"Il faut sortir par la fenêtre ! hurla Potter en empoignant son balais qui trônait près de son lit."
Son Éclair de Feu semblait pâlir face aux flammes qui submergeaient la salle, avalant la silhouette inanimée de Weasley. Je restais immobile, pétrifié de peur devant le tigre qui sortait ses griffes. Comme une bête, le feudeymon pouvait réfléchir, poursuivre ses adversaires, dévorer ce qui lui importait. En l'occurrence, nous. Enfin, pour le moment, moi. Mes jambes ne respectaient plus ma volonté, dénuées de vie, elles restaient de marbre face aux flammes qui valsaient dans mes pupilles. Une patte enflammée vint me sortir de ma paralysie. Fonçant sur moi à la vitesse de l'éclair, j'eus à peine le temps de sauter en arrière, couvrant mon visage de mes bras.
Maudite cape ! Elle traîna derrière moi, touchée par l'animal et, doucement, brûlait. Paniqué, j'ôtais ma robe de sorcier, la lançant dans la gueule de la bête. Mon torse nu dévoilant quelques cicatrices, rappelant les crises de colère de mon père et, plus récemment, de ma défunte tante, la chaleur faisait soupirer ma chair alors que je m'écroulais par terre, contre un lit partant en fumée.
"Malefoy ! cria t-il alors qu'il volait déjà à l'extérieur de la pièce. Viens par là !
- On peut pas le laisser là, répondis-je en fixant le nuage mortel qui encerclait Ron ! Il faut l'aider !
- Tu comprends pas qu'il est déjà mort ! On ne peut rien faire pour lui !
- Comment tu peux penser ça ? Je croyais que c'était ton ami !
- C'est mon ami..."
Sa gorge se serra et, quand je jetais un coup d'œil à son visage, je remarquais qu'il tentait de dissimuler des larmes, voulant paraître fort et invulnérable. Malgré les légendes et les récits héroïques de l'Élu, je ne voyais qu'une chose : sa lâcheté. Sa lâcheté qu'il cachait à tout le monde, qu'il repliait dans un coin de son esprit pour que ses proches ne voient en lui qu'un idole. Ecoeurant ! Son visage, son attitude, sa présence même m'écœurait et il me parut évident de réagir à l'opposé de lui. Alors, j'attrapais mon courage à deux mains, et, défiant le feudeymon, me jetait dans son antre, me protégeant comme je le pouvais, fonçant vers l'ombre du traître roux.
***
Les élèves de Gryffondor avait sonné l'alerte et un amas de foule se trouvait en-dessous de la salle commune des lions qui partait en fumée. Plusieurs se félicitaient d'être resté dehors alors que la nuit était tombée. D'autres pleuraient la disparition de cette aile si chaleureuse. Aucun, pourtant, n'avait remarqué les trois élèves manquants. Hermione gardait son visage emprisonné dans ses mains, ne pouvant voir son enfance retomber en cendre. Elle était soutenue par les jumelles Patil qui voulaient la rassurer. Plus en retrait, Seamus et Dean blaguaient pour détendre l'atmosphère et se racontaient des anecdotes moldues qu'ils jugeaient amusantes comme leur invention du micro-onde ou celle, plus tardive, du téléphone portable. La bande des Serpentard, maintenant dirigée par Parkinson qui restait seule, le regard perdu dans la brume, inhabituellement silencieuse, riait à pleins poumons. Eux, ils avaient remarqué. Ils avaient remarqué l'absence du nul, du traître, de l'orphelin mais surtout celle du blond. Personne ne semblait préoccupé par leur sort.
Jusqu'à ce que McGonagall arrive en haletant, suivie par l'infirmière et Neville, dont les vêtements semblaient avoir pris légèrement feu. L'infirmerie était, elle aussi, partie en cendre et Pomfresh avait attrapé la mallette pour les premiers secours avant de fuir son antre bien aimée. Londubat, encore pâle, fixa méchamment Goyle et Parkinson avant de regarder en l'air, comme les autres. Ce fut lui qui distingua, entre les émanations de brouillard, le balais qui flottait à l'écart de l'incendie.
"Regardez ! lança t-il en montrant du doigt l'engin qui descendait à vive allure près de l'attroupement.
- C'est Harry ! se réjouit Ginny qui venait d'être conduite avec Cho Chang et quelques autres hors de la bibliothèque."
Potter ne tarda pas à atterrir, larmoyant, devant l'assemblée. Il transpirait, tremblait frénétiquement et, ne parvenant pas à s'exprimer alors que ses amis criaient victoire bien trop vite, il fut coupé dans ses bégaiements par Londubat qui avait balayé la cour du regard :
"Harry, où est Drago ? Et Ron ? questionna t-il en lâchant une larme, connaissant la réponse avant même qu'elle ne franchisse les lèvres désespérées du héros.
- Ils... ils sont là... bas... Désolé... balbutia t-il avant de s'effondrer par terre, implorant les pardons de ses amis."
Ginny s'approcha alors de lui et, tristement, l'enlaça. Elle sanglota en enfournant sa tête dans le cou de son petit-ami. Granger, quand elle comprit, hurla, supplia de l'aide et, furieuse et blessée, elle voulut entrer dans le hall pour rejoindre son être aimé. Parvati voulut la retenir, lui disant que Ron n'aurait pas voulu ça mais cette remarque n'atteint pas ses oreilles et elle continua de forcer son chemin.
"Hermione... murmura Neville.
- Ne me retiens pas toi ! s'exclama la né-moldue. Je vais les aider ! Ils ne peuvent pas être mort ! Il ne peut pas m'avoir abandonné !
- Tu me fais confiance ? demanda t-il simplement. Oui ou non ?
- Oui... marmonna t-elle.
- Alors reste là."
Granger s'attendit à ce qu'il bondisse à l'intérieur de l'incendie mais il sortit sa baguette et la pointa vers le ciel en criant :
"Arresto Momentum !"
***
Je chutais. L'air me paraissait encore plus brûlant que les crocs du tigre qui abandonna sa poursuite quand, à bout de souffle, j'avais sorti le corps de Weasley des flammes. Excédé, le feudeymon avait voulu en finir avec nous et nous avait projeté par delà la fenêtre. J'avais prié pour que Harry soit encore là, près de la vitre, attendant notre sortie pour nous emmener au sol à bord de son Éclair de Feu. Mais il était parti. J'étais seul face à la douleur. Mon corps rayonnait de multiples brûlures, malheureusement souffrante mais peu profonde, qui me tiraillait. Je perdais du sang. Énormément de sang. Mais n'était-ce pas ce que je méritais ? Après tout, j'avais fais du mal à des dizaines de personnes, c'était donc normal que j'en paye le prix.
Puis, alors que l'une des coupures de l'infâme Bellatrix se rouvrait sous la chaleur et la vitesse de la chute, je sentis une agréable sensation. Je ne chutais plus, je flottais. Conscient de la nature magique du phénomène, je remerciais silencieusement celui qui nous avait sauvé d'une mort assurée. Le fils Weasley était à côté de moi, également ralentit, et il ouvrit un œil avant de retomber dans l'inconscience. Je me sentais aussi brumeux, comme happé par la fatigue, mais il m'était impossible de fermer les yeux. Mon dos heurta finalement le sol en douceur et une vingtaine de visages se précipitèrent vers moi. L'un d'eux m'attira particulièrement l'attention : celui, angélique, d'Hermione. Puis, à côté d'elle, celui, abominable, de Pansy. Ce fut cette dernière qui me demanda comment j'allais, si je n'étais pas trop amoché. Ma seule réponse, couverte de haine, fut la dernière que je prononçai avant de trouver le sommeil.
"Ne m'approche plus ! Tout est de ta faute ! Le feudeymon, Ron, le sectumsempra... Je te hais ! Dégage Parkinson !"
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UNE ANNÉE INATTENDUE (Dramione)
FanfictionLa bataille de Poudlard a eu lieu, les morts ont été célébré, la vie reprend son cours. Les élèves de dernière année sont invités à revenir passer leurs ASPIC sous le regard de la nouvelle directrice, McGonagall. Drago Malefoy fait parti des étudian...