L A P R I N C E S S E ♛ - Jeu de rôle

Phase 3.1☞Harley Goldman

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8h30 – Chambre n°11 de l'Aile réservée aux Sélectionnées.

Café noir, fort. Aucun sucre. Deux tranches de pain. Le journal du jour. Voilà mon petit-déjeuner. Rien de plus, rien de moins. Ma bonne humeur en dépend.

Valentine m'apporte mon repas chaque matin, après ma douche brûlante rituelle. Il faut ensuite s'habiller, ce qui est loin d'être une mince affaire. Les robes que l'on nous impose sont impossibles à mettre seule. L'aide de ma femme de chambre m'est indispensable.

-Vous aurez besoin de quelque chose d'autre Mademoiselle ? Me demande Valentine en lissant les plis de ma jupe.

Je lance un regard au miroir qui me fait face. L'image qui s'y reflète me satisfait.

-Non cela ira, merci. Vous pouvez y aller.

Elle incline la tête et tourne les talons. Elle reviendra dans quelques instants pour remettre la chambre en ordre, comme toujours.

Je chéris ces quelques minutes de solitude. En dehors de mes appartements, les caméras tournent continuellement autour de nous, comme des fantômes vengeurs autour de leur victime. Leurs voyants rouges brillent, rappels constants que la plus insignifiante de nos actions peut être exposée aux yeux de millions de personnes.

Je fixe mon reflet. Physiquement, je n'ai pas changé depuis mon arrivée au Palais. Les mêmes cheveux noirs, les mêmes yeux verts et le même teint pâle. Mentalement ; c'est autre chose... Même si la plupart de mes convictions sont restées intactes, certaines de mes certitudes se sont évaporées, fumées blanches dispersées par un vent puissant.

Ai-je changé ? Non. Peut-être... Qu'en sais-je ? Si seulement les choses étaient plus simples...

Ah ! Il faut en finir avec cet apitoiement ridicule ! Je ne vaux pas mieux qu'une adolescente torturée par son premier battement de cœur.

Je redresse le menton. Je suis forte. Personne n'a à connaître mes pitoyables doutes.

Sans plus attendre, je me détourne du miroir et sort de mes appartements. Les couloirs sont vides et mes talons résonnent tristement contre le parquet. Les portes des chambres vides défilent. Les noms des anciennes candidates y sont encore affichés. Certains ne m'évoquent rien, pour d'autres, une image fugace d'un sourire, d'une mèche de cheveux, d'un rire, me traverse l'esprit. Enfin, plus rare, deux ou trois de ces panneaux m'évoquent des souvenirs précis accompagnés d'émotion multiples.

Nous ne sommes plus que six... Six Sélectionnées. Six survivantes. J'en deviendrai presque nostalgique.

9h15 - Boudoir

La pièce est quasi vide. Rien à voir avec la foule des premiers jours. Je m'occupe en lisant un pavé, choisi au hasard, qui m'empêche de sombrer dans l'ennui. Je resterai ici une heure ou deux puis je retournerais dans ma chambre, comme d'habitude.

-Mademoiselle Gor... Goldman ?

Je lance un regard surpris au garde qui vient de m'interpeller. Il est jeune et mal à l'aise. Un nouveau sans doute.

-Sa Majesté aimerait avoir un entretien.

Je hoche la tête, repose mon livre et me lève pour le suivre.

9h36 – Bureau du Roi d'Illéa

Le garde s'arrête devant une porte que je n'ai jamais vu et frappe en tremblant. Qui a embauché ce gamin ? Il redresse maladroitement ses épaules, cherche à se donner une certaine prestance. Je m'en voudrais de lui faire de la peine, mais il est très loin du résultat escompté.