L A P R I N C E S S E ♛ - Jeu de rôle

Phase 1.3☞Rencontrer le Prince • Anna Smith

  ∴  

A N N A

La lumière du jour qui passait à travers les fenêtres de ma chambre au château, m'aveuglait déjà. Qui a bien pu les ouvrir? La réponse à ma question fut presque immédiate. Une femme qui avait bien la trentaine, se tenait devant mon lit. Elle fit un révérence puis se redressait maladroitement.

-Bonjour mam'selle Anna. Je me présente, Bonnie. Je suis votre femme de chambre. Je confectionnerai vos robes et puis...

-Ouais, ouais... Vous savez où j'ai mis mon sac, un gros sac en cuir, marron?

-Oui, répond Bonnie, je l'ai mis dans votre dressing.

Mon visage devint livide. Dieu, faites pour qu'elle ne l'ai pas ouvert.

-Vous l'avez ouvert?! paniquai-je.

-Non, non. Je l'ai juste rangé, parce qu'il traînait par terre, en plein milieu de votre chambre. Je ne voulais ni vous frustrée dès le matin, ni que vous ne vous preniez les pieds dedans en vous réveillant.

Je soupirai en me laissant tomber dans mes oreillers. Ce qu'il y a dans ce sac, est extrêmement précieux. Il faut que personne ne regarde le contenu de ce sac.

Je me levai finalement, allant prendre une douche. Dès que j'étais sortie de celle-ci, ma femme de chambre m'attendait avec une robe rose très palé, presque blanche. Je la regardait longuement avec dégoût, puis secouais ma tête.

-Bonnie, tu n'aurais pas une robe plutôt... Sombre. Comme, par exemple, du noir?

-Absolument mademoiselle.

Elle partit vers le grand dressing, rangea ma robe rose pastel, et en sortit une noir, avec le bustier légèrement pailletée. Ça me va. Je l'enfilais, refusant l'aide de ma femme de chambre. Je tournai sur mes talons en me regardant dans le miroir.

-Comment vous trouvez-vous, mademoiselle Anna?

Je haussai les épaules en m'éloignant de mon reflet.

-Bien.

Je me chaussai ensuite de ballerines noires. Puis, je pris dans mon sac mon collier que je porte tout le temps: un collier avec une étoile-et une épée qui la transperce- en relief. Sur la lame de l'épée, il y a un joyau sur lequel on peut appuyer, et ça fait des choses inouïes... Je laissai mes cheveux roux pendre au-dessus de mes épaules.

-C'est l'heure mam'selle! Vous allez rencontrer le prince! Vous avez tellement de chance... J'aimerai être à votre place!

-Youpi! repondis-je sarcastiquement.

Je sortis de ma chambre en claquant la porte. Je ne me presse pas dans les couloirs. Je vais être l'une des dernières, tant pis. Je m'en fiche. Je continuai ma route paisiblement, mains dans le dos. Je m'arrêtai devant chaque tableau, en mémorisant chaque coin et chaque détail. Lorsque je fus arrivée dans la Salle une dizaine de minutes plus tard, les Sélectionnées étaient déjà assise, en train d'attendre leur tour avec le Prince. Je m'asseyai au bout d'un canapé. Je vis Iris Courtney, je crois, revenir de son entretien avec le Prince. Elle sourit, avec des larmes au coin des yeux. Elle se les enlève immédiatement, en un sourire cette fois narquois. Je la regardait fixement, sans plus la lâcher du regard. Elle est bonne comédienne, ma parole! Je lui lancai un sourire narquois avant de regarder mes pieds. Après plusieurs longues et interminables minutes, j'entends mon nom résonner dans la pièce.

Je me levai, partis avec le Prince dans la fameuse pièce. Je rentrai puis m'assis. J'appuyai discrètement sur mon collier et il prit la parole :

-Bienvenue chère Anna. Ravi de vous rencontrer!

-Moi de même, Majesté.... Vous êtes ravi d'avoir chez vous 20 jeunes filles? demandai-je.

-Oui, même si j'ai pris du temps à retenir tous vos prénoms...

-Oh, ne vous inquiétez pas! Moi je me rappelle que de deux filles, Jude Davis et Iris Courtney.

-Ah, et pourquoi seulement elles?

Je réfléchissais un instant.

-Je suppose qu'elles m'ont marqués! Je les trouve un peu... Mystérieuse! dis-je en un sourire sarcastique.

Il acquiesçait puis il me sourit.

-Dites moi... Est-ce que votre garde est renforcée dans ce palais?

-Euh, pourquoi me demandez-vous cela? répondit-il, inquiet.

-Je n'ai pas le moindre envie de me retrouver avec des rebelles dans ma chambre et dans les couloirs... J'en ai une trouille!

-Je comprends, ne vous en faites pas! La garde a était renforcée et doublée en nombre pour la Sélection.

-Dieu merci! Me voilà rassurée!

Devrai-je lui demander le nombre? Je crois que non, il faut que je protège un minimum mes arrières.

Il reprit la parole, puis dit:

-Ravi de vous savoir rassurée, mademoiselle Anna.

Je souris en guise de réponse.

-Avez-vous des passions, mademoiselle?

-Oui! J'adore les films d'actions, la boxe et les sports de combats, on peut dire.

-Si je puis dire, tout ce qui bouge!

-Tout à fait.

Nous esquissions un rire léger puis le silence refit face.

-J'aurai une question... Vous pourriez y répondre? Sauf si vous ne voulez pas... Je ne vous y oblige en aucun cas!

-Bien sûr, ne vous en faites pas! Posez-moi donc votre question.

-Comment vivez-vous le fait que vos parents soient morts?

J'étais un peu déstabilisée par sa question et je mis du temps à répondre.

-Pour être honnête, ils me manquent. Beaucoup même... Mais j'ai trouvé une nouvelle famille! Je suis encore là, pleine de vie, grâce à Théo et Sam, mes meilleurs amis. Et je peux dire que le patron du bar ,dans lequel je travaille, m'a prit sous son aile et me laisse dormir dans le bar. En échange, je suis serveuse dans son bar. Mais il s'occupe bien de nous. Les garçons et moi, nous le considérons comme notre deuxième père, mais je ne sais pas comment j'aurai fais sans eux.

Le Prince fit une mine pleine de compassion.

-C'est très touchant ce que vous me racontez... Vous avez raison de ne pas vous laisser abattre et continuer la tête haute.

-Oui c'est sûr! J'espère que la Sélection va m'apporter de nouvelles choses dans ma vie.

-J'espère pour vous aussi .

Je regarde l'horloge et vis que les 5 minutes étaient finies. Le Prince regarda aussi l'heure.

-J'étais enchanté de parler avec vous, Anna.

-Moi de même! Au revoir, Majesté, bonne fin d'entre-vue.

-Merci.

Je me levai, sortis puis fermai la porte. J'appuyai ensuite sur mon collier, en me frottant les mains.

-Une bonne chose de faite, dis-je tout bas.

Je rentrai dans le salon, le sourire aux lèvres.