Chapitre 1

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Aujourd'hui je sors de l'hôpital. Je suis restée deux semaines ici, ou plus précisément deux semaines et trois jours, et l'air libre commence à vraiment me manquer.

La première semaine fut la plus difficile, pendant ce laps de temps, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, j'étais devenue une vraie fontaine, impossible à arrêter. Les jours se sont écoulé identique et parsemé des mes larmes.

Puis je me suis progressivement reprise en main, une psychologue du nom de Gemma m'a beaucoup aidé. Elle passait chaque jour à la même heure. Au début j'avais refuser de lui adresser la parole, je n'avais pas besoin d'une psy, je voulais rester seul. Mais elle s'est entêté et je me suis rapidement fatigué de mon mutisme et ça présence avait quelque chose de rassurant. Le jour où j'ai enfin accepté d'ouvrir la bouche pour formuler des mots a été le début de ma guérison. 

Nous avons parlé ainsi de longue heures de ma douleur, mon sentiment d'abandon et de solitude, mais surtout de mes souvenirs, de leur présence. Mes parents avaient vécu leur vie pleinement, ils étaient mort heureux et il était de mon devoir aujourd'hui de faire comme eux. 

Il n'y a pas de mode d'emploie pour se remettre de la perte d'être cher mais avec le temps je savais que j'arriverais à oublier la douleur. Je me décidai donc au bout du 15ème jour de me reprendre en main, mon deuil était finis. Il était maintenant temps de reprendre une nouvelle vie tout en gardant le souvenir de mes parents à chaque instant.

Ma grand-tante, Marie, une grande brune adorable à la poitrine volumineuse, la seule famille qu'il me reste, est venue me voir presque tous les jours. Elle n'a pas versé une seule larme mais je voyais de la douleur au fond de ses yeux marrons, elle s'est contentée de me rassurer, nous avons toujours été proches.

Je secouai la tête et finis de ranger le peu d'affaire qu'il me reste. Je posai mon sac sur la chaise qui grinça légèrement sous le poids et me dirigeai vers la salle de bain commune de l'hôpital.

Je retirai alors le bandage blanc enroulé autour de ma taille et le remplacai par un nouveau. Mes mains ouvrirent le robinet, d'un geste presque automatique, et amenaient le liquide glacial à mon visage. Quand mon regard croisa, dans le miroir, de grand yeux marrons rougis par la fatigue et les pleurs.

Je me fis presque peur et grimacai.

Ma peau était aussi pale que d'habitude mais quelques traces de griffure se voyait encore sur mes joue mes bras et mon cou. Mes cheveux cuivrés d'habitude ondulés sont en bataille sur ma tête et ma petite "anomalie" paraissait casi noire. Ma petite "anomalie" c'est cette mèche grise parmi mes cheveux rouges/orangés, qui n'a rien à faire là. Je l'ai depuis toute petite et l'ai détestée une grande partie de mon enfance, à cause d'elle les autres enfants se moquaient de moi.

J'ai même essayé de la couper une fois mais elle est réapparue le lendemain comme par magie. C'est grâce à ma mère que j'ai fini par en être fière, elle disait qu'il ne fallait pas avoir honte d'être différente, que c'était un don ! Elle avait réussi à me donner une confiance en moi à toute épreuve -tâche difficile je vous l'accorde. Elle disait que c'était parce que j'étais la "fille de la neige".

Je me contentais de sourire à mon reflet me félicitant de pouvoir repenser à ses souvenirs sans éclater en sanglot.

Tu dois rester forte Eva ! Pour Tatie. Pour tes parents. Ils voudraient que tu sois forte !

Je me fis un rapide chignon décoiffé prenant soin de cacher l'anomalie -ma mère n'était plus là après tout, je n'avais plus aucune raison de la porter fièrement.

Je finis par attraper mon sac et remerciai d'un signe l'infirmière, Claude, qui remplissait quelque formulaire à son bureaux. Une femme un peu rondouillette et vraiment très charmante. A toute heure du jour et de la nuit, elle aidait les patients quelques soit le problème, j'avais du lui donner du fil à retorde avec mes insomnie.

It's a secretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant