L A P R I N C E S S E ♛ - Jeu de rôle

Phase 1.4☞Rencontre d'hasard • Harley Goldman

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H A R L E Y

La salle de séjour est une vraie ruche ! Les Sélectionnées ne cessent pas de se lever, de s'asseoir. Elles rient, elles bavardent, elles chuchotent. Je soupire. Pitié, faites que je n'ai pas à supporter plus longtemps leurs niaiseries !

Je redresse la tête, faisant tinter les perles de mon collier. Le portrait en face de moi est remarquable. Il représente l'ancienne reine Théodora. Elle a régné sur Illéa il y a plus de cent ans. Petite, j'écoutais avec adoration l'histoire de cette femme qui avait accompli tant de choses, au mépris des obstacles. Elle a été tout ce que je rêve d'être : obéie, respectée, puissante.

Mes réflexions sont interrompues par l'arrivée de notre reine actuelle. Arabella n'a rien à envier à celles qui l'ont précédé. Elle est intelligente et impliquée dans les affaires du royaume. Pour cela, je la respecte. Je ne peux pas en dire autant de ses dames de compagnie qui ont l'air abominablement stupide. Mon nez se fronce de mépris pendant que mes jambes se plient pour effectuer une révérence.

-Bienvenues mesdemoiselles ! Je me suis permis de traverser le Palais pour venir vous remettre mes plus sincères félicitations. Vous êtes toutes ravissantes. Vous ne rendez pas la tâche facile à Aidan. J'ai, comme vous, dû me battre pour obtenir le cœur d'Asher qui était autrefois Prince d'Illéa. Je sais que cette affaire peut paraître difficile, mais soyez assurées que d'ici quelques mois, l'une d'entre vous portera la couronne. Je vous comprends particulièrement, n'hésitez donc pas à me demander conseil.

Diana Jones s'agite derrière la Reine, nerveuse. Ses yeux nous scrutent à la recherche de la malheureuse qui commettra un impair. Elle foudroie du regard celles qui ont osé ouvrir la bouche pendant le discours de Sa Majesté. Cette femme est une plaie.

Arabella nous adresse un dernier sourire et sort, suivie de ses ridicules compagnes. À peine ont-elles disparu que les bavardages éclatent dans la pièce.

-Mesdemoiselles ! Un peu de calme !

L'insupportable vieille bique sort un mouchoir et se tamponne le front.

-Cette visite inopinée ne doit pas provoquer un tel désordre ! Entant que possible futur reine, vous devez apprendre à vous maîtriser.

Satisfaite de notre silence, elle sourit. Non, décidément, je ne peux pas la voir en peinture. Elle est d'une suffisance inacceptable.

-Il n'y a rien de prévu pour aujourd'hui. Vous pouvez rester ici ou retourner dans vos appartements.

Mon choix est vite fait ! Je ne m'attarderai pas une minute de plus dans cet enfer ! Je me lève et sort de la pièce.

J'accueille avec joie ma chambre silencieuse, sans chuchotement dérangeant ou rire idiot.

Je suis fille unique, je n'ai jamais eu de frère ou de sœur pour remplir l'espace de gazouillis ou de pleurs. Mes parents m'ont appris à ne jamais élever la voix. D'ailleurs, mieux vaut écouter que parler. Celui qui dresse l'oreille, recueille les informations que l'idiot qui déblatère lui donne, sans même s'en rendre compte.

De même, je ne peux travailler que dans le silence le plus complet. Le bruit déconcentre, empêche d'atteindre la perfection.

-Vous êtes déjà de retour ?

Je me retourne pour découvrir Valentine.

-Nous sommes libres pour la journée et j'avais besoin de calme.

-Eh bien profitons-en ! Je voulais justement prendre vos mesures pour vos futures robes.

Et sans bien comprendre comment j'en suis arrivée là, je me retrouve en sous-vêtement au centre de la pièce, les bras levés, pendant que ma femme de chambre roule et déroule son mètre à ruban autour de moi. Elles me passent un nombre d'échantillons inimaginable et n'en finie plus de me nommer tous les tissus qui existent sur notre planète .