Chapitre 18

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Il ne me fallut que quelques heures pour rejoindre le Tibet. Quand j'arrivai, il faisait nuit. Je créai un petit plateau sur lequel me poser. J'allumai un feu puis m'allongeai. J'aurais dû penser à prendre de la nourriture... Je décidai de dormir pour essayer d'oublier mon estomac malgré le fait que je n'avais pas du tout sommeil. Contre toute attente, je m'assoupis rapidement.

Le soleil me réveilla le lendemain matin. Je me levai puis me mis à la recherche d'un village ou quelque chose y ressemblant. Dès que j'en trouvai un, je me posai près d'une maison. J'entendais du bruit à l'intérieur. Ne sachant pas trop quoi faire, je frappai à la porte. Une femme vint m'ouvrir. Elle me posa une question dans une langue que je ne connaissais pas. Je n'avais pas pensé à ce détail pourtant évident... Quel idiot ! Je tentai de parler anglais mais abandonnai rapidement en voyant qu'elle ne me comprenait pas. Elle semblait perdre patience. Ne sachant plus quoi faire, je libérai un peu de force mentale pour que mes yeux deviennent rouges. Le résultat ne se fit pas attendre : elle devint blanche comme un linge, rentra précipitamment en criant des choses aux autres gens de la maison. Peut-être que ce n'était pas une si bonne idée que ça en fin de compte...

Je finis par abandonner et partir. Je ne pouvais pas continuer comme ça, sans parler du fait que je commençais à avoir faim... Je m'envolai puis m'éloignai un peu. Quand je ne vis plus aucune maison, je me concentrai pour tenter de détecter une force mentale proche. Bien évidemment, je ne trouvai rien...

Je survolai les montagnes pendant plusieurs heures sans résultat. C'était ennuyeux à mourir mais je n'avais pas vraiment le choix. J'en profitai au passage pour en prendre plein les yeux. Les décors étaient vraiment beaux. Pas le genre d'endroit où je voudrais vivre mais pas désagréable pour autant. Je m'amusai à surprendre les animaux quand j'en voyais – à savoir quelques yacks et même une panthère ! -.

Je décidai d'arrêter mes recherches à la tombée de la nuit. Comme le soir précédent, je me créai un petit plateau sur lequel je passai la nuit. Je dormis une fois de plus avec l'estomac vide. Le lendemain matin, un peu avant le lever du soleil, je cherchai un autre village. Une fois que j'en eus trouvé un, j'entrai dans la première maison que je vis et y pris de la nourriture – dont beaucoup de fromage, il était excellent -. Après un bon petit déjeuner, il me restait encore pas mal de réserve. Je n'étais pas fier d'avoir volé ces gens mais il fallait bien que je mange...

Les jours suivants, une routine s'installa. Je me réveillais et mangeais ou allais voler de la nourriture puis je passais le reste de la journée à chercher la moindre trace de force mentale. Au bout du troisième jour je crus que j'avais trouvé. Quand j'arrivai sur place, je ne vis qu'un yack. Mon pouvoir ne devait plus fonctionner correctement. Je sentis une autre force mentale à une centaine de mètres plus loin. Quand j'arrivai, je ne vis qu'un autre yack. Voilà qui était étrange... Je décidai de laisser tomber et repris mes recherches.

Au cours de la journée, je finis par me rendre compte que je pouvais désormais ressentir tous les êtres vivants qui rentraient dans le « champ de détection » des forces mentales. En me rendant près d'un autre village, j'en eus la confirmation en « voyant » toutes les personnes qui y vivaient. C'était nettement plus pratique que d'utiliser les sensations de l'air pour détecter les gens autour de soi !

Pendant mes recherches, je ressentis une grande force mentale à plusieurs reprises. Le problème étant qu'elle était trop loin pour que je réussisse à la localiser précisément et qu'elle disparaissait à chaque fois que j'essayais de m'en approcher. C'était rageant !

Je finis par perdre le compte des jours. Je m'étais créé un camp près d'une cascade. Il faisait suffisamment froid pour que je puisse stocker la nourriture à l'air libre sans risquer qu'elle ne pourrisse. Chaque matin, avant de partir, je l'entourais d'un bouclier d'air pour éviter que des animaux trop curieux ne viennent me la prendre.

Histoire d'un élémentariste 2 - AvènementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant