.
Elle me regarda, l'air soupçonneux.
- Qu'est-ce que vous lui voulez ?
Le tuer pour pouvoir enfin me débarrasser de cette mission. Malheureusement je ne suis pas sûr que lui dire ça m'aurait beaucoup avancé... Au lieu de ça, je libérai ma force mentale.
- Oh ! Vous êtes un élémentariste.
- Tout à fait. Est-ce qu'il est là ?
Sa mine devint inquiète. Je n'aurais peut-être pas dû m'y prendre comme ça...
- En fait ça fait plusieurs jours qu'il n'est pas rentré, me répondit-elle.
Et mince... Voilà qui n'allait pas me faciliter la vie...
- Vous avez une idée d'où il pourrait être ? lui demandai-je à tout hasard.
- Je pense qu'il doit encore être avec les soulbreakers. Il reste souvent avec eux dans leur base ces derniers temps. Je pensais qu'il avait des problèmes comme lorsqu'il s'est battu avec un lycéen en utilisant ses pouvoirs mais ce n'est pas le cas apparemment... Je ne sais pas du tout ce qu'ils lui veulent...
- Vous pourriez m'indiquer la base dans laquelle il se trouve ?
- Oui, bien sûr. Suivez-moi.
Elle rentra dans la maison. Je la suivis en restant quelques pas derrière elle. En arrivant dans le salon, elle se dirigea vers une commode, ouvrit un tiroir et en tira une carte qu'elle étala sur la table au milieu de la pièce. Elle me fit signe d'approcher et me montra un point sur la carte.
- Il était ici les dernières fois que je suis allée le chercher, me dit-elle.
Je repérai rapidement où c'était puis la remerciai avant de partir vers la sortie. Elle me rattrapa quand j'arrivai sur le perron.
- Vous ne m'avez pas dit pourquoi vous étiez là, me rappela-t-elle.
Quand je la regardai, j'eus un pincement au cœur. Encore une famille qui allait être détruite. Elle ne reverrait sans doute plus jamais son fils vivant mais le savait pas encore.
« Du calme Akio », me morigénai-je.
- Nous n'avons plus de nouvelles de lui depuis quelques temps et nous commencions à nous inquiéter, lui mentis-je.
- Oh ! Je vois.
- Je vais voir s'il va bien et ensuite je repartirai. La prochaine fois, nous préférerions qu'il nous tienne informer si possible.
- Nous le ferons.
Je lui souris puis partis. Tous ces mensonges me pesaient sur la conscience. Ma colère envers le monde semblait perdre tout son sens dans ces moments-là. Cependant, je préférais le tuer que d'affronter Matteo encore une fois.
Il ne me fallut qu'une dizaine de minutes pour rejoindre la base de soulbreakers dans laquelle il était censé être. J'y étais déjà venu plusieurs fois avec mon père. Avant, le bâtiment noir m'impressionnait, maintenant il ne faisait que me rappeler ce qui s'était passé à Marseille...
