Couchée sur le dos dans mon lit, j'observai le plafond de ma chambre. Blanc avec des moulures. C'était comme cela lorsque nous avions emménagé ici. Je les avais trouvées jolies, alors je n'avais rien changé.
Je soupirai. Je n'étais vraiment qu'une idiote.
M'endormir sur un banc au centre commercial, telle une itinérante, était déjà une assez grosse honte. Mais se faire réveiller par un garçon, c'était une méga grosse honte. Surtout quand il s'avérait que ce garçon travaillait avec moi au magasin de mon père.
Cerise sur le gâteau, en tant que patronne, je lui devais un jour de congé payé pour qu'il ne dise rien à personne, surtout pas à mon père. Heureusement que Mike était le seul garçon travaillant au magasin, parce que s'il avait eu un pote au travail, l'info aurait fait son chemin jusqu'à mon père.
Je me retrouvais donc avec deux mensonges servit à mon père, pour couvrir l'endroit où j'étais partie ce soir et pour expliquer la raison pour laquelle je travaillerai au centre commercial ce jeudi, alors que je suis censée avoir congé.
Je poussai un nouveau soupir. En temps normal, je ne mentais pas à mon père. Même si nous nous voyions peu, je lui disais toujours la vérité. Bon, d'accord, je venais d'apprendre qu'il était un chasseur, mais il restait mon père, et il m'aimait, j'en étais convaincue.
Ce qui n'était pas du tout le cas de Cate. Elle passait ses journées au sous-sol, de peur de croiser mon père à l'étage. Une cachette intelligente, surtout compte tenu du fait que le sous-sol était, et je citai les paroles que mon père m'avait servie à mes 15 ans, «un endroit où les jeunes comme toi peuvent s'amuser autant qu'ils le veulent, sans que je ne m'incruste pour vous déranger». Traduction: il ne descendra jamais au sous-sol, même si je n'avais organisé aucune fête.
À l'instar d'une fourmi se faufilant n'importe où, elle remontait par les tunnels dans ma chambre ou dans le salon lorsque je revenais de l'école. Il m'arrivait parfois d'aller la rejoindre dans le sous-sol et de l'observer jouer, regarder la télévision. Malgré la disparition de sa mère, et cette histoire d'Élue, elle s'adaptait à ce nouveau mode de vie, différent en tous points de l'ancien.
Je soupirai. J'en avais marre de tout ce cirque. Je voulais reprendre une vie normale, étudier pour aller mener une vie d'étudiante normale, vieillir et mourir normalement.
Je me retournai sur le flanc. Je n'avais plus sommeil, maintenant que le somme de tout à l'heure avait eu un impact positif sur mon humeur. À défaut d'avoir autre chose à faire, je sortis mon cahier de physique, commençai à réviser pour mon examen de vendredi.
Vers deux heures du matin, mes paupières se fermèrent toutes seules. et je plongeai dans un sommeil dénué de problèmes, dénué de Visionnistes.
~*~
J'en étais rendue à ma deuxième tasse de café. Moi qui avait cru que mon petit quatre heures de sommeil additionné à mon somme de vingt minutes me donneraient assez d'énergie ce matin, je me trompai!
Cate dormait encore, et Jen était partie à la pharmacie de bonne heure, suite à des douleurs incongrues à l'estomac. Quant à mon père, il était dans son bureau, chose rare ces temps-ci, avec tout le boulot qu'il avait, cette année.
N'ayant pas le temps de finir mon café ici, je le versai dans un Thermos afin de le boire en chemin. En sortant de la maison, je me rappelai avoir laissé mon livre de physique sur ma table de chevet. Je rentrai et montai quatre à quatre les marches menant à ma chambre.
Lorsque je parvins au palier du deuxième, des éclats de voix provenant du bureau de mon père me firent sursauter.
Je m'approchai alors lentement de la porte et y collai mon oreille.

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Visionnistes
ParanormalJ'ai toujours cru que mon héritage était tout ce qu'il y avait de plus banal. J'ai toujours pensée que j'avais le père le plus normal du monde. J'ai toujours cru que ma mère était morte qua...