Chapitre 8: Espace vide

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Time doesn't change us. It just unfolds us.
Le Temps ne nous change pas. Il nous dépasse tout simplement.
-Max Frisch

Tom se réveilla au son d'une voix aiguë et sévère.
« Pas maintenant, Miss Nestowe, ne soyez pas si hâtive ! Vous avez eu un gros coup sur la tête et vous avez besoin de vous reposer ! », fit Madame Baroma.
« Madame, je peux et je dormirai dans mon dortoir ce soir ! C'est presque l'heure du dîner et je meurs de faim. Laissez-moi juste marcher jusqu'à la grande salle. Je me sens capable de faire le tour du terrain de Quidditch en courant ! »
« Courir ! Vous ne pensez pas faire une chose pareille ! », continua Madame Baroma en colère. Il y eut un moment de silence avant que l'infirmière continue: « Mais je suppose que pour une promenade, vous ne devriez pas avoir trop de problèmes. Promettez-moi de revenir à l'infirmerie après votre dîner pour que je vérifie si tout va bien ! »
Tom ouvrit péniblement les yeux à cause de la lumière.
« Oh, et regardez qui est réveillé ! », s'exclama madame Baroma en s'approchant du lit de Tom. Sa voix aiguë le rendait nauséeux. Il regarda Hélène qui mettait déjà ses chaussures. « Comment vous sentez-vous ? Mieux ? Mal ? », continua l'infirmière toujours avec la même voix.
Je me sentirais mieux si vous n'étiez pas là. « Très bien. », mentit-il en vitesse. « Je me sens en pleine forme. » En fait, il ne se sentait vraiment pas très bien, mais il aurait fait n'importe quoi pour sortir de ce lit.
Madame Baroma passa un doigt sur ses lèvres. « Ne pensez pas sortir avant demain matin, au moins, Mr Jedusor. Maintenant, excusez-moi, j'ai d'autres patients à voir. J'ai lancé tous les sorts de soin pendant que vous dormiez et, il est possible qu'ils vous donnent envie de vomir. Je vous apporte votre dîner dans quelques minutes, enfin, si vous le voulez. »

Tom ne savait pas si ce qui le rendait plus malade était le fait qu'il allait devoir dîner ici ou bien le fait qu'il n'avait pas mangé depuis deux jours et demi. Il entendit la porte bouger et réalisa qu'il était seul avec Hélène qui était en train de rassembler ses affaires.
« Tu sens réellement mieux ? », lui demanda t-elle après un petit moment.
« Pourquoi est-ce que tu t'en soucies ? », lui demanda t-il, le regard froid sans pour autant la regarder. Il ne voulait pas lui faire croire qu'ils étaient devenus amis parce que, pour être franc, ils ne l'étaient pas. Il ne l'aimait pas du tout. En fait, il la détestait presque pour l'avoir mit dans une telle situation.
« Pourquoi est-ce que je m'en soucierais ? Et bien je m'en soucie parce que tu t'es presque tué en voulant me sauver, voilà pourquoi ! », lui répondit-elle soudainement froide.
« Pour la dernière fois, je ne l'ai pas fait pour toi ! Tu n'es rien pour moi, pourquoi n'arrives-tu pas à te l'encrer dans le crâne ! Fait-moi une faveur: Dégage Nestowe. Le fait d'entendre ta voix me donne envie de me jeter au-dessus d'un pont. » Et Tom rajouta d'une voix mortellement calme: « Sang de Bourbe. »
Il aperçut une lueur dans les yeux d'Hélène. Elle se leva, s'approcha du lit de Tom jusqu'à ce qu'elle arrive à sa hauteur.
« J'ai beaucoup pensé à toi ainsi qu'à ta façon d'agir et tu sais quoi ? Tu as peur, Tom Jedusor ! »
« Je n'ai peur de rien. », lui répondit calmement Tom et, à ses yeux, c'était la stricte vérité.
« Oh, si tu as peur ! Tu n'es qu'un trouillard ! », lui rétorqua Hélène avec plein de malice dans les yeux. « Chaque fois que j'essaye de me rapprocher de toi, tu t'amènes avec une nouvelle insulte qui me fais te détester encore plus. Est-ce que tu sais pourquoi ? Tu as peur ! Tu as peur d'en apprendre un peu plus sur toi-même et de tomber bas. Tu as peur de te confier à quelqu'un et d'être blessé en retour ! En fait, tu as peur de tes propres sentiments. Tu ne m'as pas sauvé juste pour sauver Malfoy mais tu ne veux même pas te l'admettre ... Tu sais de quoi tu as le plus peur ? De ça ! »
Elle s'approcha de lui et pressa ses lèvres contre les siennes. Un sentiment plus brûlant que le feu s'empara de lui et, soudainement, avec toute la peine et la colère qu'il avait en lui en ce moment, il approfondit le baiser.

Tout ce qui prend forme, s'éteint un jour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant