Chapitre 14: Morceaux de douleur

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In your eyes, I see a darkness that torments you
Dans tes yeux je vois les ténèbres qui te tourmentent
And in your head where it dwells
Et dans ta tête celle-là même qui te ronge
I'd give you my hand if you'd reach out and grab it
Je te donnerais ma main si tu voulais bien la prendre
Let's walk away from this hell
Marchons loin de cet enfer.
- 'Into the Dark' by Juliana Theory

Tom fit sortir Hermione et l'amena sous l'arbre, sous le ciel étoilé.
« Tom. », murmura t-elle en lui faisant face. Son visage était inhabituellement vulnérable, ses grands yeux l'imploraient. « Pourquoi est-ce que tu ...? »
« Tu dois comprendre. », commença t-il soudainement. « Je ne suis pas comme les gens normaux. Je n'ai jamais ressentit la peur, ni pour moi-même, ni pour personne d'autre. Ce n'est pas un ... sentiment ... que je connais. »
Ses yeux étaient rivés aux siens comme une centaine d'yeux de Lynx. « Mais ... quand je t'ai vu debout là-bas, et compris que tu devrais mourir, j'étais mort de trouille. »

Il se sépara d'elle, son esprit travaillait trop vite pour lui. Pourquoi as-tu fais cela ?, lui lançait une voix mauvaise dans sa tête. Pourquoi l'as-tu sauvée Elle n'est rien d'autre qu'une Sang de Bourbe et ton immortalité est plus importante qu'elle. Alors pourquoi n'as-tu pas pu la tuer ?
Le plus effrayant dans tout cela c'était qu'il ne savait pas. Il n'y avait pas de raisons logiques qui l'avaient poussé a lui laisser la vie sauve. En réalité, il pensait presque que sa vie aurait été meilleure sans elle. Son esprit était confus et le faisait hésiter alors qu'il était habituellement sans remords et qu'il avait une logique contre laquelle il n'avait jamais luté. Soudainement, il fut en colère. Il était en colère contre lui-même d'avoir prit cette décision et il était également en colère contre Hélène parce qu'elle était la cause de cette décision.
Il se mit bien en face d'elle.

Pendant un moment, il s'était convaincu qu'il devrait la tuer. Mais il avait faillit quand il avait réalisé que, peut importe les nombres de fois où il essayait, il ne pouvait pas imaginer une vie sans Hélène. Et pourquoi pas ?, se demanda t-il, en colère, à lui-même. Elle n'a rien de spécial, elle n'est rien, c'est une Sang de Bourbe. Elle est bornée, elle ne me concerne en rien. Elle est splendide sous ce ciel étoilé ...
Il soupira d'exaspération, il était frustré à cause de lui et à cause d'elle. Tom secoua la tête en essayant de rassembler ses pensées. Il n'avait jamais perdu son contrôle comme cela.
Hélène le regardait, consternée et Tom nota qu'elle semblait juste tout aussi perdue que lui.
« C'est quoi ce truc avec toi ? », lui fit-il férocement en se tournant durement vers elle. Elle recula. Il était en colère comme elle ne l'avait jamais vu.
« Qu'est-ce que tu veux dire ? »
« Je ne sais pas ! », lui hurla t-il à la figure. « C'est ça le problème ... Je ne sais plus rien quand je suis près de toi ! Tout ce que j'ai appris, toute la logique, tout ce que je pensais connaître disparaît quand je te vois ! Tout ce que je peux voir c'est ton visage ! Et je te déteste pour ça ! »
Il recula en soupirant rageusement. Il s'était attendu à ce qu'elle se recroqueville quand il crierait sur elle mais elle restait parfaitement droite. C'était un autre détail à propos d'Hélène. Elle se tenait droite devant lui quand n'importe qui d'autre aurait tremblé de peur.
« Pourquoi n'as-tu pas peur de moi ? », lui demanda t-il d'une voix douce et déçue. Leurs visages ne se séparaient que de quelques millimètres. « Je t'ai crié au visage et tu n'as pas bougé d'un poil. Tous les autres sont terrifiés devant moi et toi, une fois encore, tu ne l'es pas. Ne pense pas que je ne te blesserais pas, Hélène, parce que je le ferais. »
Hermione regardait Tom dans les yeux. Le visage de Tom était si proche du sien qu'elle pouvait voir les lignes zébrer dans ses yeux, des lignes sombres et belles au dessus de ses prunelles. Tom venait de la menacer. Il venait tout simplement de lui dire qu'il la haïssait.

Elle ne fut pas dupe. Elle savait ce que Tom faisait. C'était le dernier lien de défense qu'il lui restait. Il essayait désespérément de l'éloigner de lui comme le lui dictait sa logique. Il ne savait pas ce qu'il se passait mais, ce qu'il savait c'était elle qui avait enclenché tout cela. Tom Jedusor tombait amoureux d'elle et il ne le supportait pas.

« Comment pourrais-je avoir peur de toi ? », lui demanda t-elle calmement. « Alors que tu as peur de toi-même ? »
Il la regarda stupéfait. Ses yeux étaient brillants comme des plaies noires.
« Et, si tu as l'intention de me blesser, alors pourquoi ne m'as-tu pas tué devant tous tes Mangemorts Juniors ? Cela aurait eu plus de sens. »
« Comment viens-tu de les appeler ? », lui demanda insidieusement Tom.
Hermione ne pouvait plus respirer. Comment avait-elle pu être aussi stupide ? Comment avait-elle pu laisser échapper quelque chose d'aussi important ? Tom lui faisait dire des choses sans les penser et ce n'était jamais une bonne chose à faire.
« Je ne sais pas. », lui fit-elle froidement en décidant d'agir comme si ne rien était. « Mais le Tom Jedusor que je connais ne m'aurait jamais sauvée de la mort. Pour une fois, le stoïque Tom Jedusor a plutôt l'air d'être sur le point de pleurer. »
« Je ne pleure pas. », lui lança tristement Tom. « Et, de ma vie, je ne pleurerais jamais devant quelqu'un comme toi. Les nourrisses de l'orphelinat me disaient que, même bébé, je ne pleurais pas. Je te le dis, Hélène, je n'ai pas pu te tuer parce que, de toute ma vie, j'ai toujours vu les personnes qui m'entourent comme des pions d'échecs mais quand je te regarde ... je vois ton visage. »
Elle pouvait dire que ça le tuait de le lui admettre. Cela le tuait de lui dire qu'elle le rendait plus vulnérable qu'il ne l'avait jamais été dans sa vie.

Hermione sentit soudainement qu'elle ne pouvait plus respirer. Elle ne savait plus ce qu'elle ressentait quand elle le regardait. Il était tout ce qu'elle ne voulait pas chez un garçon. Il n'avait pas de cœur. Il était calculateur et était bien trop matérialiste. Si tout cela était vrai, alors pourquoi était-elle paralysée ? Pourquoi voyait-elle son visage toutes les nuits, quand elle s'endormait ?

Hermione se retourna: une larme coula sur son visage et ensuite une autre. Une main froide l'attrapa par la taille. Elle lui fit face et il la rapprocha à lui. Leur corps étaient côte à côte.
« Nous n'avons pas finit de discuter. », lui lança t-il d'une voix dure et froide.
« Oh que si, nous avons fini de discuter ! », lui répondit-elle en colère. Elle essaya de se dégager de son emprise mais il ne la laissa pas partir.
« On n'aura pas fini de discuter tant que je n'aurais pas dit que la discussion était close. », continua fermement Tom en la regardant. Il lui serra la taille et elle cria de douleur. « D'où tiens-tu cette idée que tu pouvait t'en aller loin de moi ? »
Il ressemblait tellement à Voldemort à cet instant précis qu'Hermione en eut peur.
« Tu es incroyable, tu sais cela ? Tu contrôles ceux qui sont autour de toi depuis tellement longtemps que tu ne sais même plus ce que l'on ressent quand quelqu'un ne fait pas ce que tu veux qu'il fasse. Et bien, tu peux peut-être contrôler tous ces mauviettes que tu as autour de toi mais ne songe pas un seul instant à pouvoir me contrôler ! Ce que tu fais avec les autres ne te permet pas de jouer à un jeu avec moi ! », lui cria t-elle en expliquant clairement le fond de sa pensée. « Maintenant ... retire tes mains de moi. »

Choqué, il lâcha sa hanche.

Soudain la vérité se trouva devant ses yeux. Il ne pouvait pas la dominer. Il avait, au moins, rencontré son égal.
Elle le regarda et vit qu'il ne voulait, peut-être, même pas la dominer.
Avant qu'il ne puisse en rajouter, Hermione parti.

Elle ne le vit pas mettre sa tête dans les mains quand son visage se décomposa en milliers de morceau de douleur.

Tout ce qui prend forme, s'éteint un jour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant