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Point de vue : Tasnym Azroudi. - Chez mon père . 21h30

Habibi : Taaaaaas-nyyyym il ne faut pas grandir trop vite, ne crois pas que tu sois seule a te sentir laide, taaaaas-nym les rêves qui sont les tiens étaient les miens. Ce refrain c'est pour toutes les Tasnym !!! Pour toutes les Tasnym !(...) Tasnym dans la cité se fait discrète, elle s'efface c'est juste la p'tite sœur de ses grands freeeeee-
Lyès : Eh vas-y ta gueule Hbib, j'ai commencé à 6h moi !

On pètent tous de rire, lui depuis qu'il travaille il est toujours de mauvaise humeur, j'plains sa femme. Lyès c'est mon grand frère il a 32 ans et un enfant de 4ans, c'mon bébé d'amour lui. Sa femme, c'est une italienne, et ca va elle pas de mal à s'adapter avec notre culture. Habibi, c'est mon frère, il a 26ans, il est pas marié lui, mais il a prit un appart vers ici. On étaient en plein couscous, pour fêter la prime de mon père, y'avait tout le monde... Sauf ma mère bien sur. Entre eux deux ça a toujours été l'amour fou, et même s'il s'est remarié, j'vous jure que quand j'les regardent, leurs yeux trompent pas. Mais bon...Les familles ca tue l'amour, et la famille algérienne de mon père n'a jamais acceptée ma mère, elle avait beau tout faire, la cuisine algérienn, les tenues, rien à faire. Surtout qu'elle est d'Oujda donc on a pratiquement la même langue qu'eux. Mais bon..

Abi : Vous avez vu, faut juste la volonté dans le travail, moi avec mon prénom, mon accent tout, j'vais devenir banquier Al hamdoulilah Dieu est grand, c'est lui Al Hakim ou l Karim.

C'est vrai que mon père avait un zaccent prononcé...Et qu'il s'appelait Abderazak. Pour lui son prénom a toujours été un handicap, mon pauvre Abi. On continuait de discuter avant de dire au revoir a mes deux frères, Lyes (avec sa p'tite famille) et Habibi. Moi j'aidais ma belle mère avec la vaisselle, honnêtement j'la kiffe, elle est très gentille, même ma mère s'entend bien avec elle subhanallah, elles s'appellent beaucoup, cette dame elle en a du vécu khalti Anissa.

Khalti : Alors benti, j'te vois souvent ici en ce moment t'aurais pas trouvé un garçon dans le coin? Handek hein!
Tasnym : Quoi moi? Non khalti tu m'connais!
Khalti : t'as raison benti, celui qui t'aimes vraiment, il toque à la porte d'accord ?? Mais j't'ai vu l'autre fois avec un garçon, c'est le fils à la voisine Aicha, qui habite à côté de l'épicerie.
Tasnym : Non c'est un ami khalti wAllah.
Khalti : Ah écoutes, les amis en garçons ca existe pas, attention ok? Aussi non il est treeees joulie, vraiment mach'Allah ni lui ni son frère!

J'lève les yeux en l'air même si mes joues sont toutes rouges. Ouais ouais, on est bien aux Tarterets ici, mais l'autre côté de là ou il habitait. Et oui, elle parlait bien de Tarik et son frère. Elle m'avait aperçue avec Nassima et Tarik malheureusement. Son frère, putain j'avais plus que lui en tête. Tout les matins quand j'me levais, la première chose qui me venait en tête c'était lui, j'en avais marre. Nassima m'avait un peu parlé de lui, ça se voyait qu'elle l'aimait pas trop, mais elle ne disait rien. Elle disait qu'il était un peu impulsif et nerveux, c'est vrai mais j'trouve pas que c'était une raison pour ne pas l'aimer. Bref, au fond elle lui reprochait quelque chose dont j'n'etais pas au courant, j'le sais. Et c'est ca qui m'fait chier. Entre nous deux par contre, ca allait de mieux en mieux, il venait me chercher de temps en temps à la fac, on se voyait parfois s'il me disait de descendre en bas de chez moi quelques minutes. C'est le genre de mec qui a toujours des trucs à faire, mais il trouvait toujours le moyen d'me voir. J'tombais peu à peu sous son charme, mais j'm'étais fixer 3 règles : 1- ne jamais rien montrer, 2- ne jamais faire quelque chose de déplacé avec lui 3- respecter les deux autres règles. Comme elle le dit Khalti anissa, celui qui m'aime vraiment sonnera à la porte. J'sais pas trop c'qu'on était vraiment. En tout cas là, on ne s'était pas parlé depuis 3jours, monsieur est venu devant chez moi à 1h du matin (alors que je dormais) et m'a forcé à descendre, je l'ai vu la bouche en sang et l'arcade ouverte, je suis remontée aussitôt lui chercher de quoi se soigner et quand j'l'ai soigné il m'a demandé de rentrer sans chercher d'explications parce que j'étais trop "bien" pour ça. J'le comprenais pas. En plus j'étais pratiquement sûre que c'était pas son sang sur son pull. Du coup je refuse de répondre à ses appels, qui, je savais pertinemment me dirait de descendre ou de sortir de cours, même si je mourais d'envie de le voir, je garde mes principes et attends de vraies excuses et explications! C'est pas la lune que je demande non?

Celui qu'il me faut.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant