Tout ce qui prend forme, s'éteint un jour

Chapitre 10: Un Bal au clair de lune (Partie I)

Time is too slow for those who wait, too swift for those who fear, too long for those who grieve, too short for those who rejoice, but for those who love, time is eternity.

Le temps est trop lent pour ceux qui attendent, trop instable pour ceux qui ont peur, trop long pour ceux qui ont mal, trop court pour ceux qui apprécient la vie. Mais pour ceux qui aiment, le temps reste éternel.
-Henry Van Dyke

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« Demande lui. », fit une Hermione exaspérée. « Merlin seul sait qu'il est aussi borné que toi. » Elle regarda vers Christophe.
Emma regarda Hermione comme si elle lui avait suggéré de sauter au-dessus d'une falaise.
« Hélène, tu ne peux pas simplement demander cela à un garçon. Ce n'est pas comme cela que cela fonctionne. Ce sont les garçons qui demandent aux filles. », lui expliqua lentement Emma.
Pas dans ma génération, fut tentée de lui rétorquer Hermione. A la place, elle lui murmura: « Pas en Allemagne. Là-bas, ça fonctionne à l'inverse. »
« Est-ce qu'on a l'air d'être en Allemagne ? », lui répliqua à son tour Emma.
« Tu es juste en train de te trouver des excuses et cela, tu le sais. »
« C'est pas vrai ! »
« Alors, vas-y et demande le lui, bordel !»
Hermione réalisa soudainement qu'elle avait parlé un peu trop fort. Toute la salle commune écoutait d'un air avide la conversation des deux filles. Hermione rougit. Où était passée sa facilité à mentir ? Quelques élèves regardèrent ailleurs et Emma croisa les bras. Bornée.
« Je ne le ferai pas. », lui fit fermement Emma. Hermione se souvint de ces même scènes qu'elle avait eue avec Ron en quatrième année.
« Parfait, dans ce cas là, tu iras toute seule. »
Emma fronça les sourcils. « Pourquoi est-il si borné ? »
« Pas plus borné que toi. », lui rétorqua Hermione.
« Tu ne m'aides pas. », lui lança Emma, et elle sortit de leur dortoir.

Hermione soupira et retourna à son livre. Si elle avait prit le temps de se regarder dans le miroir, elle aurait vu combien elle était pâle, un visage fatigué lui aurait répondu dans le reflet. Elle avait des cernes en dessous des yeux, ses lèvres étaient légèrement gercées. Ses pommettes étaient saillantes et son visage cireux.
Quand on la regardait, elle avait l'air malade et elle mettait tout sur le dos de l'inquiétude. En effet, elle n'avait toujours pas trouvé un moyen pour rentrer chez elle et elle avait un doute, quelque chose de terrible allait se passer. Elle était en train de jouer avec le temps comme personne avant ne l'avait fait, les conséquences sur le futur seraient peut-être désastreuses. Elle ne dormait pas beaucoup et elle ne pouvait chasser son anxiété. Et puis il y avait quelque chose en plus de l'anxiété. Quelque chose qu'elle ne voulait pas voir en face.

Un jour, Harry lui avait parlé un peu de Tom, quand ce dernier était plus jeune. Apparemment, il avait vécu dans un orphelinat moldu jusqu'à l'âge de onze ans, son père l'avait abandonné. Ensuite, il était venu à Poudlard et avait été placé à Serpentard. En se basant sur ces faits, elle pouvait dire que Tom n'avait jamais eu dans sa vie quelqu'un en qui il pouvait faire confiance. Peut-être que personne ne l'appréciait mais il n'avait fait confiance à personne, il était mal aimé.

Hermione y pensa pendant un moment, consciencieusement, d'un point de vue logique.
Et soudainement, elle se demanda s'il y avait un moyen pour le sauver. Le sauver afin qu'il ne devienne pas sans cœur, le tyran sans merci qu'il était destiné à devenir. Il était si froid et si distant qu'Hermione se demandait s'il restait encore quelque chose en lui qui puisse le sauver. Avait-il un cœur ? Un esprit ? Ou bien, le sauver, est-ce déjà une cause perdue d'avance ?
Mais Hermione connaissait déjà la réponse. Elle l'avait trouvé dans le baiser.
La vérité était là, quelque part bien au fond de Tom. Il y avait quelque chose qui ressemblait à un cœur. Il était quasi invisible. Il était bien gelé mais il était là.
La voix dans le cœur d'Hermione lui disait qu'il ne serait bientôt plus là si elle ne se bougeait pas vite.
Elle ne le réalisa pas tout de suite mais il y avait une partie d'elle-même qui voulait désespérément attraper son cœur. Pas parce que le monde sorcier en dépendait mais parce que par quelque schéma du destin, elle en avait également besoin.