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Sous le choc, Angélique reculait devant Ryan et cherchait les escaliers. Dans un état second, elle montait à l'étage et courait s'enfermer dans sa chambre, en tremblant comme une feuille. Ce n'était pas possible, son père lui avait mentit.

- Non. Suppliait-elle. Elle... Juliette avait des... des problèmes de cœur. Essayait-elle de se convaincre.

Elle fouillait dans ses souvenirs, pour retrouver le moment, où elle avait entendu sa grand-mère et sa mère parler de sa tante. Elle secouait la tête refusant et chassant les paroles de son père. Elle serrait ses jambes contre elle et sanglotait. Elle avait juste voulu comprendre pourquoi son père et Henri, ne lui avaient jamais parler, de ce qu'elle avait appris de la part de Jacques.

Soudain, elle sentit une vague de colère envahir son être. Tout cela n'était que mensonge. Sa vie n'était qu'un putain de mensonge. Elle se relevait et ouvrit la porte de sa chambre, bien décidée à retrouver son père et à s'expliquer avec lui.

- Angie. Disait alors Ryan, surprit qu'elle ouvre brusquement.

Cela faisait 10 minutes qu'il la suppliait de lui ouvrir, la menaçant même de défoncer la porte.

- Laisse-moi tranquille. Lui hurlait-elle dessus. C'est faux... rien de ce qu'il a dit n'est vrai. Grondait-elle furieuse.

Il bravait sa douleur et la serrait contre lui. La jeune femme se débattait, refusant d'être dans ses bras.

- Aie. Hurlait-il soudain, lorsqu'elle appuyait sur sa blessure. Angie...

- Lâche moi...

- Non. Non, je refuse de te laisser. Assura-t-il les larmes aux yeux.

- Elle... Juliette est morte de... d'un arrêt cardiaque... il ment... sanglotait-elle.

La douleur qui était en train de se former dans son cœur était insupportable. Sa vie n'avait plus le moindre sens. Plus rien n'avait de sens.

- Non. Disait Éric, à l'intention d'Henri, qui voulait monter voir Angélique.

- Je... qui... elle a besoin de moi...

- J'en doute. Tranchait durement le mentor. Pourquoi ? Comment se fait-il, que vous soyez venu jusqu'ici pour une fillette ?

- Je ne vous permets pas. Angélique est la fille de Ludivine... de quel droit...

Éric reculait de plusieurs pas, surprit par le ton qu'avait utiliser Henri, en prononçant le prénom de la mère de la jeune femme.

- Attendez... vous... vous l'aimiez ? Disait-il à voix haute.

- Non. Je l'aime toujours et sans doute jusqu'à la fin. Avouait Henri.

Le mentor écarquillait les yeux, sous le choc de la puissance de ce qu'il venait de dire, l'espace d'un instant, il se demandait si Louis était au courant, mais il chassait ses pensées, car cela ne le regardait pas.

- Je euh...

- Eh bien... vous bafouillez maintenant. Nous avons tous nos secrets. Déclarait Henri en retournant s'assoir sur le canapé.

Il regardait en direction de l'étage et soupirait. Il s'en voulait vraiment d'avoir laissé la situation dégénérer à ce point. Qu'allait-il encore devoir inventer dans l'espoir de rabibocher ces deux têtes de mules ?

- Henri que se passe-t-il ? Demandait le mentor, en s'asseyant en face de lui.

- Le temps. Murmurait-il. Le temps à fait son œuvre et maintenant, elle ne voudra plus jamais me revoir, ni même me parler. Louis a tout sacrifier pour sa fille... il a tout supporter dans l'espoir... qu'elle soit heureuse.

- Il lui faut un peu de temps. Cette affaire rouvre de... de sombres blessures.

- Vous ne la connaissez pas, comme moi je la connais. C'est une véritable tête de mule. Un jour... elle est restée assise pendant des heures, car elle refusait de continuer à se promener, sans sa maman. Cette enfant a eu raison, plus d'une fois de ma patience. Se confiait-il.

Il se relevait soudain et prit une bouteille de grappa, ainsi que deux verres dans le petit bar. Il revenait vers Éric et les servit avant de trinquer et de boire cul sec.

- Waw. Disait ce dernier, alors que l'alcool lui brulait la gorge. Je... je crois l'avoir deviné en seulement trois jours. Souriait-il, alors qu'Henri les réservait. D'ailleurs, le jeune homme ici présent, se défend tout aussi bien, il n'a pas prononcé un seul mot pendant plus de 3 ans. Ses... ses parents sont décédés.

Henri faillit s'étouffer avec sa Grappa. Il s'essuyait les lèvres et regardait en direction de l'étage. Il avait bien compris que le Profiler était diffèrent, mais jamais il n'aurait pu supposer une chose pareille, car pendant tout ce temps, il avait cru qu'Éric était son père.

Non seulement ils se ressemblaient, mais Ryan scrutait les réactions de son mentor, pendant que celui-ci prenait sa défense corps et âme.

- Vous... vous n'êtes pas son père ? S'étonnait-il clairement.

- Non. Pas... je l'ai adopté.

- Oh... et bien... la vie est pleine de surprise.

- Je suis entièrement d'accords avec vous. Cette Grappa est vraiment bonne.

Éric aimait boire de très bons alcools, plutôt haute gamme. Il était, tout comme son ami Eugene, un grand amateur de whisky, mais cette Grappa était vraiment délicieuse et très fruitée.

- Merci. C'est mon œuvre. Mon grand-père était italien. Il aimait les femmes autant que l'alcool. Ne pouvait-il s'empêcher de sourire.

Éric penchait la tête sur le côté, ce qui troublait davantage Henri, car le Profiler avait le même tic. Il devait sans doute avoir trop bu, sous le coup de l'émotion.

- Un secret... bien garder, je suppose. Suggérait le mentor.

- Oh oui, mais celui-ci ne détruira jamais de famille. Tranchait Henri, qui le voyait venir.

Il les resservit et ils buvaient à nouveau cul sec.

- Elle vous pardonnera. A vous et aussi à son père.

- Vraiment ? Éric... c'est bien cela...

- Oui.

- J'ai... j'ai un cancer en phase terminal. Personne n'est au courant, alors... j'espère juste qu'elle...

- Oh je... je suis vraiment...

- Pas de pitié. J'ai vécu comme un prince. Aimer comme un dieu et je mourrais comme un roi. Je n'ai aucun regret, ni remord. J'ai aimé la femme de mon seul véritable ami. Elle a été heureuse et c'est tout ce qui compte. Clarifiait-il la situation.

Henri s'appuyait contre le dossier du canapé et regardait autour de lui. Il se demandait parfois comment était la mort. Était-ce un grand vide ? Le froid ? Il se demandait si c'était douloureux.

Mais ce qu'il espérait le plus, c'était que Ludivine l'attende. L'avoir un petit peu pour lui, avant qu'elle ne retrouve son Louis. Il espérait pouvoir lui dire à quel point sa fille était belle, forte et fière. Certes, il n'en saurait pas plus, mais il pourrait lui certifier, qu'il avait tenu sa promesse et qu'Angélique, sa petite rose sauvage, était saine et sauve.

TRIEB TOME 1 (DARK THRILLER) (TERMINE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant