L A P R I N C E S S E ♛ - Jeu de rôle

Phase 1.3☞Rencontrer le Prince • Ariane Thompson

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A R I A N E

Mes yeux papillotent puis s'ouvrent sur un plafond d'un vert émeraude. M'appuyant sur les coudes, je me redresse et balaye la pièce des yeux. Un lit sur lequel je repose, une armoire contenant probablement quantiques robes merveilleuses, des fauteuils et le plus important- une immense vitre. Je me lève et m'y poste tout en admirant la vue.

-Vous devez être Ariane Thompson. Je suis votre Femme de chambre.

Mon visage se détourne de lui-même tandis que mes prunelles dévisagent curieusement cette petite femme au visage bouffi qui doit bien avoir une soixantaine d'années derrière elle. Elle sourit. D'un sourire sincère et chaleureux comme j'en ai peu eu dans ma vie- que certains qualifieraient de sauvage.

-Bonjour.

Ma voix est sèche. Je n'ai pas l'habitude d'avoir de la compagnie. Pour remédier à ce fait, je lui demande de m'aider à me choisir une robe.

-Avec plaisir.

De ce fait, elle me tend une robe pourpre, au décolleté un peu trop plongeant.

-N'auriez-vous pas une robe plus simple?

Elle bougonne avant de me montrer une de ces longues robes vaporeuses d'un bleu électrisant.

-Parfait.

Je l'enfile, lâche mes cheveux sombres qui tombent en cascade sur mon dos. Ma peau pâle semble translucide. J'ajoute à cela mon collier porte-bonheur. Sans lui, je ne suis rien. Peut-être est-il un peut trop simple ou trop vulgaire, mais je m'en fiche. Je demande la direction de cette fameuse salle de séjour à cette brave Femme de chambre dont j'ignore le nom. Elle m'indique tout un dédale de couloir à emprunter. Voyant mon air contrit, elle se propose de m'accompagner- offre que je ne peux refuser.

Enfin apparaît devant moi, cette lourde porte qui marque le début de cette aventure trépignante, ce but pour lequel je suis venu ici. Le couteau que j'ai attaché à ma cuisse semble devenir de plus en plus lourd. Je pénètre à l'intérieur.

Toutes sortes de demoiselles dont j'ignore les noms se pavanent dans de multiples robes de soies. A peine ai-je eu le temps de me pousser sur le côté qu'une curieuse petite femme entre avec un cartable. Elle débite tout en charabia et mes concurrentes tendent l'oreille. Moi, je me contente de m'adosser au mur et de la regarder de mes yeux perçants. La consigne est simple: se préparer à accueillir le Prince Aidan comme il se doit.

Certaines de mes compatriotes blêmissent d'autres discutent avec leurs voisines. Je me poste près de la fenêtre et contemple le ciel alors que la lourde porte en bois s'ouvre et le Prince fait son apparition. Beau, portant un costume qui lui va à merveille, magnifique regard bleu et coiffé à la perfection. Je manque de déglutir. Je manque de lui sauter à la gorge et de l'étouffer. La haine reprend le contrôle de mon corps. J'ignore s'il me remarque mais si c'est le cas, il ne laisse rien paraître.

-Mesdemoiselles, je vous souhaite la Bienvenue au Palais Royal d'Illéa. Vous devez vous en doutez: Je suis le Prince Aidan Schreave.

J'ai envie de crier traitrise, au lieu de ça, je me contente de fixer le sol et à fuir le regard qu'il pose sur chacune de nous. De petits rires se font entendre alors mon sang bouillonne dans mes veines.

-Je vais procéder de cette façon: Je vous appellerai une à une. Je souhaite discuter avec chacune d'entre vous.

Mes yeux rencontre à nouveau le ciel et les arbres alors qu'il prononce le nom de la première sélectionnée. Si j'avais bien compris les règles, un entretien dure cinq minutes. Le temps suffisant, si je puis dire. Le prince revient et appelle la deuxième partenaire. Mon cœur cogne douloureusement dans ma poitrine, alors que j'attends.

-Ariane Thompson.

Entendre mon nom dans sa bouche me révolte, mais je me contente de le fixer avec des yeux brillants de rage. Un instant, je remarque qu'il est mal à l'aise. Je devrais lui sourire, mais je ne peux m'y résoudre, rien qu'en la mémoire de ma mère. Je le suis dans une pièce. Il me fait signe de m'asseoir.

-Je préfère rester debout.

-Comme il vous plaira.

Il s'assoit tout en me dévisageant du regard.

-Pourquoi me détestez-vous Ariane?

Je me mordille la lèvre.

-Pardon?

-Ne faites pas comme si vous n'aviez pas compris. J'ai surpris la haine dans vos yeux hier lorsque vous m'avez vu.

A son tour, il se lève et s'assit en face de moi sur son bureau.

-Pourquoi avez-vous voulu participer à la sélection?

-Pour satisfaire un désir.

-De l'argent? La couronne? Le pouvoir? Moi?

Je détourne le visage et m'assoit sur le siège qu'il m'avait présenté auparavant, tout en croisant les jambes.

-Vous prenez vos aises.

Il sourit. D'un sourire chaleureux qui pourrait faire fondre votre petit cœur. Je réprime un rire.

-Cette robe vous va à ravir.

-Vous dites cela à toutes les candidates.

Il rit.

-Notre échange est vraiment étrange, ne trouvez-vous pas?

-Pourquoi donc?

-Vous n'acceptez pas les compliments. Pourquoi donc ces regards de braises et non admiratifs?

-Voudriez-vous que je cache celle que je suis en réalité?

-Non. Il est intéressant de voir le comportement de chaque candidates. Répondez-moi maintenant, quel est le désir que vous voudriez satisfaire?

Je me relève et me penche vers lui, si bien que j'aperçois ses prunelles qui brillent de détermination.

-Dans le genre qui doit rester secret.

Je n'avais que chuchoter mais je voyais bien que j'avais attisé sa curiosité. Je m'éloignai de lui, toujours de marbre. Mes doigts s'égarèrent sur le bureau parfaitement lisse. A chaque pas, le poignard entre en contact avec ma chair me rappelant sans arrêt pour quoi je suis là. L'entrevue va bientôt se terminer. Je me dirige vers la porte sans attendre son approbation.

-Qui êtes vous réellement Ariane?

Je me tourne complètement cette fois.

-Fouillez dans vos souvenirs, prince. Fouillez bien. Il se pourrait que je sois la personne que vous n'ayez pas envie de croiser.