Chapitre Un.

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2018.

  C'était un homme de grande taille qui brisa le silence pesant : il s'aventurait silencieusement dans les bois, avec une vitesse surprenante. Il atteignit l'orée de la forêt rapidement sans le moindre bruit, malgré les brindilles sèches, pour rejoindre la petite maison.

La pleine lune se détachait haut dans le ciel lorsqu'il s'arrêta, immédiatement après être entré au sein de l'esplanade, et chercha du regard quelque chose d'essentiel, puis ses yeux nyctalopes se concentrèrent une nouvelle fois sur la Maison Hantée. Bien sûr, elle ne l'était pas vraiment..Ce n'était qu'un mensonge pour effrayer les mortels.

Le parc devant lui –une place grande comme plusieurs terrains de foot– était désert et silencieux. Il n'y avait pas le moindre souffle de vent pour agiter la crime des arbres.

La Maison Hantée se tenait au beau milieu des ducs chênes, paraissant presque inoffensif. Les rues étaient sinistres, les immeubles alignés du côté gauche un peu plus loin étaient en ruine.

Bref, tout était banal.

L'homme regarda derrière lui ; il n'avait pas été suivi : le seul camion garé paraissait être ici depuis si longtemps qu'il était devenu un élément du biotope.

Apertus, murmura-t-il d'une voix rauque et basse.

Et là, une chose surprenante se passa : dans l'épaisseur de la pierre, une brèche immense s'ouvrit, et la Maison Hantée disparût pour laisser place à un château en or massif. Long et grand, le palace devait au moins mesurait quelques centaines de mètres.

Imposante, il l'était. L'homme le regarda avec une mine désastreuse. Si les rares personnes capables de le reconnaître s'étaient trouvées là, elles auraient su que cet homme-là n'était pas du tout un homme : c'était un ange, ou un presque-ange, si vous voulez.

Grand, était-il, avec ses ailes blanches qui luisaient de nuances noirâtres, et violette. Il ressemblait à ces tapisseries des temps anciens, avec ses yeux rouges vif et ses traits parfaits.

—Ce n'est pas possible, souffla-t-il d'une voix douce et cristalline. Patentibus, quatuor sum—

—Plus maintenant, dit une voix rauque dans son dos.

L'homme qui n'était pas homme se retourna lentement.

—Je ne sais pas ce que vous pensez—mais ce n'est pas la vérité—

—Plait-il? chuchota une nouvelle fois la voix d'un ton moqueur. Deux guerres, Adara. Deux.

Adara s'agita nerveusement. Il sourit pour cacher son angoisse.

—Je n'avais aucun moyen de les arrêter–

—Oh que si, mon cher, interrompit la voix pour la troisième fois.

Une silhouette apparût : un vieil homme, maigre et long, s'avança calmement vers le plus jeune avec une grâce et sensualité qu'il n'avait pas perdu depuis des millénaires.

—Tu as apprécié le spectacle, continua-t-il d'une voix méprisante. Grâce à toi, le Sang Divin est à jamais perdu.

—Maître Lucien ! protesta Adara. Je ne l'ai pas perdu, voyons. Une petite faute de calcul de ma pa–

Il fut interrompu par un regard noir.

—À cause de toi, Natura n'est plus. Notre roi est plongé à jamais dans les ténèbres du dieu des ombres. Comment expliques-tu cela, mon enfant ?

Abara souffla.

—Père, commença-t-il, écoutez-moi. Les deux guerres étaient inévitables. Natio l'avait prédit. Tu devrais me remercier, plutôt, vieil homme.

le secret ennemi ; percy jackson.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant