Chapitre 12

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Je soupirai. Il était beaucoup trop curieux et je sentais qu'il n'allait pas lâcher l'affaire aussi facilement. Il fallait que je trouve une porte de sortie. Je ne pouvais pas tout lui raconter pas encore, pas à un inconnu que je connais depuis à peine 12h -du moins que je connais en réalité et pas une voix dans ma tête- il fallait que je gagne du temps.

-Très bien je te raconterais tout ! Mais on n'a pas le temps là ! Ma grand-tante doit se faire un sang d'encre...

Je misais tout sur la carte de l'indulgence.

-Qu'est ce qui me prouve que tu le feras ?

Merde...

-Je te le promet..., marmonnai-je à contre cœur.

Ce fut à son tour de lever un sourcil.

-Les promesses sont faite pour être rompu, les gens promettent à tout bout de chants. J'ai appris à ne plus y croire.

Mon sang ne fit qu'un tour. Je me rapprochais dangereusement de lui et plaquai un doigt accusateur contre sa poitrine.

-Ecoute moi bien Luke ! Je ne le répèterai pas deux fois ! Premièrement ne t'avise plus jamais de me mettre dans la même catégorie que "les gens" ! Et deuxièmement, mes promesses sont des cadeaux, je ne les donne que très rarement et aux grands chanceux. Mais je ne les brise jamais. Jamais. Tu m'entends? Je suis une femme de parole et je préfèrerai mourir plutôt que de rompre une de mes promesses.

Nos regards s'affrontèrent dans une guerre silencieuse mais je ne cillai pas. Je comptais bien lui faire comprendre le fond de ma pensée, lui montrer l'importance que représentait les promesses à mes yeux. Mes iris marrons était devenu noir sous le coup de la colère, tandis que les siens me fixaient avec insistance m'incitant à me plonger dans leur océan d'étoile.

Ce fut lui qui rompit le silence.

-Tu es étonnante princesse..., murmura-t-il pensif puis il enchaina, Mais je sais que c'est ton cœur qui parle alors je te crois.

Puis sans un mot de plus il me tendit les clés.

Je les attrapai hésitante et le regardai ahuri enfiler sa veste et des baskets Adidas qui semblait plus vieille que mon arrière-grand-mère.

-Que... qu'est-ce que tu fais ?

-Et bien je te raccompagne en bus, je ne vais tout de même pas laisser une jeune demoiselle rentrée toute seule à cette heure-là !, me répondit-il très sérieux.

-Ce n'était pas une blague ?, m'exclamais-je abasourdi.

-A la base, si.

Il m'adressa un clin d'œil et ouvrit la porte avant de me laisser galamment passer devant lui.

-Monsieur est un gentleman !, me moquai-je en le regardant du coin de l'œil.

Il sourit mais ne répondit rien. Je m'engageai dans l'allée et fermai les yeux pour apprécier le contact de la brise qui jouait doucement avec mes cheveux et me caressait la peau.

-Tu n'as pas froid ?, demanda Luke en resserrant les pants de sa veste autour de lui.

- Disons que je suis en quelque sorte... immunisé.

Je sentis son regard brulant sur mon cou mais -à mon plus grand bonheur- aucune question que je sentais apparaître dans son esprit, ne résonna dans le silence de la nuit. En passant devant sa deux roues je ne pus m'empêcher de m'arrêter pour la détailler. Une Ducati noir mat qui avait dût couter une petite fortune. "Streetfighter 848" lus-je en effleurant délicatement, presque avec respect, le siège de cuir.

It's a secretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant