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Tasnym - Nabil, j'veux pas te voir. Vraiment. Vas t'en.
Nabil - Mais laisse moi au moins m'expliquer -

Alors ça, ça a vraiment été la phrase de trop! La phrase à ne pas dire, et sans m'en rendre compte, je petais littéralement un câble. Je m'étais beaucoup trop contenu avec cet homme et j'ai récolté que de la merde en retour. Là, ça ne passait plus.

Tasnym - Casse toi putain, casse toi !!! Tu vas m'expliquer quoi ? Comment t'allais voir d'autres meufs quand tu me fréquentais ? Tu vas m'expliquer quoi parce que j'comprends pas ?! Que tu m'as mentis de A à Z ? Ou alors quoi, tu vas m'expliquer encore une fois que tu m'aimes pas ? Ah mais non, je sais ! tu vas encore vouloir me faire espérer ?! Tu ne m'expliques rien du tout, je ne veux rien savoir de toi, est ce que tu comprends ça Nabil?! Je criais à m'en déchirer la corde vocale

Pendant mon récit, je pleurais, je pleurais parce que j'aurais pensé que 8 mois après tout irais bien, que mon cœur ne ressentirais plus rien en le voyant, mais je me suis visiblement trompé. Ma mère descendis en trombe et me pris dans ses bras, je l'avais réveillé. Et la, je me sentais horrible d'avoir fais ça. Honteuse de voir qu'elle m'avait aperçu avec un garçon et surtout honteuse de voir que je n'arrivais pas à retenir mes larmes. Je prenais ma mère dans mes bras et pleurais encore, surtout en entendant ma mère s'inquiéter. C'est vrai que la situation pouvait être mal interprété, mais au fond j'étais sure qu'elle savait.

Maman - Benti ? -ma fille- Ça va ? Qu'est ce qui a ? Il t'as touché ? T'as mal quelque part ?!

Je posais simplement la main sur mon cœur en hochant la tête. Elle secoua la tête de gauche à droite et me demanda de monter, ce que je fis directement. Je ne voulais pas le voir. C'était hors de question. J'étais prête à tout.

Dans la tête de Nabil Andrieu

La tête baissée, le coeur qui bat à 3000 à l'heure, j'avais la mère de Tasnym en face de moi et je venais de laissé partir cette dernière chez elle, en pleurs. Je l'avais brisé. Je l'avais trahis. Et ça, seulement parce qu'elle avait eu le malheur de croire et compter sur moi.

Chahida - Wouldi, écoute moi. Je suis pas en colère.
Nabil - Pardon tata, j'ai honte wallah.
Chahida - Tu joues avec ma fille ? Je vous ai vu au mariage de Nassima, je t'ai vu aussi à l'hôpital et je t'ai déjà vu plusieurs fois en bas de la maison. Dis moi la vérité.

Si je jouais avec elle ? Même si on pouvait penser que oui, c'était tout le contraire. Je lui ai donné mon cœur dans sa main, elle n'est juste pas au courant de combien je mise sur elle.

Nabil - Jamais.
Chahida - Tu sais, de mon temps, quand on aimait les gens, on le disait. Quand on aimait une femme, on la mariait, on la faisait sourire, on avançaient ensemble. Ce que vous faites là, c'est le sheytan qui se joue de vous. Wouldi, -elle prit ma main dans les siennes- Si t'aimes ma fille, tu fais les choses comme Rabi le souhaite.

Je voulais m'enterrer tellement j'avais honte. Mais malgré tout, en parlant avec sa mère, je voyais à quelle point elle avait influencé sa famille dans sa façon de s'exprimer. Elle était douce et elle aussi voyait le bien chez les gens avant tout, comme Tasnym.

Nabil - Wallah je veux tata, mais je deviens fou. Je sais plus quoi faire. Je la mérite pas...
Chahida - Fais ce que t'as à faire, j'ai confiance en ma fille moi. Si elle t'aimes c'est pas pour rien, finit-elle en arabe avant de remonter les escaliers

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Ma femme retira son jilbeb qui lui servait à se couvrir pendant la prière et j'attrapais nos tapis pour les plier et les poser sur la table basse. Je la regardais, il était 6h du matin, elle était morte de fatigue, les yeux gonflés et endormis mais malgré tout à mes yeux elle était magnifique. Je me suis toujours demandé comment j'avais fais pour ne pas la remarquer sa beauté, comment j'ai pu la trouver trop « simple ». Aujourd'hui, plus que jamais je me rendais compte de la chance que j'avais d'être tombé sur un amour aussi vrai, et maintenant aussi pure. Tellement dans mes pensées, je ne remarquais même pas qu'elle c'était rapprochée de moi. Elle repassait avec ses mains les manches de mon qamis avant de m'enlacer. Directement, mes lèvres se posaient sur son front en souriant. Elle était ko la pauvre.

Tasnym - Je t'aime, me chuchota-elle en posant sa main sur ma barbe

c'était très souvent elle qui me le disait en premier, elle n'avait pas de mal à se dévoiler à moi, après tout on était mariés. Mais en réfléchissant bien, j'étais sûr de l'aimer plus qu'elle malgré qu'elle n'était pas d'accord avec ça. Parce qu'elle, elle n'avait jamais eu besoin de moi, je n'avais pas fait d'elle une femme meilleure, elle aurait même beaucoup plus apprit avec quelqu'un de plus stable mais elle, elle m'avait tout apprit. La prière, le bonheur, la religion, la confiance, le pardon,le droit chemin, l'amour, la stabilité, l'humilité, la famille, la communication. Tout ça c'était elle, et je lui devais tellement.

Nabil - Tu veux quoi chibania (la vieille) ?Je rigolais
Tasnym - T'as trop traîné avec mon père toi, avec ton arabe remixé la ! Eh, dis ?
Nabil - Mh?
Tasnym - Tu peux me porter jusqu'au lit....s'il te plaît ?

Et alors que je m'apprêtai déjà à lui dire non, malgré sa petite voix de bébé, elle multipliait les bisous sur mon cou, mon épaule, ma joue et mon nez. Je souriais inconsciemment et la portai. Elle savait comment faire pour m'avoir. Elle me remercia et je l'allongeait, mais ses mains étaient toujours entrain de tenir mon vêtement.

Et alors que je comptais embrasser la femme de mes rêves dans mon rêve, justement ! J'entendais l'adhan Muslim Pro sur mon téléphone. Je fronçais les sourcils, c'était bien la première fois que je l'entendais... J'en avais même oublié que j'avais effectivement téléchargé cette application. Et alors que je comptais me rendormir, mon cerveau et mon cœur me suppliait de me lever et d'aller prier. Je me suis mis à imaginer ma vie plus tard, comme celle de mon rêve et me suis demandé si Dieu ne me lançait pas un signe. La femme que j'aime, je dois la mériter. Je ne savais même pas prier...Je n'avais jamais vraiment apprit ça, alors que je me considérait musulman. Mais est-ce que je l'étais vraiment finalement ? J'attrapai mon téléphone et demandait à la seule personne en qui j'avais vraiment confiance.

« Nabil à Tasnym - Comment on fait la prière ? »

Bizarrement, elle m'avait répondu en m'envoyant des photos sur internet. Je savais qu'elle même se levait grâce à sa mère à l'aube. Malheureusement, moi je n'ai pas eu la chance d'avoir une mère aussi pratiquante. Voir, une mère tout court. Je lui posais maintenant des questions sur les ablutions, et même si elle ne voulait certainement pas me parler, elle me répondait toujours.

« Nabil à Tasnym - g pas de tapis je fais cmt ????
Tasnym à Nabil - utilises une serviette propre »

Mes jambes se dirigèrent donc avec appréhension vers la salle de bain et quelques minutes plus tard j'attrapais une serviette propre que je posais par terre. La honte...J'ai même pas un tapis de prière chez moi.

Je priais comme je pouvais, en demandant pardon à chaque fois que j'avais un doute sur la manière de faire et j'avoue que je ne m'étais jamais senti aussi soulagé de ma vie.

« Nabil à Tasnym - Merci »

Je posais mon téléphone sur la lampe de chevet jusqu'à m'endormir, le coeur, pour une fois apaisé.

Bonne nuit les filles 💕

Celui qu'il me faut.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant