Chapitre 6 : Romain

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Vendredi4 Novembre, Gymnase du Lycéeprivé Sainte-Émilianne

- Hey ça va mec ?

- Non Romain tout va mal !

- Quoi qu'est-ce que tu racontes ? je commence à m'inquiéter.

- Il se peut que l'autre idiot d'Alex nous ait vu l'autre jour à la cafétéria et qu'il ait raconté absolument tout à Alisée, dit-il en appuyant sur le dernier mot. Elle m'en a parlé en Espagnol, quand tu étais aux toilettes.

- Ne t'inquiète pas pour ça, je tente de le rassurer. À nous deux, nous surmonterons cette épreuve main dans la main, d'accord ?

- Non justement pas d'accord ! explose-t-il autant que puisse permettre un chuchotement. Moi j'ai beaucoup à perdre car je te signale que mes amis ne sont pas comme les tiens et que s'ils l'apprenaient, je me retrouverais tout seul.

- Pas seul, nous formerons un duo puissant. Et puis Max et Éléanore t'apprécient beaucoup tu sais, je m'efforce de trouver des mots qui pourraient le calmer car il n'a pas l'air serein.

- Ce n'est pas la question Romain ! Je tiens beaucoup à mes potes.

- Wow, je ne savais pas que je passais en second plan par rapport à tes amis, me vexé-je.

- Romain, Mathéo ! Un peu moins de parlotte les gars, ce n'est pas un salon de thé ici, c'est le cours de sport donc entraînez-vous au lieu de discuter.

- Oui madame, répondons-nous en chœur.

- Écoute Romain, reprit-il plus bas, d'une voix presque inaudible. Je suis désolé, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Bien évidemment que je te préfère à eux et d'ailleurs je ne tiens pas à eux en tant que personnes mais plus en tant que ce qu'ils représentent : la sécurité face aux moqueries, l'assurance de pouvoir aller toujours plus loin.

- Tu n'as pas besoin de t'excuser, j'avais compris. Cependant, arrêtes-moi si je me trompe mais il n'y a pas que ça qui te tracasse. C'est à propos de tes parents ?

- Comment est-ce que tu sais ? me demande-t-il d'un ton suspicieux.

- Tu m'avais dit un jour que ton père voulait te parler le soir et puis tu ne m'as pas donner de nouvelles après donc j'en ai déduit qu'il s'était passé quelque chose.

- Oh mon dieu, tu ne sais pas à quel point je t'aime toi, me dit-il visiblement ému que quelqu'un s'intéresse enfin à lui.

- Moi aussi Mathéo, moi aussi je m'aime.

- Va te faire voir.

- Madame ! Venez voir vite. Mathéo pleure, appelle Ava, inquiète.

- Ce n'est rien je me suis juste bloqué le dos et ça m'a fait super mal sur le coup mais je n'ai plus rien.

- Romain va t'accompagner à l'infirmerie.

- Je peux le faire moi si vous voulez ! se propose Alisée. De toutes façons, je suis dispensée.

- Vous n'avez qu'à y aller tous les deux. et j'exige que tu te reposes dans un des lits, Mathéo ! On ne rigole pas avec les problèmes au dos.

- Oui.

- Oui qui ?

- Oui madame Lodet.

- Bien.

Alors que nous sortons des vestiaires, rhabillés et parfumés, Alisée nous rejoint immédiatement et j'assiste à une conversation surprenante. En effet, après nous avoir complimenté hypocritement sur notre couple, Alisée exige de revenir sur une la conversation qu'elle a eu avec Mathéo ce matin, celle qui s'est déroulée juste avant que j'intervienne. Si cette conversation est vraiment étrange, c'est parce que mon petit-ami -c'est génial d'utiliser ce terme- coupe systématiquement chaque parole d'Alisée par "Cheerleader superficielle". Et je décide d'ajouter mon grain de sel en embrassant passionnément Mathéo devant son expression béante.

ROMÉOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant