Celui qu'il me faut.

9.

PDV : TASNYM EL AZROUDI.

"I put my heard in to your hands, here's my soul to keep..."

Je pétais littéralement les plombs, CERTES, mais comment voulez vous que je me calme avec un type comme lui! Il est tout ce que j'deteste chez un homme, et pourtant j'arrive pas à le detester ! Lui, il me regardait, limite moqueur, son avant bras posé contre le meuble d'à côté, et c'est juste là que j'me rends compte qu'il est torse nu.

Tasnym : Nabil à la fin vas mettre un t-shirt, c'est pas une option! Maugréais-je.

Putain qu'est ce qu'il m'avait manqué n'empêche cet idiot. Il était venu me chercher avec son frère alors que j'étais en pleine discussion avec Nass et Yannis sur ma dispute avec ma prof de grammaire traduction..., j'vous raconte pas la honte internationale hein. Il avait passer le bonjour à mon ami et m'avait fais signe de le suivre.

Nabil : Bah vas mettre un pantalon, rétorque-il en parlant de ma robe qui m'arrivait aux dessous des genoux.

Mauvaise foi. Je roule les yeux et avance pour le quitter mais il continue : Restes là Tasnym.

Tasnym : En quel honneur je devrais écouter tes ordres?!
Nabil : J'sais pas, demandes ça à toi même parce que t'es entrain de le faire.

J'ose quand même lui lancer un regard de travers même si j'ne voulais absolument pas voir son visage. Pendant presque un mois, on s'est pas vu, et j'me disais qu'avec le temps j'finirais par oublier notre "relation" qu'on avait mais non monsieur débarque alors que le temps ne m'a fait rien fait du tout qui-plus-est !

Nabil : Pour une fille tu traines beaucoup toi.
Tasnym : Je n'pense pas que tu sois mon père ou bien même mon frère pour ce genre de remarques, ou si?
Nabil : J'vois que ce mois là ne t'as pas que fais gagner quelques centimètres, tu t'es aussi découvert une belle petite bouche pour l'ouvrir.

Il avança vers les grands escaliers blancs de la villa, et après quelques secondes, je le suivis automatiquement. Finalement, un Nabil calme comme aujourd'hui c'est limite un miracle après ce qu'il s'était passé ! Il ne se tourna même pas tellement il savait que j'allais le suivre. Logique. C'est malgré tout quelqu'un de très futé, même avec ces lacunes de vocabulaire, on voyait qu'il en avait dans le cerveau, et c'est vraiment dommage qu'il ne se soit pas consacré à ses études..Dommage pour moi aussi, me disais-je mentalement en m'asseyant sur l'escalier près de lui. Ce n'est vraiment pas comme ça que j'imaginais parler avec un garçon. J'étais un peu bonne vielle école, j'comptais terminer mes études, trouver quelqu'un prêt à me marier, me marier, comme dans les règles en fait ! J'voulais vraiment pas sombrer dans la fornication inutile, et je ne le veux toujours pas ! Mais là, de tout mon cœur, j'espère pouvoir me projeter avec Nabil un jour. C'est fou de se dire ça alors que je ne le connais pas depuis longtemps et qu'en plus, la forme ne fait pas de lui quelqu'un de bien mais au fond il -

Nabil : Oh! J'te parle là !
Tasnym : -je sursautais- Desolé, j'étais un peu trop dans mes pensées je crois.
Nabil : Ah ouais, tu crois? Et tu penses à quoi?
Tasnym : T'occupes, tu disais quoi?
Nabil : Bref, j'veux pas te voir trainer, surtout pas aux Tarterets, j'ai des echos et j'ai pas envie de te casser la bouche alors fais belek quand tu vas dans mon quartier.
Tasnym : Des echos? Et tu vas jamais me "casser la bouche" comme tu dis, t'es personne, Nabil.
Nabil : Ecoutes moi et fermes là c'est tout, ou appelles moi quand tu sors de chez ton père.

Je lançais seulement un "Ok", je n'avais même plus la force d'entendre ses morales infondées, parce qu'au final, tout ca ce n'était que du vent, je ne me sentais pas meilleure que lui, loin de là, mais j'aurais aimé moi aussi lui faire la morale sur des choses beaucoup futiles que moi passant dans son quartier la nuit récupérer du couscous! Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, tant j'étais contente d'être la assise à côté de lui. Je me retrouvais même à apprécier le silence, avec lui, n'étant pas quelqu'un de très bavard..Il allait me rendre fou!!! J'avais tellement envie de l'aider, envie qu'il se reprennes en main, mais comment aider quelqu'un qui n'en a pas envie? Quelqu'un qui à l'air d'apprécier son mode de vie (aussi illégal soit-il) pour ne pas le changer? Est ce que ca rimais à quelque chose de continuer à lui parler? Au final n'étais-ce pas une perte de temps? C'était en fait se jeter dans la gueule du loup (avec comme loup principal : Nabil.)