Chapitre 32

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Je pris mon temps pour retourner à l'Atlantide. Je voulais arriver en plein milieu de la fête pour ne plus avoir qu'à boire et manger. La mort de tous ces gens m'avait laissé complètement indifférent mais laisser en vie ces deux gamins m'avait chamboulé.

J'éclatai de rire quand j'en vins à penser que quelque chose ne tournait pas rond chez moi. Bien évidemment que ça ne tournait pas rond chez moi, ce n'était pas nouveau ! La liste des personnes potentiellement responsables de ça était d'ailleurs assez longue. À croire que le monde manquait de cinglés et qu'il en fallait un de plus !

La fête battait son plein autour de moi. Je passais de groupe en groupe, rigolait quand ils rigolaient, parfois je racontais des blagues moi-même mais je ne parvenais pas à m'amuser. À vrai dire, ça faisait longtemps que je n'y arrivais plus. Pourtant je continuais d'être celui que tout le monde connaissait : le joyeux et imprévisible Matteo mais aussi le colérique et impitoyable Matteo.

L'alcool aidant, je finis par avoir du mal à penser correctement, me permettant ainsi de mettre mes problèmes de côté. Je me joignis aux autres dans leurs idées stupides de gens plus ou moins bourrés. Je décidai qu'il était temps pour moi d'aller me coucher quand on en vint à s'amuser à voler sur des balais. Sur le moment je trouvai ça très amusant mais mon corps n'était plus assez alcoolisé pour que je parvienne à ne pas trouver ça complètement stupide.

Je fis un détour par une fontaine dans laquelle je me laissai tomber. La fraîcheur de l'eau me donna un coup de fouet bienvenu. J'en profitai pour boire un coup. Un groupe de quatre personnes passa devant moi. J'étais trop fatigué pour tenter de les reconnaître. Quand ils me virent, ils vinrent aussitôt pour tenter de m'aider.

- Ça va ?! s'enquit l'un d'entre eux avant que je ne puisse dire quoi que soit.

- T'as confondu ton lit avec cette fontaine ? plaisanta un autre.

- J'avais besoin de fraîcheur et j'avais soif, leur répondis-je. J'ai fait du deux en un.

- On peut dire ça !

Quand ils comprirent que j'allais bien, ils me parlèrent encore quelques minutes puis repartirent vers la fête. Je restai encore un peu dans la fontaine avant de partir moi aussi mais vers mon lit. Je me fis sécher rapidement sur le chemin. Être un élémentariste avait aussi ses avantages...

Je me trouvais de nouveau dans cette chambre. Des murs blancs, pas de fenêtres et une paillasse en guise de lit. La peur me gagna. Avaient-ils réussi à me capturer de nouveau ?!

J'entendis des bruits de pas dans le couloir. La peur se transforma en terreur. Qu'est-ce qu'ils allaient encore me faire subir ?! Je ne voulais pas !

Quand la porte s'ouvrit, je me réfugiai de l'autre côté de la pièce.

- Allons Matteo, me dit la voix tant haïe. Arrête de faire l'enfant.

Je ne bougeai pas d'un centimètre.

- Tu veux que j'aille chercher les grands messieurs ? Je sais que tu ne les aimes pas, mais si tu ne viens pas je serai obligée de les appeler.

Rien à faire, je ne bougerai pas ! Je n'aurais pas pu de toute façon, mes muscles étaient tétanisés sous l'effet de la peur.

Elle soupira et sortit de la salle. Elle revint quelques minutes plus tard, accompagnée par deux gardes. Je me débattis autant que je pus mais ils me maîtrisèrent sans difficulté. L'un d'entre me porta sur son épaule et nous sortîmes de la chambre. Derrière nous, j'entendis l'autre garçon crier. Il m'avait dit qu'il s'appelait Geoffroy. Je me tortillai pour essayer de le voir mais n'y parvins pas.

Histoire d'un élémentariste 2 - AvènementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant