Phase 2.1☞Attentat terroriste • Victoria Lakes

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-Victoria !

Une voix me sortit de mon sommeil léger. Au début, je me crus de retour chez moi, cinq ans plus tôt. Maman me réveille pour pas que je ne sois en retard au collège.

Je gémis:

-Maman... il est trop tôt...

Mais ca n'est pas le doux rire de Maman qui résonne alors qu'elle va ouvrir les rideaux, mais mon prénom qui ne cesse d'être répété, et la voix de plus en plus insistante. Je finis par en être alertée et j'ouvre les yeux soudainement. C'est le Prince Aidan qui se trouve devant moi.

-Ah Victoria, tu es réveillée, soupire-t-il avec - à moins que je ne fantasme complètement - une pointe de soulagement.

Bien que la situation devrait être alertante, je ne peux m'empêcher de sourire, ravie. Mais quand je vois sa mine déconfite et son air affolé, je me reprends tout de suite; je me lève et c'est d'une voix inquiète que je tente:

- Que se passe-t-il ?

- Les rebelles ont encerclé le palais, déclare-t-il comme désespéré.

Puis il se reprend et enchaîne sur un ton plus enjoué:

- Ca n'est rien de grave mais pour assurer votre sécurité, j'ai décidé de vous envoyer dans une zone plus sécurisée.

J'acquiesce d'un hochement de tête, complètement chamboulée. Malheureusement, je ne sens pas de grande conviction dans sa voix.

Alors que je commençais enfin à passer le cap... La peur commence à m'envahir...

Le prince m'escorte jusqu'à la porte, ou un garde m'attend pour me mener à la zone protégée.

Des milliers de pensées dramatiques traversent alors mon esprit. Je ne veux pas mourir, je ne veux pas qu'il meurt, je veux profiter de la vie...

Puis je m'arrête et je décide que c'est maintenant ou jamais; je m'approche du prince et pose délicatement mes lèvres sur les siennes. Je me décolle tout de suite, je tourne la tête et je m'en vais.

-

Je n'en peux plus de cette pièce.

 Autour de moi, les neuf autres filles sont assises, comme moi sur les seuls fauteuils qui meublent la pièce. J'ai envie de fondre en larmes. Personne ne parle. Personne ne bouge. Je ne veux pas ressasser des pensées noires alors je ne fais rien et j'essaie de rêver. De penser à un casting, des réalisateurs qui m'applaudissent, puis la signature d'un contrat, le tournage, la diffusion à la télé...

*

-Mesdemoiselles, l'attentat est maintenant en cours de résolution. Le prince va venir vous voir individuellement pour vous parler.

Je sors brutalement de mes pensées. Je comprends à peine ce qui est en train de se passer... Mais je suis si heureuse!

Quand vient mon tour, je suis quand même assez inquiète. J'ai peur qu'après mon baiser qui était peut-être très déplacé de ma part, le prince me rejette.

Je rentre timidement dans son bureau mais à mon soulagement, il m'accueille avec un grand sourire. Je m'installe, le dévisageant avec un regard presque étonné - auquel il ne fait finement pas attention - mais il coupe court à toutes mes incertitudes.

-Victoria... Comment vas-tu ?

J'ai l'impression d'être revenue trois cases en arrière... Ma tristesse envahissante et mes angoisses, mes peurs incompréhensives... Et il le sent car il a retrouvé son air très protecteur et plus que bienveillant. J'essaye de me ressaisir. Je ne veux pas replonger.

- Bien... Pour tout vous avouer, j'ai beaucoup paniqué, mais je suis maintenant soulagée.

Il sourit.

- Je voulais te dire que je ça me fait vraiment plaisir que tu te rétablisses peu à peu. Cet événement n'y a pas aidé mais tu vas bien mieux et ça se voit.

Je le remerciai vraiment du fond du cœur. Rien ne pouvait plus me toucher...

Nous parlâmes ensuite de choses et d'autres. Si j'avais des nouvelles de ma sœur, si lui avait envie de devenir roi [...], mais jamais du baiser furtif qu'on avait échangé.

Quand vint la fin de notre rendez-vous, il me prit la main et me glissa:

-Je suis vraiment fier de toi Victoria. A bientôt.

Je me dirigeai vers la porte mais m'arrêtai devant celle-ci. Sans me retourner, je ne pus m'empêcher de déclarer avec empressement:

-Je suis vraiment désolée pour le baiser déplacé de tout à l'heure. C'était l'émotion... Sans doute...

Puis je m'éclipsai le plus vite que je pus.

Alors que je refermais la porte derrière moi, je l'entendis murmurer amusé:

- Il n'était pas déplacé...

Je fermai définitivement la porte et m'éloignai plus heureuse que jamais...

L A P R I N C E S S E ♛ - Jeu de rôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant