ROMÉO

Chapitre 3 : Romain

Mardi 11 Octobre, Lycéeprivé Sainte-Émilianne.

« - Gros pédé!
- Oh putain mais comment tu peux nous faire ça ?
- Pourquoi t'es homo ?
J'assiste à la scène qui se déroule devant mes yeux d'un air horrifié. Oh oh ! Il vient vers moi.
- Romain... S'il te plaît...
- Putain m'approche pas pédale !
- Qu-Quoi ? Mais je croyais que tu m'aimais ?
- Je suis pas comme toi merde ! Je suis pas pédé!
- Ok. Très bien.
Pourquoi? Pourquoi j'ai dit ça ? J'imagine que j'ai paniqué à cause du fait que tout le monde m'observait...
Argh je suis trop con ! »

Encore. J'ai encore fait un sommeil sans rêve. La seule chose que je sais ou que du moins je crois savoir, c'est que comme d'habitude, je me suis réveillé un bon nombre de fois cette nuit. Je vais encore me taper des cernes de déterré.
Le choc violent du réveil passé, en sueur et le cœur se détachant de ma cage thoracique évidemment, j'attrape mon smartphone et y jette un coup d'œil. Aïe ! La luminosité me tue les yeux.

05:34 – Mardi11 octobre

Je ne suis censé me lever que dans une heure. Alors je réfléchis. Je me pose les mêmes questions toutes les nuits et chaque fois je ne me décide sur aucune option : Tout dire ? Se taire ? Vivre ? Survivre ?

C'est tout le temps le même refrain : je joue le mélodrame. C'est pas comme s'il pouvait m'arriver quelque chose. Tout va bien se passer. Mais d'un autre côté ce qu'il s'est passé quand ... Non ! Rien. Il n'y a rien eu.
Seul changement perceptible qu'il est cependant nécessaire de noter, c'est le cas d'Alisée. Pour une fois tout roulait comme sur des roulettes.

Tout ? Vraiment sûr ? Pourquoi alors ne sommes-nous plus ensemble ? Lis' ne veut plus me parler et elle me regarde étrangement ces derniers temps. Elle n'a toujours pas accepté le fait qu'une diva de sa trempe puisse se faire larguer comme une moins-que-rien. Mais donc ... que faire pour que la situation s'arr ...

Ding

| De Max à Romain :
" t ou ? Les cour commence dan 5 min. "

Comment ? Ce n'est pas possible puisque mon portable m'affichait... 7:34
Sapristi ! À croire que je ne sais pas lire l'heure ! Et depuis quand je dis "Sapristi" moi ? En plus on commence avec Anglais et la prof m'a clairement fait comprendre qu'un retard de plus serait de trop.
Je m'habille en vitesse. Pas le temps de prendre une douche. Du déodorant fera l'affaire. Même si j'ai faim, je sais que c'est également fichu pour un petit déjeuner. Hop mon sac et mes chaussures, c'est bon je peux partir. Avant de quitter le vestibule en claquant la porte, je lance un « ¡ Hasta hora ! » à la cantonade.
Il me faudrait cinq minutes de course à pied pour être à l'heure mais c'est hors de question de faire du sport en dehors de l'EPS. Je ne fais pas de l'athlétisme après tout.

Toc toc toc

- Hello Romain, you are late ! Again. Have a stop at my desk at the end of the class.
- Je suis désolé mais ...
- In English please ! Go sit down to your chair.
- Thanks.
En parlant de ça, je m'assois où moi ? La place à côté de Max est prise et Éléanore est sur une table isolée. Ah ! Il y a un place libre à côté d'Axel.
- Même pas en rêve tarlouze ! Te mets pas à côté de moi !
- T'es sérieux bouffon ! Chuis pas gay, débile.
Bon ben j'ai plus qu'à m'asseoir à côté de Mathéo. Le reste du cours se passe normalement hormis les regards que lancent les autres élèves vers notre direction. Et l'autre à côté de moi qui sourit comme un imbécile heureux ! C'est quoi leur problème, encore ?
- Okay, so for Monday, you have to record a video about ...
- Hey psst Mat' on a quoi après ? chuchote une fille à mon voisin.
- Espagnol.
- Oh non, je n'ai pas mes affaires ! Je suis vraiment tête en l'air. Je peux me mettre à côté de toi, s'il te plaît ? demande l'autre en minaudant.
- Euh ... Il y a déjà Romain, tu vois bien Gaëlle.
- Non c'est bon, prends ma place, j'ai mon livre moi, je soupire en me levant.
La prof a encore du retard, pire que moi. Du coup je discute avec une fille de ma classe, Ava. Je la trouve sympa. Mais par contre, elle me sort un truc qui me surprend :
- En tout cas, je trouve super le fait que tu t'assumes.
- De quoi est-ce que tu parles ?
- Attends, t'es pas gay ?
- Mais non, pourquoi tu dis ça là ?
- Pour rien, pour rien ...
J'aurais bien aimé continuer cette discussion mais Mme Fala entre. C'est quoi ce bazar : D'abord Axel, puis maintenant Ava !