Chapitre 11 : Mathéo

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Samedi 19 Novembre, Domicile de Marjorie etTanguy.

Je trouve que j'ai été un peu fort avec Romain. C'est vrai quoi ! Je lui en voulais d'être parti voir ailleurs alors que moi-même, je ne voulais plus de cette relation. OK, il a embrassé Éléanore, mais ne l'avais-je pas ignoré des jours durant ? Et maintenant, il m'en veut car je fais semblant de sortir avec Alisée ! J'ai tout gâché, mais je vais tout arranger.

Quoi qu'il en soit, il faut d'abord que je survive à cette soirée à laquelle Alisée m'a invité. Je dis survivre car mes soirées précédentes se sont très mal terminées. En effet, dormir dans un fossé à une centaine de kilomètres de chez moi ou encore faire un strip-tease à mon ancienne institutrice de maternelle ne font même pas parti de mon top trois des pires soirées au monde, c'est pour dire ...

L'organisateur de la soirée, Tanguy, était mon meilleur-ami avant qu'Axel ouvre sa grande bouche sur ma relation avec Romain ; alors un jour il est venu me voir et m'a demandé si j'étais avec Romain et comme il n'a pas vraiment aimé ce que j'avais à dire, il s'est éloigné. Je déteste vraiment les gens qui posent des questions alors qu'ils savent pertinemment qu'ils ne vont pas supporter la réponse !

Étant venu chez lui plusieurs fois, je n'ai pas de mal à trouver sa maison, qui de toute façon est repérable à deux quartiers à la ronde à cause des cris et de la musique.

J'enjambe deux personnes de mon lycée tandis que je m'avance sur le perron de la maison. Qu'est-ce que je fais, je frappe ou je rentre directement ? Je n'ai pas le temps de réfléchir que la porte s'ouvre en grand et qu'une fille vomit quasiment à mes pieds. Aussi, je fais un bon de géant car mes chaussures m'ont coûté une petite fortune. Peut-être que finalement ce n'était pas une bonne idée de les porter ce soir. Pour ma défense, Alisée m'avait précisé que c'était une soirée privée. Elle a oublié de préciser qu'il n'y aurait qu'une cinquantaine de personnes présentes, toutes plus déchirées les unes que les autres. Cela me fait penser à certaines mauvaises séries américaines.

Je crois que je l'aperçois ... ah non, c'est juste une fille maquillée comme un pot de peinture, dans une tenue très moulante : rien à voir avec Alisée. Soudain, une main se pose sur mes yeux et une voix me hurle dans l'oreille :

- Devine qui c'est ! je parviens à capter tandis qu'un frisson me secoue l'échine.

- Ah ! Liz, je te cherche partout depuis vingt minutes.

- Petit menteur, ponctue-t-elle d'un clin d'œil. Je t'ai entendu te garer.

- Il y a tellement de fumée ici, que même les vortex spatio-temporels s'en sont mêlés, j'ironise.

- Bon sang, ce que t'es canon quand tu ne parles pas ! m'insulte-t-elle gratuitement avant de minauder pour que j'aille nous chercher des verres aux contenus étranges.

- Où est la cuisine ?

- Ne me mens pas, je sais que Tanguy était ton meilleur pote, donc tu devrais connaître l'emplacement du mini-bar de ses parents.

- Ouai ouai, bon j'y vais, dis-je pour qu'elle se taise.

Je crois bien que cette fille est la seule que je connaisse qui puisse autant réfléchir clairement en étant bourrée. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, il faudrait peut-être que je quitte Alisée avant qu'elle ne se projette trop dans cette relation.

Bon ! Où est ce mini-bar ? Oh, je crois que ceux qui sont dans cette chambre ne sont sûrement pas en train de prier le bon dieu. À mon avis, ils n'iront pas au paradis ! Et zut, j'ai encore perdu Alisée ; quelle cruche, celle-ci.

ROMÉOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant