Chapitre 41

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Je fus réveillé par un bruit de vomissement. J'ouvris les yeux. Il faisait encore nuit. Qu'est-ce qu'il se passait ? Je vis de la lumière venant des toilettes.

- Ça va ? lui demandai-je quand je la vis penchée au-dessus de la cuvette.

- L'alcool ne passe pas très...

Elle devint toute blanche et se pencha de nouveau aussitôt pour vomir. Je lui maintins les cheveux en l'air pendant ce temps. Quand elle se tourna vers moi, elle écarquilla les yeux.

- Qu'est-ce qu'il y a ? m'inquiétai-je.

- T'es un élémentariste, je savais bien que j'avais vu ta tête quelque part !

Comment... ?! Mince ! Mais quel abruti ! Je lui avais tenu les cheveux en utilisant l'air sans même y penser ! Non mais quel crétin !

- Je croyais que tu étais supposé être un dangereux psychopathe.

- Qu'est-ce qui te fait penser que je ne le suis pas ?

- Un psychopathe ne se serait pas inquiété de savoir si j'allais bien ou non pour commencer. Ensuite, tes yeux sont beaucoup trop tristes pour quelqu'un de ton âge. Je présume que tu as aussi beaucoup de remords, chose que les psychopathes ne sont pas censés ressentir.

- Ça ne fait que deux raisons qui viennent tenter de contredire des milliers – si ce n'est des millions – de gens morts directement ou indirectement à cause de moi.

- Un meurtrier de masse oui mais...

Elle s'interrompit pour vomir de nouveau.

- Je disais donc : un meurtrier de masse oui mais pas un psychopathe, reprit-elle. Je reste donc sur l'idée que tu fais tout ça pour une bonne raison et je ne veux pas en savoir plus.

- Tu n'as pas l'impression de carrément ignorer l'essentiel là ?

- Je dirais plutôt que je ne garde que ce qui me plaît. Je suis aussi très fatiguée et tu m'excuseras donc de ne pas m'inquiéter plus que ça de quelque chose qui me dépasse. Je ne pense pas que tu me veuilles du mal donc pourquoi est-ce que je devrais m'en inquiéter.

Étrange façon de voir les choses.

- Tu peux m'aider à me relever s'il-te-plaît ?

- Pas de souci !

Je la soulevai sans la moindre difficulté et la pris dans mes bras.

- Je peux marcher tu sais !

- On ira plus vite comme ça.

- Tu cherchais juste un moyen de me montrer à quel point t'es fort, c'est ça ?

- Un peu de ça aussi ! répondis-je en riant.

Je me sentais vraiment bien en sa compagnie. J'étais venu chercher du réconfort dans l'alcool et me voilà avec une femme dans les bras !

Je la déposai dans le lit et vins m'allonger à côté d'elle.

- J'ai froid, approche-toi ! me lança-t-elle.

Je m'exécutai. Elle s'endormit moins d'une minute plus tard. Je ne tardai pas à la suivre.

Lorsque je me réveillai, je remarquai qu'elle aussi l'était déjà. Elle parut pâle.

- Ça va ? m'inquiétai-je.

- J'ai un peu mal à la tête.

Peut-être une gueule de bois ? Je lui touchai le front : il était brûlant.

Histoire d'un élémentariste 2 - AvènementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant