Ame tire sur sa cible. Comme prévu, sa flèche l'atteint en plein coeur. "Un de plus!" Pense-t-elle. Elle laisse ses pensées s'envoler tandis qu'elle continue de tirer machinalement. Son "travail", si on peut l'appeler ainsi, est de choisir des personnes au hasard et de leur insuffler le sentiment de l'Amour. Les Amours réorientent ensuite le pouvoir de la flèche, comme une onde de choc, vers une autre personne et ainsi de suite. Certains le font sur place, d'autre préfère rester dans leur repère au ciel à l'abri des humains et de leur mauvaise influence. "Vais-je rencontrer d'autres Sentiments?" Se demande-t-elle, inquiète. "Comment interagir avec eux ? Seront-ils amicaux? Et s'ils veulent m'attaquer?" S'effraie-t-elle. Elle décoche une énième flèche et tire. La cible (une femme) se cabre soudainement de douleur et hurle. Ame se redresse, le coeur affolé. Ce n'est pas normal! La réaction de cette flèche est trop violente.
Elle écarte discrètement les feuillages pour essayer d'en voir plus. Le comportement de cette femme est extrêmement étrange. Et quelle est cette brume rouge qui vole autour d'elle et que personne ne semble voir? La lumière se fait dans son esprit. Il est là. Elle cherche à travers le parc une quelconque personne suspecte. Que fera-t-elle quand il sera encore là? Sa colère s'est envolée comme neige au soleil après la discussion avec Cameron. Une inquiétude sourde pointe le bout de son nez. Elle plisse les yeux. Une femme en manteau avec son chien. Des enfants qui joue joyeusement. Un joggeur en sweat. Un homme qui tient la main de son f...
Attendez. Ce joggeur est louch...il se retourne soudainement et balance une vague de pouvoir vers elle! Elle pousse un cri quand elle l'a percuté violemment et se sent vaguement tomber de l'arbre. Le noir apparaît avant qu'elle ne touche le sol, une pensée furieuse dans sa tête : Il a osé!
---
Le feu. Brûlant, douloureux, il lui lèche la peau sans pitié. Il s'étale sur elle, détruit ses cellules, aspire sa vie de sa chaleur. Ame crie. La douleur est intense, tellement forte qu'elle prie pour qu'elle meure. Hélàs, elle sait très bien que c'est peine perdue. Des flammes de l'Enfer ? Comme si ça allait tuer une divinité! Seul un dieu peut en tuer un autre. Ses sujets ne peuvent qu'infliger la souffrance. Et ils ne s'en privent visiblement pas ici.
- Vas-y! Continue de crier, petite fille! Ne t'arrête pas! Ton cri est un son mélodieux à mes oreilles.
La créature aux yeux de diable ricane. Elle lève ses bras, intimant aux flammes dévorantes de l'imiter. La chaleur augment encore. Attachée à un poteau, comme une sorcière sur un bûcher, Ame se mord les lèvres si fort qu'elle sent le sang couler dans sa bouche et sur ses lèvres. Non. Il faut qu'elle arrête de crier. Il ne faut plus qu'elle lui laisse ce plaisir. Elle ferme les yeux de toutes ses forces pour se concentrer sur le vide, oublier la douleur. Mais le feu dévore son visage, lui brûle les cheveux, les paupières. Elle ne peut que voir à présent la jubilation sur le visage de la créature. La fumée la fait suffoquer, sa peau fond et se détache. Ses liens s'enfoncent profondément dans sa chair, grésillants. Alors qu'elle au bord de l'agonie et qu'elle pense qu'elle va enfin s'évanouir, la chaleur cesse. Ses liens brûlés, elle tombe par terre la tête la première. Son crâne heurte la surface dure avec un craquement sinistre. Déjà, elle sent sa peau se reformer sur son visage et sur son corps. Mais tellement lentement! Créature éclate de rire d'un air sadique et saute dans tous les sens, comme un enfant en l'attente d'un cadeau. Triste comparaison. Elle balance un coup de pied au côtés d'Ame. Elle ne réagit pas, épuisée. Pourquoi tant de mal ?
- Crie ! Crie! Chantonne-t-elle d'un air dément.
Elle s'arrête, et n'observant aucune réaction, elle lui attrape les cheveux violemment.
- CRIE JE T'AI DIS!!! Lui hurle-t-elle soudainement furieuse.
Ame lui jette un regard noir.
- Brûle en Enfer sale monstre! Crache-t-elle, le sang gouttant sur son visage fin.
La créature éclate d'un rire strident.
- C'est plutôt ton cas présentement! On t'as déjà parlé de l'acide petite poupée fragile ?
Ame écarquille les yeux. Devant sa frayeur, le monstre rit encore plus. "Heyne", supplie-t-elle intérieurement.
-Acide, acide, acide... Murmure-t-il, en exhibant une fiole de son manteau, un liquide transparent à l'intérieur.
Il se tourne vers la jeune fille d'un air triomphant. Elle ferme les yeux, résignée et brûlante de rage. "Il ne viendra pas".
Il lui approche la fiole de son œil.
- Maintenant, tu vas crier.
-------
Elle hurle à s'en casser la voix. Le souvenir remonte dans son cerveau, ses pensées, ses sensations. Ame ferme les poings de toutes ses forces à s'en faire saigner les paumes avec ses ongles. Des larmes sont contenues dans ses yeux, mais elle ne les libère pas. Elle se rend compte qu'elle est allongée par terre, sur la pelouse du parc et que la Lune éclaire faiblement la place, presque cachée par de lourds nuages près d'elle qui libèrent leur fardeau. Les gouttes de pluies, enfin libres, tombent, volent et atterrissent gracieusement sur toutes les surfaces qu'elles rencontrent, y compris sur Ame. Elle respire un grand coup. Heyne a réussit à lui faire revivre l'un de ses pires moments au Tartare. Ce moment où sa colère a éclaté comme jamais, où elle a compris qu'elle ne pouvait plus compter sur lui. Ce moment où elle a abandonné toute résistance. Une goutte de pluie atterrit sur sa joue et roule doucement, telle une larme délicate. D'autres suivent rapidement, jusqu'à que cela devienne un déluge. Elle se relève péniblement. Elle est couverte de boue à présent. Elle lève les yeux au ciel, vers la Lune. Elle est maintenant presque entièrement cachée par les nuages. Elle bouge ses muscles et grimace quand son dos lui envoie quelques signaux d'alerte, ainsi que ses paumes.
- Ame? Qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure-ci ?
Surprise, elle fait volte-face.
- Done! Je t'ai cherchée partout dans la ville! Où étais-tu?
- Excuse moi de t'avoir inquiétée. Je suis partie réfléchir à mes actes.
Sans aucune raison, le Sentiment se jette dans ses bras dans une étreinte désespérée. Étonnée, Done se fige, avant de lui retourner tendrement son câlin.
Ame l'observe à la dérobée. L'Amour semble bien, mis à part son âge avancé. Ses ailes traînent par terre, sa robe blanche est toute sale mais sinon semble en bon état. Ses pieds aussi sont sales, mais à part ça, tout semble normal.
L'Angelot la scrute à son tour.
- Tu pleures ? S'étonne-t-elle.
- Ne dis pas de bêtises! S'écrie-t-elle. Pourquoi je pleurerai ? Et d'ailleurs où étais-tu?
Done hausse les épaules.
- Je suis allée voir un ami, répond-elle simplement. Mais il ne m'a pas comprise sur mes besoins, ricane-t-elle.
Ame sourit tristement.
- Je pense qu'il est temps pour nous deux de rentrer à l'hôtel retrouver notre cher Cupy.
---
Elles entrent dans leur bâtiments, Done invisible aux yeux de tous. Elles montent jusqu'à l'étage et retrouvent Cupy, assit en tailleur sur le lit, le regard fixé sur le mur. À leur arrivée, il se précipite vers elles. Ses ailes sont toutes froissées, signe de son mécontentement.
- Bon sang! Done! Où étais-tu ? Tu m'as fait une peur bleue à rester bouder toute la soirée ! Vous avez vu l'heure qu'il est? Imaginez vous tombez sur des créatures malintentionnées?
- C'est bon, le rassure Ame, les rues sont sûres ici. Calme toi Cupy, et va embrasser ta sœur.
Celui-ci jette un coup d'œil à cette dernière. Elle détourne le regard, gênée.
- J'aimerai que quand quelque chose te tracasse, tu ne te braques pas et tu m'en parles, murmure-t-il.
- Promis, chuchote-t-elle. Si tu y mets du tien pour essayer de me comprendre.
Il ouvre grand les bras et elle s'y réfugie avec bonheur. Ame sourit devant cette effusion d'Amour. Elle s'assoit à son tour sur le lit, pensive. Les deux anges se tournent vers elle, intrigués.
- Qu'y a-t-il Ame? Demande Cupy.
Elle plisse les yeux, songeuse.
- Je me demandais... Qu'est ce que cela ferait si deux Sentiments se retrouvaient dans la même ville?
- Pas bon ménage, crois-moi, répond Done. Les Sentiments se sont toujours évités pour des raisons connues seules par les Dieux. De toutes façons, la plupart du temps ils se détestent et se méprisent entre eux. Ils sont persuadés que leur sentiment est le plus fort.
Ame soupire et se couche de dos sur la matelas. Elle l'avait encore vu. C'est bien sa veine. Le seul être qu'elle déteste le plus au monde et qu'elle ne souhaitait au grand jamais ne plus croiser sa route se trouve exactement dans la même ville qu'elle alors qu'il aurait pu être à l'autre bout de la planète!
- D'après moi, dit Cupy, vous vous valez tous. Ce qui est ennuyeux avec les Sentiments, c'est que leur émotions influent sur leur état d'esprit et leur pouvoir et engendre d'autres sentiments ce qui les dévie de leur rôle initial et les fait basculer dans un côté sombre.
- C'est-à-dire? Demande Ame, intriguée.
Cupy s'explique.
- Prenons comme exemple, je sais pas moi, la jalousie. Elle peut avoir des bons et des mauvais côtés. Elle peut être une grande preuve d'amour. Les Dieux font en sorte que les Sentiments générés ne sont pas... Je ne sais pas trop comment expliquer. Euh, malveillants? Chaque Sentiment a son bon et mauvais côté, disons que les Dieux privilégient le bon. Donc pour en revenir à la jalousie, qui est une preuve d'amour dans le bon côté, peut amener à la méchanceté gratuite et la haine pour le mauvais. Les Émotions sont extrêmement difficiles à cerner, tu peux maîtriser au plus haut point ton sentiment mais tu peux en créer d'autres en conséquences.
Ame réfléchit, les yeux se promenant au plafond. Done quant à elle regarde par la fenêtre, pensive, étrangement silencieuse. Cupy fronce les sourcils. Quelque chose ne va visiblement pas avec sa sœur. Et il est presque sûr que cela a un rapport avec l'Humain. Il s'apprête à ouvrir la bouche mais est coupé par Ame:
- Quel serait mon bon et mauvais côté à moi?
Il se gratte la tête en signe de réflexion, "un geste étrangement humain de la part d'un Amour", songe Ame.
- Le bon c'est facile. L'amour apporte bonheur, la plénitude, l'espoir et j'en passe. Pour son côté sombre, on peut dire qu'il peut être assez dangereux. Il peut amener la folie, la dépendance, le meurtre. Le pire est sa facette que tout le monde oublie bien souvent: l'indifférence.
- Je peux engendrer ça, moi? Demande Ame, effrayée.
-Et comment! Répond Done, surprenant de cette manière Cupy. Tu peux donner de l'Amour, donc tu peux aussi bien le retirer, ce qui fait de toi un être assez dangereux. L'indifférence n'est pas que pour l'Amour, elle peut être aussi pour tous les autres Sentiments, même si le tiens les domine largement. C'est aussi ainsi que tu pourrais... Les supprimer. De façon définitive.
- Je ne ferai jamais ça! S'exclame Ame, horrifiée.
- Bien sûr que non, rigole Done. Il faudrait vraiment le vouloir pour que ça arrive et crois-moi, venant de toi, on peut être rassurés. Et puis, les Dieux ne le permettraient pas longtemps. Ils t'élimineraient à coup sûr.
Un silence glacial accueille ses propos. Cupy se met la main devant la bouche, catastrophé tandis qu'Ame se mord la lèvre inférieure.
- Euh, bredouille-t-il, ce n'est pas ce que je voulais di...
- Bien sûr que si rétorque Ame, les yeux baissés. C'est ce que tu voulais dire, ne le nie pas.
Elle ramène ses genoux contre elle et pose doucement sa tête dessus, soudainement épuisée.
- Ils le feraient vraiment? Demande-t-elle dans un souffle. Les Dieux? Ils me tueraient? Et Eros et Aphrodite les laisseraient faire ça à moi, leur fille?
Les jumeaux évitent soigneusement son regard. Ame soupire. Leur silence dit tout.
- Sans hésiter, murmure-t-elle. Je ne suis qu'une de leurs filles parmis tant d'autres. Pourquoi s'intéresseraient-ils à moi en particulier? Ma question était stupide, pardonnez-moi.
Elle se détourne d'eux, amère. Elle caresse les draps blancs de ses mains délicates. Elle tente de trouver du réconfort dans la douceur du tissu, en vain.
- Allez-vous-en, je vous en prie, leur demande-t-elle. Je suis fatiguée.
Elle adresse aux jumeaux un petit sourire d'excuse. Cupy hoche la tête, monte sur la balustrade de sa fenêtre et s'envole. Done lui fait un petit signe de la main avant d'imiter son frère.
Quand elle est bien sûre de ne plus entendre le bruissement de leurs ailes, Ame se relève et va dans la salle de bain pour faire sa toilette. Elle se glisse sous la douche pour enfin se décrasser de toute cette boue. L'eau qui sort du pommeau est glacée et elle ne peut retenir une exclamation de surprise. Elle fait abstraction de la fraîcheur et ferme ses yeux pour se retirer dans un coin paisible dans son esprit, tout en se frottant partout avec le savon. Le visage d'Heyne apparaît alors. Son rictus moqueur. Ses cheveux noirs aussi sombres que la nuit, ses yeux d'un gris envoûtant. Son visage, espiègle, qui, malgré le temps, a à peine changé. Malgré elle, elle ne peut s'empêcher de ressentir de la nostalgie et une certaine forme de tendresse s'emparer d'elle à l'égard du garçon qui lui a ouvert son coeur voilà bien des années.Elle se crispe soudainement. Il a fallu qu'il soit ICI! Dans cette ville! Elle coupe l'eau avec rage et prend une serviette qu'elle attache autour de sa poitrine. Elle enjambe le rebord de la baignoire puis s'appuie sur le lavabo, fixe ses yeux turquoises à travers son reflet. Il n'était pas là pendant toutes ces années et voilà qu'il se pointe comme une fleur! Elle serre les dents sous le coup de la fureur. Le miroir, déjà brisé, se fissure encore une fois. Elle agrippe tellement fort les rebords du lavabo que ses jointures blanchissent. Le miroir explose. Un bout de verre lui écorche le visage. Elle pousse un cri de surprise, sa colère envolée. Elle sent un liquide poisseux couler sur sa joue. Elle pose la main dessus, tremblante, et l'en retire rouge de sang. Un sentiment étrange s'empare d'elle. Pas de la douleur, non. Elle a atteint les sommets de ce côté là, ce n'est pas une petite coupure qui va la faire crier de souffrance. Non, plutôt une sorte de fascination envers ce fluide vermeille vital à tous les humains. Elle soupire. Après tout, ce n'est pas la faute d'Heyne. À ce qu'elle sache, ce n'est pas de sa faute si elle a été kidnappée et torturée pendant 200 longues années. Pourquoi, elle n'en sait fichtre rien, et les dieux savent à quel point son coeur crie son besoin de vengeance, besoin qu'elle tente en vain d'étouffer avec de l'amour, des embrassades et de belles paroles. Elle inspire un grand coup, étouffant la voix dans sa tête qui hurle qu'il aurait pu la chercher, la sauver et que tout ce qu'il avait fait c'était se cacher au royaume d'Eros. "L'amour est la solution" pense-t-elle avec force. "Pas la rancune. Pas la colère ni la haine. Le pardon peut être dur à donner, mais il est souvent une nécessité." Elle enfouit au plus profond d'elle sa rancoeur, son désir de vengeance.
Elle rouvre ses yeux, apaisée. Devant les morceaux de miroirs qui jonchent le sol, elle fait une grimace de remords. Le propriétaire n'allait pas être content. Avec sa magie, elle fait s'envoler les morceaux coupants et reconstitue le miroir. Malgré cela, quelques fissures restent visibles. Tant pis, elle aura fait de son mieux. Un objet brisé, si beau qu'il était alors, ne peut être réparé jusqu'à qu'il n'y ait plus aucune traces de fissures. Elle enfile une robe de nuit et, après un court instant d'hésitation, éteint la lumière de la salle de bain. Son ventre gargouille mais elle l'ignore. Elle n'a pas la tête à manger. Elle s'allonge dans son lit sous ses draps. Les ténèbres l'enveloppent, elle est épuisée. Ses sens restent malgré elle en alerte. Le moindre grincement, chuchotement, bruit de pas la fait tressaillir. N'y tenant plus, elle se relève et allume la lampe de chevet puis se cache sous les couvertures, tremblante. Son souffle saccadé se calme un peu. Elle s'efforce de fermer les yeux et se détendre pour au plus vite partir au pays des rêves. "La lumière est allumée, rien ne peut m'arriver" essaie-t-elle de se convaincre.
En vain.
Bientôt, comme chaque soir, les ténèbres de ses cauchemars, de ses souvenirs l'envahissent. Plongée dans son sommeil, elle frémit.
-----
Fin du chapitre! Un poil plus long que d'habitude, j'espère que vous appréciez! J'aimerai beaucoup que vous commentiez, sachez que je réponds à chaque commentaire écrits envers cette histoire. Vous pouvez aussi m'envoyer un message en MP, j'y répondrai avec grand plaisir.
Comme on le voit dans ce chapitre, la pauvre Ame est encore tourmentée par ses souvenirs du Tartare! Et elle n'a pas fini avec ça croyez-moi! (Non je ne suis pas sadique hahaha je ne fais ce genre de choses qu'à mes personnages préférées).
Hum.
À tous ceux dont on s'attache inconsciemment le plus en fait.
Vous aller baver mes pauvres.
Bisous je vous aimes fooooort!!😄
💫
VOUS LISEZ
Sentiments Humains (en pause)
ParanormalL'Amour et la Haine. Des sentiments si différents et en même temps, si semblables. Qu'est-ce que cela donne si en plus, ces sentiments prennent forme et vie et qu'ils deviennent une fille et un garçon,ennemis malgré eux pour l'éternité? Mais qui dit...