II - Le commencement

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Samedi 24 mai

9h15

Allongé sur son lit, la musique sur les oreilles, le jeune homme pianotait sur son portable. Alice, sa petite amie communiquait avec lui par sms : « Tu me manques déjà, j'ai envie de te revoir ». Le message d'Alice lui donna le sourire. Steven avait fait le mur cette nuit pour rejoindre sa dulcinée. Évidemment, ses parents n'étaient pas au courant. Depuis que Steven était considéré comme un génie, sa vie avait changé. Ses parents estimaient que batifoler était un signe de faiblesse et que son avenir devait être dédié à quelque chose de bien plus signifiant. Le jeune homme avait tâté le terrain et avait jugé bénéfique de faire croire que leur fils était en accord avec eux et ne passait désormais ses journées qu'à travailler afin de sauter encore une classe, chose bien sur impossible puisqu'il se trouvait en dernier cycle.

— Steven, ton petit déjeuner est prêt ! lança sa mère contre sa porte.

Le brun se dépêcha d'ôter ses écouteurs et cacha son portable sous la couette.

— Entre maman.

Allongé sur le lit, la main posée sur un bouquin de sciences, Steven offrit un sourire à Béatrice.

— Merci, fit-il en se relevant.

— Que révises-tu ? demanda sa mère en s'approchant du lit.

Steven referma son livre et soupira silencieusement.

— Et bien les... Je veux un peu m'avancer sur le programme de la fac.

Cette réponse parut convenir à sa mère qui posa le plateau et sourit. Elle s'approcha de son fils pour passer une main dans sa chevelure brune. Steven détestait quand elle faisait cela, ce n'est pas comme s'il avait quatre ans... Il était un homme désormais ! Mais sa mère ne semblait pas se rendre compte que son fils grandissait.

— Au fait maman, je... Il faut que je sorte ce matin. J'ai...j'ai une rencontre avec un élève de deuxième année de biologie et je-

— Mais tu devais aller aider ton père au zoo, s'étonna Béatrice.

Steven leva la tête vers sa mère et bloqua quelques secondes.

— J'irai lundi soir.

La femme souffla et leva les mains au ciel.

— Quel fils indigne tu peux être parfois...

Steven ne répliqua pas et observa sa mère sortir de sa chambre. Quelques minutes après avoir englouti son déjeuner, il envoya un message à Alice : « Je suis libre, on peut se voir ! »

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11h34

La femme à la démarche féline se dirigea vers le garage, sous le regard hypnotisé des quelques hommes du coin. Elle balança ses cheveux chatoyants du revers de la main et baissa légèrement ses lunettes de soleil.

— Mademoiselle Philip ! J'ai reçu votre message sur ma boite vocale, comment se fait-il que votre voiture soit encore...

— Où est Aaron ? demanda la femme en coupant Hector.

Le garagiste balança la petite serviette sur son épaule et soupira. Aaron, évidemment !

— Il n'est pas là pour le moment il-

— Patron, la commande vient d'arriver, lança un homme plein de cambouis, le fameux Aaron.

Hector posa les mains sur la taille et baissa la tête d'un ton réprobateur. Mademoiselle Philip se grandit et lança un signe de main au châtain qui lui rendit sa courtoisie par un sourire charmant.

Le Jeu Mortel (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant